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La semaine vue par Gilbert Ahnee
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La semaine vue par Gilbert Ahnee
Lundi 16 mai 2016
lexpress.mu met en ligne un récit sur le drame de la Sale by Levy. On venait d’apprendre la levée des saisies sur des terrains de Gooljaury…
Let’s stay sensible…
Où s’arrêtera le délire ? Nul n’est obligé d’aimer M. Bhadain. On peut même trouver ses lunettes trop austères ou ses costumes trois pièces vieillots. Allez, si l’un ou l’autre le jugeait arrogant ou méprisant, même cela pourrait être tenu pour pertinent. Mais faudrait néanmoins des limites et il semble bien que, sur les réseaux sociaux et ailleurs, elles aient été allègrement dépassées. L’invention d’une divergence de vues entre le ministre et le haut-commissaire indien – la gifle diplomatique, selon la dernière outrance langagière de Bérenger – illustre parfaitement la bascule dans l’irrationnel de nombreux Mauriciens dès qu’il s’agit de Roshi Bhadain.
Dans une interview au quotidien Le Défi, Bhadain déclare, le 14 mai : «L’Inde a décidé d’éliminer tous ses accords de non-double imposition [et] va émettre une Notice of Termination of Treaty, le 1er avril 2017, s’il n’y a pas de Revised Treaty.» Va émettre et non pas «a émis», ce dont l’accuseront ses critiques. Le HC indien, après un entretien vidéo à TéléPlus, est l’invité de l’édition de ce lundi de l’express. Anup Kumar Mudgal y déclare qu’en raison des normes auxquelles l’Inde veut se conformer “status quo was no longer an option.” Cela confirmant son précédent propos, en ligne : “The proof of friendship lies in predicting a deadline approaching and finding a solution before it comes.” Trouvez donc la contradiction…
On ne veut pas que Bhadain fasse une OPA sur un MSM désorienté. OK ! Mais, please, sans hystérie.
Mardi 17 mai 2016
Que le VPM d’alors ait dragué un garçon, ça ne surprend pas. Qu’un journaliste se trompe ainsi sur l’identité de notre PM, quel amateurisme !
Trois petits points…
Lowest house. Le système n’est pas bicaméral. Il n’y a donc pas de lower house. Mais ça peut descendre assez bas. Avant même la séance de ce mardi, on apprenait que l’Hon. Jahangeer avait été invité à retirer deux questions qu’il voulait poser. Et au Chief Whip d’asséner que lorsqu’on «fait partie de la majorité, il faut suivre la discipline du parti. Si on fait de l’opposition, il vaut mieux être de l’autre côté de la Chambre». Invitation à Bashir Jahangeer à choisir son côté ? Quoi qu’il en soit, une bien médiocre conception du parlementarisme issu de Westminster.
• On va dire que c’est la PNQ sur les Chagos et Tromelin qui a poussé le PM à être aussi peu diplomatique. Car autrement, si la déclaration avait été préméditée et mesurée, on pourrait se demander duquel des points chauds à l’agenda domestique SAJ tente de détourner nos regards. À moins qu’on ait enfin mesuré le manque à gagner pour l’économie bleue. Ou que les Chagos aient finalement trouvé le libérateur attendu.
• Personne ne peut prédire ce qu’il en sera d’un cancer. Dans le cas de Suzette Aza, l’opinion est tentée de penser que les attentes ont été trop longues, les soins trop tardifs. Mais on ne peut se fier à des sentiments et c’est la raison pour laquelle une enquête a été instituée. Qu’est-ce qui a permis au ministre de la Santé, avant les conclusions officielles, de livrer les siennes ? À l’AN, au Hansard.
Mercredi 18 mai 2016
Petits pas qui comptent : le micro-don participatif promet une société plus solidaire. Cela peut aussi être associé à nos cartes de paiement…
Smart Mauritius, smart citizens…
Que souhaitons-nous ? Disposer de plus de temps libre. Cesser de perdre de précieuses minutes, des heures, en déplacement, à chercher un créneau pour se garer, à voir passer des autobus bondés qui ne s’arrêtent pas au Bus Stop où nous attendons depuis plus de vingt minutes, etc, etc.
En contrôlant le commerce de rue dans la capitale, les pouvoirs publics sont arrivés à lui rendre un peu de respiration. Peut-on continuer sur cette voie ? Allez, de l’audace : on décrète Port-Louis zone piétonne. N’y circuleront, en cas d’urgence, que les ambulances et les camions de pompiers. Quant aux autobus, se déplaçant sur plusieurs circuits, un couloir leur sera dédié, ce qui les prémunira contre tout encombrement retardant leur passage. Les usagers sauront à quelles heures les autobus sont attendus et, du coup, les déplacements seront mieux planifiés, le temps sera affecté à des fins plus utiles que poireauter au soleil à un arrêt d’autobus.
Alors que les limites du dispositif routier et la conscience environnementale nous dissuadent de compter sur les voitures individuelles pour nos déplacements, sans oublier les inquiétudes que nous vaut l’insécurité sur les routes, la question de la mobilité devient une des plus décisives. Autobus sur voie dédiée, métro, tramway, vélo urbain, avec ou sans assistance électrique, ce n’est pas le moyen de transport qui compte. L’important, ce qui est smart, c’est la capacité de prévoir la durée d’un déplacement. Mais on nous annonce à nouveau le métro… environ 18 mois de perdus. De notre temps…
Jeudi 19 mai 2016
Drogue. «Bann zenn-la préfer fer zoké pou gagn larzan ki al travay dé-trwa plas.» Quand même l’attrait d’une rémunération est débauchée…
Reprise possible ?
