Le couperet est tombé en cour d’assises ce mardi 24 mai. Sanjay Lutchmun, qui est accusé d’avoir brûlé sa concubine Shyama Santee Okil en 2009, a été retrouvé coupable à une majorité de huit contre un sous une accusation d’homicide involontaire. Le juge Benjamin Marie Joseph, siégeant en cour d’assises, prononcera la sentence, mercredi 25 mai.

«La poursuite a fait son travail. Elle a apporté toutes les preuves devant la cour et les jurés. Ce sont les membres du jury qui ont tranché», a confié Me Abdool Raheem Tajoodeen, représentant la poursuite.

Me Rama Valayden, avocat de la défense, dit, pour sa part, respecter la décision des membres du jury. Il a toutefois tenu à préciser qu’«il est important que le jury ne se laisse pas influencer». L’homme de loi a ajouté que «demain après le verdict nous allons faire appel. Ce sera une autre paire de manches».

Avant cela, le réquisitoire et la plaidoirie de la défense se sont déroulés pendant plus de cinq heures lundi. Pour Me Abdool Raheem Tajoodeen, il est clair que Shyama Santee Okil, 40 ans, ne s’était pas suicidée. «Il est impossible que celle qui a voulu se suicider s’asperge d’alcool sur les mains et les pieds. Si elle avait voulu se suicider, elle aurait aspergé tout son corps d’alcool», a fait ressortir Me Tajoodeen.

Toutefois, l’avocat reconnaît que la version de Sandeep Gones et celle de son frère cadet de 13 ans divergent. Si le premier a incriminé son beau-père comme étant celui qui a brûlé sa mère, le jeune collégien a, quant à lui, affirmé que son père se trouvait dans sa chambre lorsqu’ils avaient entendu les cris de sa mère, le 8 mars 2009.«Il y a des incohérences dans toute cette affaire.»

Me Rama Valayden avait, lui, soutenu que son client a, en premier lieu, donné volontairement sa version des faits à la police. Or, «la police n’a pas vérifié l’heure à laquelle l’accusé avait contacté ses parents et aussi l’heure à laquelle la victime avait été emmenée à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo».

«Il y a, certes, deux versions de deux frères. Mais quid de la version de la victime elle-même, qui avait soutenu, avant sa mort, qu’elle s’était accidentellement brûlée ? Elle avait fait sa déclaration à un policier mais ce dernier aussi est décédé», explique Rama Valayden. 

En effet, dans une déposition faite le 11 mars 2009, Shyama Santee Okil avait déclaré s’être brûlée «par aksidan». Dans cette déposition, elle avait précisé que son concubin voulait lui sauver la vie. Or, l’accusé avait été arrêté suivant la déposition du beau-fils et de l’ex-époux de Shyama Santee Okil.