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En 2015: 88 000 clics d’internautes mauriciens sur des sites pédophiles
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En 2015: 88 000 clics d’internautes mauriciens sur des sites pédophiles
Le chiffre interpelle. Durant les onze premiers mois de l’année 2015, plus de 88 000 clics d’internautes mauriciens tentant d’accéder à des sites pédophiles ont été enregistrés. Rien que pour novembre dernier, 11 740 «hits» avaient été effectués sur ces sites Internet prohibés. Plus de 9 300 adresses IP d’internautes mauriciens ont été bloquées durant les onze premiers mois de l’année 2015 parce qu’ils avaient consulté des sites Internet pédophiles.
L’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) tente tant bien que mal d’y mettre un frein. C’est sous l’article 18 (1) de l’ICT Act de 2001, que cette autorité lutte contre la cyberpédophilie, à travers le Child Sexual Abuse Online Content Filtering System. L’ICTA veut réduire la circulation des images sur Internet montrant des enfants se faisant abuser sexuellement.
L’ICTA veut aussi veiller à ce que les internautes mauriciens n’aient pas accès à des sites Internet prohibés de façon accidentelle. C’est à travers le système de filtrage centralisé Netclean Whitebox technology que l’organisme est en mesure d’agir. Cette technologie a été développée en 2006. Elle est connectée à toutes les adresses IP des internautes mauriciens. Dès que l’internaute tente d’avoir accès à des sites ayant trait à l’abus sexuel des enfants, sa demande est automatiquement rejetée et bloquée dès que le site choisi fait partie d’une liste de sites Internet classés sur la liste noire (black listed).
Au cas où le site choisi ne serait pas surla liste des sites Web prohibés, l’internaute peut alors avoir accès à un site prohibé. Mais toujours est-il que la navigation Internet de cette personne sera surveillée de près par l’Internet Watch Foundation, une organisation non lucrative qui surveille les sites consacrés à l’abus sexuel des enfants, de concert avec Interpol. Une fois le site repéré, ICTA est mis au parfum et le site est alors bloqué.
LES FAILLES DU SYSTÈME
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Il est toujours possible de contourner le système, sans laisser de traces. La méthode la plus efficace est d’avoir accès à un navigateur anonyme, pour surfer en toute confidentialité. Impossible d’être détecté, car ce type de logiciel libre, qui utilise un canal crypté, empêche l’observation de la connexion mais aussi de savoir quels sites l’utilisateur a visités et même où il se trouve.</p>
<p>Autre méthode : utiliser une connexion à sécurité privée. Le <em>Virtual Private Network </em>(VPN) permet de contourner les filtres anti pédopornographiques et pornographiques. Point positif : certains VPN ont déjà signé des accords avec leurs pays hôtes, pour bloquer des sites à caractère pédopornographiques. Négatif : tant que c’est un VPN encrypté, difficile de connaître le contenu.</p>
<p>Il est aussi possible, à travers un site Web pornographique, d’avoir accès à d’autres pages à contenu pédophile. Simplement en entrant des mots-clés spécifiques. Et l’utilisateur est redirigé vers ces sites. Même un moteur de recherche <em>clean</em> comme Google n’est pas épargné.</p>
CYBERPÉDOPHILIE. COMMENT SE PASSE LA TRAQUE ?
<p>Pour retracer et épingler les cyber-pédophiles, les différentes autorités et organisations doivent rivaliser d’astuces. La <em>Cyber Crime Unit</em> travaille en collaboration avec des organisations internationales.<em> «Ces organisations peuvent être des départements de la police étrangère ou des ONG. Elles tendent des pièges en mettant en ligne des sites factices. Sur les chats, les membres de ces organismes se font passer pour des mineurs et recueillent des preuves»</em>, explique une source de la <em>Cyber Crime Unit</em>. Une fois le lien établi, l’adresse IP de l’internaute est retracée et transmise aux autorités concernées.</p>
<p>Qu’en est-il de ceux qui dissimulent leurs adresses en passant par des serveurs domiciliés à l’étranger ? <em>«Cela ne pose pas problème. L’internaute peut changer d’adresse IP une centaine de fois mais il y aura toujours une adresse source»,</em> souligne cet enquêteur. C’est cette adresse source qui est transmise aux autorités locales.</p>
<p>Il n’y a pas d’autres méthodes efficaces pour retracer les adeptes de sites pédophiles. <em>«Les sites sont enlevés et d’autres sont mis en ligne sur une base quotidienne. Il est impossible de contrôler l’accès à ces sites»</em>, avance notre interlocuteur.</p>
<p>C’est à la réception des informations que cette unité commence son enquête. Les pérégrinations de l’internaute sont scrutées. Pour les cas de cyberpédophilie de ce type, aucune arrestation n’a encore été faite à Maurice.<em> «Ces cas sont traités différemment des cas de pédophilies physiques. Les preuves sont plus volatiles et difficiles à obtenir»</em>, poursuit notre source.</p>
<p>Qui sont ceux concernés par les enquêtes ? La totalité des cas impliquent des hommes. Selon les informations disponibles, la majorité se situe dans la tranche d’âge de 40 à 50 ans.</p>
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