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Ils ont du métier– Ginette Louis, 77 ANS : Maman, grand-maman, arrière-grand-maman et maman de cœur

28 mai 2016, 13:00

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Ils ont du métier– Ginette Louis, 77 ANS : Maman, grand-maman, arrière-grand-maman et maman de cœur

Détrompez-vous. Il n’y a pas que des dealers et des affaires de drogue du côté de Résidence Kennedy, à Quatre-Bornes. Il y a aussi de belles histoires, de belles personnes. Parmi : Ginette Louis, 77 ans. Une petite dame au grand coeur, aux cheveux gris en bataille. Et à qui l’expression «leker mama» sied comme un gant.

Attention, décompte : Ginette a cinq enfants, huit petits-enfants et six arrière-petits-enfants. Quand elle n’est pas entourée d’enfants, eh ben elle en a encore dans les jupes. Puisqu’elle est aussi assistante maternelle, métier qu’elle pratique depuis 27 ans. Ces chérubins, elle les aime comme s’ils étaient les siens. «Je les emmène aux toilettes, je leur donne à manger parfois quand ils n’y arrivent pas, je chante, je joue avec eux, je m’occupe de leur bien-être», souligne celle qui devient la maman de coeur des enfants quand ils sont à l’école.

C’est là qu’on se dit que le hasard fait bien les choses. Puisque Ginette travaillait «dans la cuisine» quand sa belle-soeur lui a demandé de la remplacer, le temps d’un voyage à l’étranger. «Quand elle est revenue, je m’apprêtais à m’en aller, le coeur serré de devoir me séparer de mes bouts de chou. Mais la directrice de l’école m’a dit qu’il était hors de question que je parte. Et j’ai pris racine ici !»

Si Ginette chérit tous ses «bébés» de la même manière, elle éprouve une tendresse particulière, dit-elle, pour ceux qui ont des problèmes d’apprentissage, un handicap ou ceux qui ont des besoins spéciaux. «Sa bann zanfanla, bizin gat zot dis fwa plis.» Alors, les câlins, les mots doux et les gentils rappels à l’ordre, en veuxtu en voilà. Le salaire qu’elle reçoit est-il à la hauteur de sa dévotion ? «Je touche Rs 6 000 par mois, ça va.»

Car il faut savoir que Ginette, veuve depuis 15 ans, est l’as de la débrouille. Capable de mijoter des plats dignes d’un établissement cinq-étoiles avec trois fois rien. «La vie vous apprend à faire feu de tout bois.» L’autre maxime à laquelle elle adhère : on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.

Mais Ginette croit aussi que le monde appartient à ceux qui se  lèvent tôt. Et elle est debout dès 3 h 30 tous les matins. Le temps d’aller chercher son pain frais bien chaud, de préparer le petit-déjeuner des enfants et des petits-enfants, de se préparer, elle grimpe à bord de l’autobus, à 7 heures, pour rejoindre l’école. Où elle «essuie les meubles, sort les cubes, dispose les jouets dans le jardin». Avant de s’installer dans le van scolaire à bord duquel elle officie comme aide-chauffeur. «Nous allons récupérer les enfants et la journée bien remplie commence.»

Pour se terminer à 15 h 30. Heure à laquelle elle rentre à la maison, afin de préparer le dîner, compléter les tâches ménagères, faire d’autres câlins à ses amours ; des anges qui peuvent parfois se transformer en petits démons. Et comme tout parent, il arrive que Ginette perde patience. Un froncement de sourcils, quelques menaces, des fâcheries et des bouderies plus tard, tout fini par rentrer dans l’ordre. «Je ne sais pas ce que je ferai si je n’avais pas mes petits autour de moi.» Une des raisons principales qui font qu’elle a toujours la pêche, à son «grand âge».

Et d’ajouter : «Le jour où je ne pourrai plus travailler, être entourée de cris de joie, je serai malheureuse.» Ginette espère donc continuer à faire son travail «tant qu’elle en aura la force et le courage».

Et de l’affection à en revendre.