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Meurtre à Péreybère: «Je me suis défendu», dit Vidish Jogannah
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Meurtre à Péreybère: «Je me suis défendu», dit Vidish Jogannah
«Elle a sorti un couteau, je me suis défendu.» C’est ce qu’a confié Vidish Jogannah, 22 ans, accusé du meurtre de sa concubine, aux enquêteurs le dimanche 5 juin. Selon ses dires, il aurait poussé Patricia Verrière, âgée de 41 ans, lors d’une dispute parce que cette dernière le menaçait avec une arme tranchante. La quadragénaire se serait alors cogné la tête. Voyant qu’elle était blessée, il l’aurait portée jusqu’à son appartement où il l’aurait bâillonnée et étranglé avec le fil du téléphone. Il comparaîtra en cour de Mapou le lundi 6 juin.
C’est lors de la reconstitution, qui a eu lieu dimanche après-midi à Adam’s Palace, où résidait la victime, que Vidish Jogannah aurait confié aux enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie et aux hommes de la Major Crime Investigation Team (MCIT) avoir tué Patricia Verrière, Bar Manager à l’hôtel Intercontinental. Selon la version des faits du jeune homme, vendredi, vers 14h30, il s’est rendu chez la victime pour discuter. Une altercation aurait alors éclaté et sa concubine l’aurait menacé avec un couteau.
Il l’aurait alors poussée et elle se serait cognée la tête contre le portail de l’Adam’s Palace. Voyant qu’elle saignait abondamment, le suspect aurait porté la quadragénaire jusqu’à l’appartement de cette dernière qui se trouve au rez-de-chaussée. C’est là qu’il l’aurait bâillonnée et étranglée.
Vidish Jogannah a aussi expliqué aux enquêteurs comment il aurait traîné le corps sans vie de la victime jusqu’à sa chambre avant de le dissimuler sous le lit. Il aurait ensuite essuyé les traces de sang avec une serpillière qu’il aurait par la suite jetée dans la fosse septique. Il a soutenu avoir fermé la porte avant de rentrer chez lui. Le présumé meurtrier a ajouté qu’il a pris peur et n’a pas voulu informer la police.
Ce sont des amis de la victime qui ont fait la découverte macabre samedi vers 21h30. Ils se sont rendus dans l’appartement de la quadragénaire pour donner à manger à son chien. Sur place, les trois jeunes ont constaté que la maison était vide. Ils ont donc utilisé le double des clés qu’ils avaient en leur possession pour accéder à l’intérieur. Là, ils affirment n’avoir rien remarqué d’anormal.
Ils racontent être ressortis quelques minutes plus tard pour se rendre au supermarché du coin. Les jeunes disent avoir tenté à nouveau d’appeler Patricia Verrière, en vain. Son téléphone était éteint depuis vendredi. Ces habitants de Rivière-du-Rempart ont d’abord pensé que cette dernière s’était rendue au travail. Toutefois, lorsqu’ils se sont de nouveau rendus à l’appartement, ils ont remarqué que des habits de la victime étaient sur le sofa. Ils ont alors fait le tour des chambres et ont été perturbés par l’odeur pestilentielle qui émanait d’une des chambres à coucher. Ils disent avoir découvert avec horreur le corps en état de décomposition de la quadragénaire sous le lit.
«Je ne saurais vous dire si c’est lui qui a fait cela. Je ne comprends pas.»
Ils ont aussitôt alerté la police. Ces jeunes ont été emmenés au poste de police de Grand-Baie où ils ont été interrogés jusqu’à fort tard dans la nuit de samedi avant d’être autorisés à rentrer chez eux. La CID de Grand-Baie n’a pas tardé à mettre la main sur Vidish Jogannah. Ce dernier se trouvait au domicile de ses parents, Sadha et Jeetun. «La police est arrivée vers 1h30. Nous dormions. Ils n’ont pas dit pourquoi ils l’emmenaient. Ils ont juste dit ‘pou pran enn ti lanket», raconte Sadha, alitée.
Ce n’est que dimanche matin que les parents du jeune homme ont su qu’il avait été arrêté pour meurtre. «Je ne saurais vous dire si c’est lui qui a fait cela. Je ne comprends pas», poursuit la mère de Vidish. Sadha et Jeetun disent connaître la victime. Ils affirment n’avoir jamais eu maille à partir avec elle. Le jeune homme, séparé de son épouse et père d’un garçonnet de deux ans, a rencontré Patricia Verrière dans un pub où ils travaillaient tous deux, à Péreybère. Il était vigile.
Quelques semaines après le début de leur relation, le suspect a confié à ses parents qu’il avait rencontré celle qui allait s’occuper de son fils et qu’il comptait désormais vivre avec elle. «Patricia était quelqu’un de bien. Elle venait souvent à la maison et a même passé la nuit chez nous. Mon fils a vécu chez elle pendant six mois», raconte la mère du suspect. «Ils n’avaient pas de problème dans leur couple.» Vidish Jogannah, qui avait entre-temps pris de l’emploi comme Helper pour une société, est toutefois retourné au bercail à la mi-mai. «Il nous a seulement dit qu’ils avaient eu une dispute», explique Sadha.
Protection Order
Or, pour les amis de la victime, la vie n’était pas si rose que cela pour le couple. «Elle (NdlR : Patricia Verrière) a à maintes reprises porté plainte pour violence contre Vidish. Tous ses amis lui ont demandé de le quitter mais il a fallu qu’il franchisse la ligne avant qu’elle décide d’en finir une bonne fois pour toutes avec lui», raconte une proche de la victime. «Il y a deux semaines, j’ai voulu lui dire de faire attention avec ce type-là», confie une amie de Patricia. «À chaque fois qu’ils se disputaient, Patricia devait se rendre chez une copine qui habite à quelques pas pour se réfugier», lâche-t-elle.
Lundi dernier, la quadragénaire s’était d’ailleurs rendue au tribunal pour enclencher des procédures en vue d’obtenir un protection order contre Vidish, indique une source policière.
L’autopsie, pratiquée dimanche, a attribué le décès de la quadragénaire à une strangulation. Elle laisse dernière elle un fils. La quadragénaire avait quitté l’île Maurice à l’âge de trois ans avec ses parents pour se rendre au Canada où elle a passé la majeure partie de sa vie. Ces derniers, qui habitent toujours au Canada, ont été informés du meurtre. Ils comptent venir à Maurice au plus vite.
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