Publicité

Résultats financiers: Piètre performance de la filière sucre des firmes cotées en Bourse

30 mai 2016, 12:39

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Résultats financiers: Piètre performance de la filière sucre des firmes cotées en Bourse

 

Les propriétés sucrières qui se sont diversifiées dans le cadre de la réforme de l’industrie sucrière engagée en 2006 ont fait le bon choix. S’il ne fallait compter que sur le sucre, les résultats de ces sociétés cotées en Bourse pour la période se terminant au 31 mars 2016 auraient été catastrophiques pour l’ensemble de leurs opérations.

Le bilan trimestriel d’Omnicane pour cette période indique que les bénéfices d’exploitation ont chuté de 18 % pour atteindre Rs 62,6 millions. «Cela est dû au fait que la période de la coupe de l’année dernière a été étendue à janvier de cette année.»

L’exploitation des activités de la filière sucre d’Omnicane a débouché sur des pertes de Rs 119 085 000 contre Rs 64 848 000 en 2015. En ce qui concerne les chiffres d’affaires de cette filière, ils ont connu une baisse de Rs 69 688 000, en passant de Rs 206 987 000 en 2015 à Rs 137 299 000 au 31 mars 2016.

Par contre, le segment énergie a fait le plein pour la période se terminant au 31 mars, en raison d’une politique rigoureuse de contrôle des coûts. L’exploitation des activités associées à ce secteur a abouti à une hausse des bénéfices passant des Rs 153 728 000 réalisés en 2015 à Rs 198 460 000 en 2016.

Terra Mauricia n’a pas eu de chance non plus avec sa filière sucre. Les résultats d’exploitation pour la période se terminant au 31 mars 2016 indiquent une perte de Rs 66,4 millions. Petite consolation tout de même, cette perte est nettement inférieure à celle encaissée l’année précédente. La perte a été réduite par Rs 32,7 millions. Cette piètre performance, est-il indiqué dans le rapport financier intérimaire, résulte de la décision du Sugar Insurance Fund Board de reporter à 2016 l’encaissement des primes d’un montant de Rs 21 millions et qui auraient dû être perçues sur la récolte de 2015.

LES LOISIRS SAUVENT LA MISE

Tout comme cela a été le cas pour Omnicane, le segment énergie de Terra Mauricia a réalisé un chiffre d’affaires et des résultats d’opération comparables à ceux de l’année précédente. Au niveau des bénéfices, ils ont enregistré une légère amélioration, toujours selon le rapport intérimaire. Cette performance a été attribuée à une baisse des coûts financiers des opérations, fruit d’une réduction des pertes sur le marché des devises.

Médine, pour sa part, a joué de malchance. Un problème technique sans précédent au niveau du moulin a eu raison de l’énorme potentiel dont dispose cette société pour faire de sa filière sucre une activité profitable. La récolte a donc démarré avec du retard. Une situation qui n’a pas épargné la performance des revenus tant du segment sucre que du segment énergie.

La saisonnalité des activités liées à la filière sucre est un phénomène qui n’a pas été bénéfique à Constance La Gaieté. Elle s’est illustrée par du retard dans la récolte de canne en 2014, ce qui a eu des conséquences non négligeables sur les pousses en 2015. Parce que la saison de la culture de la canne a été effectuée sur une période plus longue par rapport à l’année précédente, le rapport intérimaire de Constance La Gaieté indique que la plante n’a pu développer son potentiel au maximum.

En dépit de ce gros handicap, le volume de cannes à sucre produit était satisfaisant. Le volume récolté a été de 142 882 tonnes, soit une moyenne de 70,3 tonnes par hectare. Il s’agit d’un résultat moins performant que celui enregistré en 2014 qui était de 76,6 tonnes à l’hectare.

La saisonnalité des activités de la filière sucre n’est pas étrangère à une baisse de profit de 24 % après impôt du groupe Alteo. Ce résultat concerne la période de neuf mois se terminant au 31 mars 2016. L’autre élément qui a contribué à cette baisse est la signature retardée d’une procédure de vente de biens immobiliers. La baisse de profits d’Alteo aurait été plus conséquente, n’était-ce l’inscription dans les comptes de cette période d’une rente d’une valeur de Rs 305 millions. Il s’agit d’un gain obtenu à la suite d’une opération d’investissement effectuée durant la période correspondante. L’encaissement de ce gain était de nature à être réalisé durant l’exercice financier en cours.

En ce qui concerne Union Sugar Estates, coté sur le second marché, les revenus au 31 mars 2016 ont certes crû de 8 %, mais pas grâce à la filière sucre. L’exploitation de cette filière s’est soldée par une perte de Rs 6 796 000 qui, il est vrai, est moindre que celle encourue en 2015, qui était de Rs 10 730 000.

La culture de la canne et la production de sucre ne sont pas les seules activités d’Union Sugar Estates. Heureusement. La société est également dans le secteur des loisirs qui inclut les activités d’hôtel et de service traiteur. L’exploitation des activités de ce segment a rapporté des bénéfices de Rs 25 237 000 au 31 mars, contre Rs 12 643 000 en 2015. Grâce à la bonne santé de son segment loisirs, Union Sugar Estates sauve sa saison et absorbe des pertes totales de Rs 9 988 000 (Rs 6 796 000 + Rs 3 192 000).

Au final, la société s’en sort avec un profit net de Rs 15 249 000 au niveau de l’exploitation de ses activités courantes. Ce sont des revenus calculés avant la prise en compte de toutes les charges greffées sur les activités de la société dont les coûts de produits, les charges financières ou encore les impôts sur les bénéfices.