Publicité
Espèces menacées: toute extinction écartée?
Par
Partager cet article
Espèces menacées: toute extinction écartée?
«Est-ce que quelqu’un va finir par me dire qui je suis?» Réplique qui résume à elle seule la cocasse situation de la pièce Espèces menacées. L’œuvre de Ray Cooney, mise en scène par Daniel Mourgues et Philippe Houbert, est actuellement à l’affiche au Kafet@ Komiko, à Rose-Hill. Nous avons assisté à la soirée de gala.
Le public a beaucoup ri ce soir-là. En sera-t-il de même lors des représentations prévues entre les 17 et 21 mai, avec des reprises du 24 au 28 mai? Au moment du salut, Philippe Houbert a lâché: «Je vais être totalement honnête.» Pour nous dire à quel point les ventes ne décollent pas, même si «à chaque fois que l’on poste quelque chose sur Facebook, c’est 2 000 personnes qui nous suivent». Avec Espèces menacées, vivement que toute extinction soit écartée. Celle de la race des passionnés du théâtre populaire et moqueur.
Nous retenons la performance de Virginie Talbotier dans le rôle de l’épouse dévouée qui ne pense qu’au dîner qu’elle a prévu pour l’anniversaire de son mari, Yvon, joué par Philippe Houbert. Virginie Talbotier, découverte l’an dernier dans À gauche en sortant de l’ascenseur a clairement fait beaucoup de chemin depuis sa première aventure sur les planches. C’est à vitesse grand V qu’elle enchaîne les répliques dans cette pièce qui démarre en trombe. Le rôle lui demande beaucoup de présence sur scène. Mais surtout de montrer, de manière convaincante, la transition de la ménagère coincée dans sa petite vie – et qui ne veut pas la changer – à une femme qui perd ses inhibitions, à force de carburer au whisky avec Johnnie.
LE JEU AU FÉMININ
Comment jouer une bourgeoise qui n’a jamais bu de sa vie ? Et qui, en ce soir fatidique où son mari est rentré avec un million d’euros en petites coupures, boit pour se remettre des visites successives de deux inspecteurs de police, dont l’un est venu lui apprendre la mort supposée de son mari. Souvent, le défaut dans les rôles de personnages ivres, c’est de tomber dans la caricature. Virginie Talbotier évite d’en faire trop et laisse parler au maximum ses expressions faciales.
Au fur et à mesure que s’éloignent les inhibitions du personnage, on voit la vraie Marie. Foncièrement honnête, attachée à Peluche son chat. À noter qu’un chat, un vrai, blanc et beige, était dans la salle du Kafet@ Komiko, samedi soir. Nathalie Germain, l’autre personnage féminin de la pièce, a aussi su par ses regards en biais – et son texte bien sûr–, jouer la femme intéressée. Celle qui, pour un sac de billets, n’hésite pas à quitter son mari, pour leur ami commun, Yvon.
Une partie du talent du duo Mourgues-Houbert, c’est son casting taillé sur mesure en fonction de la pièce. La complicité entre Philippe Houbert et Jean-Luc Ahnee-Sakovich est palpable. Surtout dans les scènes où tous les sous-entendus sont permis sous la couette.
Publicité
Les plus récents