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Sud: est-ce le Far West ?

6 juin 2016, 20:00

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Sud: est-ce le Far West ?

La douceur de vivre, des paysages grandioses. Et une perceptible dose de psychose. Les habitants du Sud ne dorment plus sur leurs deux oreilles depuis quelque temps. La faute à des malfrats qui y sèmeraient la terreur, à coups d’agressions au sabre et autres armes tranchantes.

Ainsi, au marché de Rose-Belle, les débats sur la politique et les palabres sur les voisins ont cédé la place aux hypothèses sur «l’homme à qui l’on a sectionné le poignet» (NdlR : Aslam  Noursing). Mais aussi sur «sa bann fouter dézord-la», comprenez par-là une bande d’individus qui feraient apparemment la pluie, le beau temps et la loi.

«Pa fasil bann zafer ou pé tandé zordi zour», lâche Nazma, 61 ans, une habitante de Camp-Diable. Revenant de son rendez-vous à l’hôpital, elle a préféré demander à son fils de venir la récupérer pour ne pas rentrer seule en bus. Par les temps qui courent, «mié vo pran prékosion».

Jeebun, 63 ans, propriétaire d’une mercerie, dit assister, dépité, à «tou sa bann sinéma-la». Il n’y a pas si longtemps, son petit commerce, qu’il tient avec son épouse, a été la cible de voleurs. «Zot finn balyé karo.» Depuis, cet habitant de St- Hubert est sur le qui-vive. Pour lui, le «gang du Sud» n’est pas un mythe. «Éoula, fodé éna léker pou koup pwanié dimounn. Mo pansé enn bann latet brilé sa.»

«Tro get fim»

Pour Swaley, 52 ans, employé d’une compagnie d’autobus, il n’y a pas que le Sud qui s’est transformé en gangsters’ paradise. «Partou koté insékirité.  Péi inn vinn danzéré. Dan bis mem enn ta kamarad finn viktim agresion.» Et d’ajouter : «Mo krwar bann dimounn tro get fim.»

Alors que pour son collègue Kreshan, 52 ans, ce sont les maux de la société qui encouragent cette montée de la violence. Parmi eux : le chômage, la surconsommation,  la perte des valeurs, le désoeuvrement. «Zordi zour,  népli kozé. Gagn zouré ek baté direk», ironise-t-il.

Est-ce dire que la terreur s’est installée dans cette région du pays ? «Non, il ne faut pas exagérer ou dramatiser. » Même s’il est vrai que «dimounn dormi ek lafrayer aswar». Et que les cauchemars ressemblent étrangement à des scènes de films mafieux.