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Muslim Morowa, la confection sous toutes ses coutures
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Muslim Morowa, la confection sous toutes ses coutures
À 68 ans, sa passion ne le lâche pas. Au contraire, elle grandit de jour en jour et anime son quotidien. «Je suis à la retraite mais que voulez-vous ? J’aime ce que je fais», confie-t-il. L’amour de la profession, il la cultive dès son adolescence. Celle-ci se déroule à Beau-Bassin auprès de Mamood, son père employé dans les infrastructures publiques, sa mère Jamila, femme au foyer et de ses cinq frères dont trois sont maintenant décédés. Étudiant à l’école Gustave Collin puis au collège Dhanjee, il complète le cycle secondaire à la Form IV. Il veut alors apprendre la profession de tailleur. «Je trouvais que c’était un travail synonyme de propreté et d’élégance. J’aimais particulièrement cette capacité à créer des tenues bien habillées», précise-t-il.
C’est dans les années 60 que Muslim Morowa débute son apprentissage chez Kadel Tailleur. Il y découvre les bases du métier, notamment l’usage du matériel de couture, les canevas entre autres, et prête main-forte à environ quatre à cinq ouvriers de l’établissement. Après trois ans, il passe au statut d’ouvrier et commence à réaliser des pantalons, des vestons, des costumes entre autres. Il y effectue au total six ans de service puis prend de l’emploi chez un autre tailleur. Il poursuit dans ce domaine pendant une année.
En quête d’un avenir meilleur
Par la suite, le Mauricien ouvre son propre atelier baptisé Coupe de Paris. L’expérience dure huit mois. En 1971, Muslim Morowa ferme boutique. À cette période, il se met à faire des démarches pour partir à l’étranger en quête d’un meilleur avenir. S’enchaînent alors des applications pour l’infirmerie en Angleterre mais en vain. Notre interlocuteur persévère tout de même dans cette voie. Effectuant une énième démarche dans un bureau administratif, il opte pour le Canada par hasard : «Je patientais dans une file. Lorsque mon tour est arrivé, l’officier en charge m’a informé que les formulaires de demande pour l’Angleterre étaient épuisés. Il m’a proposé ceux du Canada à la place. J’ai donc tenté ma chance.» Il entame le processus d’immigration. Celui-ci aboutit après un an.
En mai 1971, il quitte Maurice pour le Canada où il est pris en charge par des connaissances. Ces derniers l’encadrent à son arrivée. Sur le plan professionnel, il repère une offre d’emploi à Montréal dans la confection. Il passe une entrevue et est embauché chez Roy Tailleur. Selon lui, les techniques de création étaient similaires à celles prévalant à Maurice. Cependant, les équipements permettaient de réaliser un meilleur fini et pressage. Muslim Morowa s’intègre rapidement dans son nouvel environnement professionnel et climatique.
Un heureux événement
En 1973, il doit repartir à Maurice suivant le décès de sa maman. Après quelques temps, il rentre au Canada. Trois ans plus tard, il remet le cap sur son île natale pour un heureux événement : son mariage. En effet, Muslim Morowa épouse Coumaree, plus connue comme Shoba, une jeune femme de la localité connue depuis l’enfance. Par la suite, le couple embarque pour le Canada. Coumaree Morowa travaille dans la dactylographie alors que son époux poursuit dans la couture. En 1980, arrive leur premier enfant, Roshane, suivi de Leena cinq ans plus tard.
Après 20 ans dédiés à la confection chez Roy Tailleur, Muslim Morowa change d’établissement. Il rejoint une entreprise basée à Côte des Neiges qui effectue de la couture et du nettoyage à sec. Notre interlocuteur y travaille pendant cinq ans. Puis, il se met à son compte et ouvre une boutique dans les années 90. Au bout de quelques années, il doit la vendre, étant trop submergé de travail. «Il n’y avait pas que la confection mais aussi de la réparation, de l’altération et le nettoyage», explique-t-il.
Il retourne à la confection vestimentaire chez un tailleur italien. L’expérience dure quatre ans. Plus tard, le Mauricien achète une nouvelle boutique dans le centre-ville de Montréal. Travaillant seul au sein de cette enseigne baptisée Betty Brite, Muslim Morowa effectue des créations sur mesure ainsi que des réparations et du nettoyage à sec. Parallèlement à sa profession, il est membre exécutif de l’Association Québec Île Maurice (AQIM). L’organisation est d’ailleurs nouvellement présidée par sa fille, Leena. L’objectif de cette instance est de regrouper les Mauriciens vivant au Québec pour des activités culturelles et sociales. «Nous organisons des pique-niques, des soirées dansantes, des célébrations comme la fête nationale ou encore Divali. Pour cet événement, je cuisine bénévolement du briani et aide de mon mieux», souligne-t-il. Actuellement, le Mauricien s’attelle aux préparatifs des futurs événements de l’AQIM tout en combinant sa passion primaire de la confection.
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