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Paul Foo Kune : «Il n’y a pas eu de deal avec Gooljaury»

23 mai 2016, 08:00

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Paul Foo Kune : «Il n’y a pas eu de deal avec Gooljaury»

 

«Il n’y a pas eu de deal entre Gooljaury et moi.» C’est ce qu’a affirmé Paul Foo Kune dans une déclaration exclusive à l’express, hier. Au dire de l’homme d’affaires et ex-propriétaire de chevaux, «tout a été fait dans la transparence auprès des maisons mères». Transaction conclue après qu’il a appris que Fashion Style, dont le patron est Rakesh Gooljaury, aurait perdu la représentation des marques Mango, Jennyfer et Celio, notamment en raison des tracasseries judiciaires auxquelles il est confronté, dit-il.

Ces trois marques sont tombées dans l’escarcelle de Paul Foo Kune par le biais de deux nouvelles sociétés fraîchement incorporées. En l’occurrence New Trendz, qui détient désormais les marques de Mango et Jennyfer ; et EV Fashion, qui gère la franchise Célio. Selon des recoupements, les anciens stocks de produits commercialisés par les magasins Mango ont été enlevés et remplacés par de nouvelles collections. «Samedi, nous avons rouvert les quatre magasins Mango avec de nouvelles collections fraîchement arrivées», confirme Paul  Foo Kune.

Après Mango, le propriétaire de Play On Line compte, dans un deuxième temps, relancer Jennyfer et Celio. Ce qui permettrait à l’ex-propriétaire de chevaux, reconverti dans le prêt-à-porter de luxe, d’avoir le contrôle sur une dizaine  de magasins.

La MauBank laissera des plumes dans cette affaire si le consortium échoue dans sa tâche.

Quant à Orchestra, magasin spécialisé dans la vente des produits de puériculture et de vêtements pour enfants, c’est la société d’investissements H.V Holdings – dont le chiffre d’affaires s’élevait à Rs 3,5 milliards au 30 juin 2014 –, qui en est devenue l’unique propriétaire. Cela, après le désengagement de Rakesh Gooljaury, qui en détenait 50 % des parts. L’ex-partenaire d’affaires de Nandanee Soornack aurait casqué plus de Rs 100 millions pour ce deal.

Entre-temps, MauBank, SBMH et AfrAsia Bank préparent leur contre-attaque. Cette semaine, ce consortium de banques compte solliciter un recours légal pour contester la vente de ces franchises. À ce stade, celui-ci est confiant de pouvoir faire capoter ce deal et reprendre le contrôle des magasins.

«Gooljaury ne peut invoquer le fait qu’il est techniquement propriétaire de ces franchises car celles-ci, ainsi que les stocks de produits et autres accessoires, appartiennent à Fashion Style», explique une source proche du dossier. Avant de souligner que l’administration de cette compagnie est placée sous le cabinet d’audit BDO, nommé, lui-même, par ce consortium de banques en début d’année.

Mais malgré l’optimisme affiché, la tâche du consortium semble ardue. En effet, les dirigeants du consortium, ainsi que les partenaires de BDO, savent que sans ces franchises internationalement connues, il sera difficile de trouver un repreneur. Ils étaient sur le point de signer un accord de vente et ce, en consultation avec le propriétaire de Fashion Style, lorsque ce dernier les a devancés.

Et le départ de plusieurs hauts cadres de la direction de Fashion Style, qui emploie actuellement moins de 300 personnes, n’arrange en rien les choses. À titre d’exemple, le General Manager Arvind Ramlochun aurait rejoint, nous dit-on, l’équipe de Foo Kune. D’autres défections sont à prévoir dans les jours à venir.

Difficile de prévoir l’issue du bras de fer engagé entre le consortium et Rakesh Gooljaury. Toutefois, une chose est sûre : la MauBank laissera certainement des plumes dans cette confrontation si le consortium échoue dans sa tâche. Elle est la plus grosse banque créancière, disposant de plus de 80 % du montant de prêts (plus de  Rs 700 millions) accordés par les trois banques à la compagnie de Gooljaury.