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Global Business: l’Afrique, terres d’opportunités mais…
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Global Business: l’Afrique, terres d’opportunités mais…
Une chose est sûre : les perspectives de développement sur le continent africain au niveau du Global Business sont indéniables. Mais encore faut-il pouvoir changer de mindset et faire preuve d’esprit d’innovation et de débrouillardise. C’est ce que nous expliquent Afsar Ebrahim, Deputy Managing Partner de la firme BDO, et Sanjeev Gopaul, fondateur et Chief Executive Officer (CEO) de Credentia Group Ltd.
D’emblée, Sanjeev Gopaul fait ressortir que l’Inde représentait surtout la facilité. L’Afrique, en revanche, requiert un esprit novateur. A Afsar Ebrahim de renchérir: «Avec l’Inde, le business venait vers Maurice. It was a question of catching the wave. De l’autre côté, l’Afrique, c’est 54 pays et cela demande une bonne connaissance de ces marchés.» Certes, ajoute-t-il, le volume de transactions entre Maurice et le continent africain est en expansion. Mais «à un rythme plus lent qu’on l’aurait espéré». Raison pour laquelle, insiste Sanjeev Gopaul, se tourner vers le continent africain nécessite une approche différente.
Concrètement ? Les pays africains où Maurice peut se positionner sont surtout les cinq pays de l’Afrique de l’Est, nommément le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda ou encore l’Éthiopie et l’Afrique du Sud. Selon Afsar Ebrahim, le secteur financier africain est en pleine croissance. «Le marché ciblé concerne plus l’investissement à l’intérieur du continent en lui-même et c’est là où Maurice devient attrayant.» Il y a aussi le fait que des investisseurs en Inde sont à la recherche d’opportunités d’investissement en Afrique, ajoute-t-il. «Maurice offre la plateforme idéale.»
COOPÉRATION MUTUELLE
Ce n’est pas tout. «Par exemple, le Mouvement des entreprises de France, qui compte plus de 550 000 membres, parle souvent de ses investissements en Afrique, qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Pourquoi ne pas entrer en contact avec ces entreprises et les inciter à ouvrir des sociétés offshore à Maurice pour desservir l’Afrique?» suggère Sanjeev Gopaul. Il fait remarquer, dans la foulée, que bon nombre de ces entreprises ne sont pas au courant des avantages qu’offre Maurice. L’ambition d’attirer les entreprises étrangères à créer leur Regional Headquarters est également une bonne initiative.
Le fondateur et CEO de Credentia Group Ltd a d’ailleurs pensé plus loin. «Chez Credentia, nous comptons nous positionner pour emmener des sociétés scandinaves vers Maurice pour investir en Afrique», avance Sanjeev Gopaul. Et d’ajouter que Maurice devrait capitaliser sur le lancement des couloirs aériens en Afrique et en Asie pour diversifier les marchés de notre secteur offshore. «L’Europe de l’Est comporte également des opportunités qu’on devrait exploiter.»
Dans une interview accordée à l’express en mars 2016, Richard Arlove, Chief Executive d’ABAX, connue pour être parmi les premières sociétés du Global Business à se tourner vers l’Afrique, soutient que Maurice a plusieurs accords de coopération avec des pays africains. Des accords qui offrent une grande possibilité de coopération mutuelle. «Au-delà des services financiers, Maurice peut être utilisé comme un centre international de procurement, où on peut enregistrer la propriété intellectuelle de ces sociétés. Ces dernières peuvent prendre avantage du bilinguisme de Maurice pour faire du marketing en Afrique», fait-il valoir.
Mais dans tous les cas de figure, une certitude: les opérateurs se tournant vers l’Afrique doivent faire preuve de prudence et de diligence et faire de sorte que la structure du secteur du Global Business ne soit pas un mécanisme d’évasion fiscale, martèle Afsar Ebrahim. «Investment in Africa is not about Treaty-Shopping. It’s about Investment Protection.»
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