À peine s’est-il installé que les méthodes du nouveau directeur général (DG) de la station de radio et de télévision nationale suscitent des appréhensions à Moka. Tout est parti d’une réunion qu’Amoordalingum Pather, le nouveau numéro un de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), a eue avec les chefs de département et le personnel de l’unité de production. Il a, lors de cette réunion, annoncé une série de nouveaux programmes, qui prendraient effet à partir du 1er juillet. Sauf que cela provoque des interrogations.

En effet, ce projet comporterait des investissements financiers. «Comment le DG a-t-il pu prendre une telle décision alors que le conseil d’administration ne s’est toujours pas réuni et que le Programme Committee au sein du Board n’a pas été constitué ?», se demande t-on dans les couloirs de la MBC. Cela, poursuit-on, avant même qu’il ne fasse un état des lieux de la situation. En parallèle, tout le travail accompli par l’ancien Officer in charge Dharamraj Paligadu, dont un plan de restructuration, a été mis en veilleuse. «Ce dernier avait enclenché la rationalisation et l’optimisation des opérations, dont les coûts et services en vue du plan stratégique à moyen terme annoncé par le Premier ministre au Parlement. Or, nous constatons que l’expansion quantitative, qui est à la base de la faillite financière de la MBC, va se poursuivre au détriment d’une véritable restructuration qualitative», déplore-t-on.

Interrogé mardi, Amoordalingum Pather a répliqué que rien de ce qu’il a annoncé n’a été finalisé jusqu’ici : «C’est faux. Il n’y a rien. J’ai un conseil d’administration à consulter avant tout.» Questionné sur la date de la tenue du premier conseil, il a dit que celle-ci n’a pas encore été fixée. Par contre, le DG de la MBC concède que sa priorité reste la programmation. «Il y a beaucoup de choses à faire mais c’est surtout la programmation à la radio et à la télé qui m’intéresse.»

Quitte à injecter plus d’argent, en dépit de la situation financière dans le rouge de la corporation ? «Ce n’est pas un problème. Je regarde l’avenir moi.» Et qu’en est-il du travail accompli par Dharamraj Paligadu ? «Vous oubliez tout ça. Les autres ont bien fait. J’ai ma vision à moi», a-t-il déclaré.

<p>L&rsquo;Employment Relations Tribunal (ERT) a estimé qu&rsquo;il ne peut se pencher sur sa réintégration. Mais Praveena Salaye, ex-Programme Manager de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) ne l&rsquo;entend pas de cette oreille. Et s&rsquo;est tournée vers la Cour suprême. L&rsquo;affaire a été appelée lundi devant le chef juge Kheshoe Parsad Matadeen et a été renvoyée au 13 juin. Dans sa plainte, portant la signature de Me Ayesha Jeewa, avouée, Praveena Salaye considère que la décision de l&rsquo;ERT à son égard est irrationnelle, injuste et déraisonnable. Le 16 mars, le tribunal avait, en effet, indiqué qu&rsquo;il n&rsquo;a pas de&nbsp;juridiction pour trancher le litige entre l&rsquo;ex-employée et la direction de la MBC. Or, Praveena Salaye soutient le contraire et que l&rsquo;ERT est bel et bien habilité à trancher ce litige ainsi qu&rsquo;à émettre des recommandations. L&rsquo;ex-Programme Manager de la station de radio-télévision nationale a été limogée, le 4 août 2015, à la suite d&rsquo;une décision prise la veille par le conseil d&rsquo;administration. Aucune raison ne lui a été fournie dans sa lettre de révocation, soutient-elle.</p>