Publicité

Jaivarasen Curpen Naick, directeur du PRB : «Les parlementaires n’ont pas eu plus de Rs 8 000 de compensation»

21 mai 2016, 09:53

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Jaivarasen Curpen Naick, directeur du PRB : «Les parlementaires n’ont pas eu plus de Rs 8 000 de compensation»

 

Entre 5 et 8 % d’augmentation pour les parlementaires. C’est ce que préconise le Pay Research Bureau (PRB). Comment calcule-ton le salaire d’un élu ? Quels sont les critères pris en considération ? Et presque deux mois après la publication du rapport du PRB pour les fonctionnaires, où en sont les choses ? Autant d’éclaircissements qu’apporte le directeur du bureau, Jaivarasen Curpen Naick.

Le PRB a recommandé une augmentation salariale de 5 % à 8 % pour les parlementaires. Est-ce justifiée ?
Après chaque rapport du PRB, les salaires des parlementaires sont revus. Il n’y a rien de nouveau, rien d’anormal dans cet exercice. Et puis, il faut bien payer les parlementaires. Cette année, nous avons publié un rapport après trois années seulement.

Les parlementaires ne sont pas des fonctionnaires. Comment détermine-t-on donc leurs salaires ?
Les anciens directeurs du PRB ont établi une relativité pour les fonctionnaires. Nous n’avons rien changé, nous nous basons dessus pour déterminer les salaires des parlementaires.

Relativité ? Veuillez vous expliquer…
C’est compliqué. Écoutez, les salaires des parlementaires sont alignés sur ceux des fonctionnaires. Il faut considérer les grades. Par exemple, le salaire de base d’un ministre se rapproche le plus du salaire du Secretary to Cabinet. Le Deputy Prime Minister (DPM), lui, touche un salaire qui s’apparente plus ou moins au salaire du chef juge.

Comme je vous le dis, ces relativités ont été établies par les anciens directeurs du PRB, je ne fais que suivre cette même formule. Je ne remets rien en question. Et puis, il faut bien différencier le salaire de base des autres allocations.

Si vous analysez la grille des salaires, vous verrez que les parlementaires n’ont pas reçu plus de Rs 8 000 de compensation. C’est pareil pour les hauts fonctionnaires de la fonction publique. Je dois respecter cette relativité. Je ne peux pas, par exemple, donner un salaire de Rs 300 000 à un ministre. Il faut toujours que les salaires soient alignés.

Le «package» du Premier ministre (PM) enregistre quand même environ Rs 40 000 d’augmentation…
Oui, mais il faut faire attention, ce n’est pas le salaire de base qui augmente par quelque Rs 40 000. Le salaire de base n’augmente que par Rs 8 000. Le reste, ce sont les allocations. Pourquoi augmenten-t-elles ? Le PM doit payer son personnel, il y a les chauffeurs, les Clerks… Eux aussi reçoivent des augmentations.

«100 % DES FONCTIONNAIRES ONT SIGNÉ L’OPTION FORM… J’AI EU LA CONFIRMATION, TOUS ONT SIGNÉ.»

Le poste de présidente de la République ne rapporte-til pas plus d’argent que celui de PM ? Mais dans la grille, le PM touche beaucoup plus… Comment expliquer cet écart ?
Encore une fois, il faut regarder le salaire de base. Le salaire de base de la présidente de la République est supérieur à celui du PM. Ce sont les allocations qui diffèrent. Vous savez, plus les gens ont de gros salaires, plus ils ont des dépenses et plus ils paient la taxe. Il faut ajuster les salaires en fonction de tous ces facteurs.

Quel est le processus lorsqu’on revoit les salaires des parlementaires ? Y a-t-il des consultations ?
Non, cela n’existe pas ! Il n’y a pas de représentations, de discussions comme c’est le cas pour les autres fonctionnaires. Nous établissons les nouveaux salaires sur la formule existante et nous envoyons le tout au Prime Minister’s Office (PMO). Pour la fonction publique, cela fonctionne différemment.

Sinon, votre salaire est déterminé par qui ?
(Rires) Le Conseil des ministres. Je ne peux pas faire de recommandations sur mon salaire. C’est impossible.

Cela fait presque deux mois que le rapport du PRB (NdlR, pour les fonctionnaires) a été publié. Certains syndicalistes ont réclamé votre démission. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Vous serez étonnée de savoir que juste avant que vous n’arriviez, j’ai appelé un haut gradé de la fonction publique. Il m’a confirmé que 100 % des fonctionnaires ont signé l’Option Form, contrairement à ce que dit la presse. La presse a avancé le chiffre de 94 % mais moi je vous dis que j’ai eu la confirmation, tous ont signé. Malgré tous les conflits, les fonctionnaires ont signé l’Option Form. Moi je le dis honnêtement, certains syndicalistes ont induit la population et la presse en erreur. On a raconté plein de choses à mon sujet. Monn gagn zouré, monn gagn malédiksion tou. Au final, ils ont quand même signé alors que personne ne les a forcés. Cela veut dire que c’est un bon rapport, que j’ai bien fait mon travail.

Venons-en aux chiffres. Vous avez dit que les «ti-dimounn» sont ceux qui ont le plus bénéficié de ce rapport…
C’est exact. Ils ont reçu beaucoup plus. Prenez le salaire du PM par exemple. Il n’a reçu qu’une compensation de 3 %. Ceux au bas de l’échelle ont obtenu une compensation située entre 10,4 % et 16 %.

Gros pourcentages ne veulent pas toujours dire grosses compensations. 3 % d’augmentation sur un gros salaire rapporte plus que 16 % d’augmentation sur un petit salaire. D’où contestation…
C’est une quest ion de mathématiques. Bien sûr, un petit pourcentage d’une grosse somme dépasse un gros pourcentage d’une petite somme. (NdlR : 3 % d’un salaire de Rs 100 000 occasionne Rs 3 000 de compensation, alors que 16 % de Rs 10 000 n’équivaut qu’à une compensation de Rs 1 600). Mais il faut bien comprendre que les gros salaires sont octroyés aux gens qui occupent des postes à responsabilité. Un secrétaire permanent par exemple doit prendre des décisions importantes, son salaire est justifié. Mais nous avons accordé des pourcentages plus importants à ceux au bas de l’échelle.

«LE PRB C’EST UNE INSTITUTION. ON NE PEUT DÉMANTELER UNE INSTITUTION.»

Après le rapport du PRB, l’on a évoqué un retour à l’ancien système, c’est-à-dire faire faire les ajustements salariales par un étranger. Qu’en pensez-vous ?
Le dernier rapport de réajustement salarial, avant celui de 2016, a été fait par quelqu’un qui ne fait pas partie du PRB. Cela a coûté énormément d’argent au pays, allez voir mon rapport. Le PRB, c’est une institution. On ne peut démanteler une institution. Le rapport du PRB a été fait avec honnêteté, avec sincérité. C’est un bon rapport.