Un grand lit, un four à micro-ondes, une télé avec DVD… Vendredi, les membres de la Parent -Teacher Association (PTA) d’une école primaire des faubourgs de la capitale sont tombés des nues en découvrant une salle de classe aménagée en chambre de pensionnat. Le gardien de l’école aurait loué celle-ci après les heures de classe.

Outre le lit, d’autres meubles ont été découverts dans cette salle. «Il y avait même des draps en satin blanc sur le lit», confie un membre du personnel de l’école. «Souvent, nous voyions des jeunes de collèges qui venaient dans l’enceinte de l’école, mais nous avons toujours cru qu’ils venaient récupérer leurs frères et sœurs», poursuit cette enseignante. Or, ceux-ci seraient venus passer du bon temps dans cette chambre aménagée moyennant paiement au gardien.

Cette salle de classe était condamnée depuis plusieurs mois à cause de problèmes de fuites, explique-t-on dans les milieux concernés. Comme un nouveau bâtiment est en construction et accueillera bientôt les élèves de cette école, le ministère n’y a pas entrepris de travaux. La classe était toujours cadenassée, les rideaux étaient tirés et les clés gardées dans la cuisine, qui était accessible au gardien.

«Il y avait même des draps en satin blanc sur le lit.»

La salle étant fermée, aucun membre du personnel n’a pensé à la vérifier de temps en temps. «Les membres de la PTA font souvent l’inspection des classes pour voir si tout se passe bien. Si les ventilateurs ou tableaux ne sont pas en état, ils font les démarches pour les changer . C’est ainsi que, la semaine dernière, ils ont insisté pour que cette salle soit ouverte et ont découvert le pot aux roses», poursuit notre interlocutrice.

Pour sa défense, le gardien a affirmé qu’il a été expulsé de chez lui par son propriétaire et que, du coup, il a aménagé cette chambre pour y habiter. «Mais c’est évident que cette chambre avait d’autres utilisations», confie l’enseignante, pas convaincue de cette version. «Sinon il n’y aurait pas cette valse de jeunes dans l’enceinte de l’école.»

Les inspecteurs du ministère de l’Éducation ont été alertés et la chambre a été défaite  durant le week-end. Le maître d’école s’est refusé à tout commentaire, mais son assistant, lui, a laissé entendre qu’une visite de la société de gardiennage devrait avoir lieu dans les jours qui viennent.

Pour l’heure, personne ne sait depuis combien de temps la salle a été aménagée en chambre et louée ou comment le gardien a opéré pour la meubler sans que le personnel ne s’en rende compte. Le ministère de l’Éducation a initié une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.