Un pilote dans l’avion ? Le fait de présenter lui-même le budget 2016/17, cela s’ajoutant à la solennité habituelle de cette grand-messe annuelle, le fait de tenir debout sur ses jambes pendant deux heures, écouté au moins par sa majorité, redonnera-t-il à SAJ l’audience qui semble lui faire défaut ? On peut penser qu’il n’y a désormais plus de hiatus entre ce qu’entrevoit le ministre des Finances et la vision 2030 du Premier ministre. Pour la présentation de cette dernière, on s’en souviendra, il avait été impressionnant, semblant d’une vigueur et d’une conformité à l’époque tout à fait rassurantes. Neuf mois se sont écoulés depuis le happening de la CyberTower 1 et, cela est inquiétant, l’homme semble avoir perdu une bonne part de l’autorité qu’à Ebène, au mois d’août 2015, il entendait précisément affirmer.
Sans doute a-t-il fallu que le député orange Maneesh Gobin exprime son point de vue sur les ondes de la SABC, le service public sud-africain, pour que certains Mauriciens prennent conscience de la présence de cet esprit de progrès dans les rangs de la majorité. Ceux qui suivent son itinéraire depuis bien avant 2014 savent aussi que c’est un de nos juristes les plus au point en matière de droit à l’information et d’audiovisuel. Combien d’autres, relativement jeunes et de cette trempe, envoyés au backbench alors que des Gayan, Soodhun, Dayal ou Lutchmeenaraidoo étaient à nouveau pris au sérieux ?
Et si, comme dans de nombreuses démocraties, c’était un remaniement ministériel qui requinquait le grand amalade…
Vendredi 20 mai 2016
26,3 % de la tranche d’âge 16-24 ans, plus d’un jeune sur quatre, soit 21 200 personnes sans emploi. Combien peut-on encore former ?
Performance appraisal
Ooops ! Allez dire à la dernière victime d’un incendie qu’il faut, pour les Facilities et Entertainment d’un député, ajouter Rs 32 200 à ses idemnités mensuelles, en l’occurrence déjà de Rs 157 500. Non, ne le faites pas, ce serait trop cruel ! En revanche, allez le dire à ceux de nos compatriotes qui, en matière de salaires, s’expriment davantage en dollars ou en euros, pour étalonner plus aisément leur package avec ce qu’ils gagneraient – ou gagnaient – à l’étranger… Ceux-là seront peut-être juste un peu amusés par la compensation 2016 - pas de petits profits - de Rs 150 qui contribuera au package total de Rs 552 000 – éoula, ki par an ou pé kozé ? Par mwa, bolom – du Premier ministre.
L’affaire est entendue, les petits salaires – hélas, la majorité, et dotés du droit de vote – seront choqués, les gros salaires ne seront pas surpris que de tels revenus soient possibles. Les plus interpellés, toutefois, risquent d’être les directeurs financiers, les DRH, si ce n’est le ministre Alain Wong, tous ceux dont le métier est d’évaluer – et de réévaluer, dans les entreprises comme dans la fonction publique, la justesse et, éventuellement, la justice aussi du rapport entre rémunération obtenue et valeur créée.
Combien d’heures par semaine passe à son bureau – et chez lui ou en avion, à son ordinateur – un cadre supérieur qui touche Rs 160 000 par mois ? Comment cela se compare-t-il avec l’engagement productif d’un député ?
Samedi 21 mai 2016
Il faut imaginer Coluche ministre de Giscard. Ou Donald Trump secrétaire au logement social de l’administration Sanders. NCR au Party Malin…
La dynamique engagée
Chup chap ziska kan ? Combien de fois, combien de semaines encore le député MSM Bashir Jahangeer acceptera-t-il de retirer ses questions parlementaires ?Au début, on pensait qu’il faisait une fixation sur Collendavelloo, certains suggérant même qu’il pourrait éventuellement être lié à un soumissionnaire non retenu pour un des appels d’offres dans le secteur de l’énergie. Oh que nenni, semble vouloir nous dire le député, ce dernier établissant au fil de semaines qu’il pourrait avoir un flair particulièrement affiné pour dénicher les questions qui fâchent. Tout au moins qui indisposent ChiefWhip tout-puissant.
Jusqu’à quand pourra-t-on jouer à ce petit jeu ? À partir de quel moment, de quel niveau de frustration M. Jahangeer sera-t-il tenté de refiler des tuyaux, d’abord à Ganoo et aux siens – la nouvelle opposition loyale, puis carrément au MMM ? Et sauf si le troisième député du nº 13 choisissait de démissionner de l’AN ou – moindre péché sur l’échelle de Richter du transfugisme – d’aller s’asseoir à côté de Mme Selvon, tout cela va finir par être très malsain. Parce qu’un parti politique croit que la discipline qu’il est en mesure de réclamer est plus contraignante que le mandat de service public conféré par le suffrage universel à un député. M. Pravind Jugnauth, le SunTrust et Chief Whip Jhugroo peuvent retirer son investiture à M. Jahangeer au prochain scrutin mais il est très grave qu’une coterie partisane fasse obstacle à la mission parlementaire d’un élu. Bonjour la Freedom of Information Act !
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