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Affaire Boskalis: la cour de Rotterdam cesse sa collaboration avec Maurice
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Affaire Boskalis: la cour de Rotterdam cesse sa collaboration avec Maurice
Alors qu’elles avaient collaboré avec la justice mauricienne lors du démarrage de l’enquête dans l’affaire Boskalis, les autorités néerlandaises ont décidé de stopper toute coopération avec Maurice. Le procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa, deux anciens hauts cadres de la Mauritius Ports Authority (MPA), a été appelé devant la magistrate Wendy Rangan, en cour intermédiaire, le mercredi 8 juin.
C’est dans une correspondance que la magistrate de la cour de Rotterdam a indiqué qu’elle ne souhaite plus que les deux témoins néerlandais, Jan Cornelis Haak et Antonious Théodorous de Goëde, déposent dans cette affaire. Bref, il n’y aura plus de collaboration entre le tribunal de Rotterdam et celui de Maurice.
L’audition par visioconférence des deux témoins, qui avait débuté les 8 et 9 juin 2015, avait été interrompue à plusieurs reprises, en raison de problèmes de connexion du réseau Internet et de débats sur plusieurs motions.
La poursuite, représentée par Me Jean-Michel Ah-Sen en l’absence de Me Rashid Ahmine, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, doit se pencher sur cette décision avant de communiquer sa position le 29 juin. Pour elle, les deux Néerlandais sont des témoins-clés – ayant fourni des preuves qualifiées d’accablantes contre les accusés. La défense pourrait, elle, réclamer l’arrêt du procès, à la suite de ce développement.
Mais des questions fusent : «Pourquoi la défense a-t-elle produit une lettre de l’Attorney General’s Office disant que ce bureau est en train de considérer un aspect de cette affaire? Comment ce département peut-il se mêler d'une affaire pénale?» se demande un homme de loi qui a suivi toute l’affaire Boskalis.
En juin 2013, en marge du procès, Jan Cornelis Haak avait avoué avoir remis des pots-de-vin de US $ 30 000 et de 55 700 euros à Siddick Chady. Cela, afin que la firme Boskalis soit favorisée dans l’obtention du contrat de dragage du canal Anglais.
«Le procès a été reporté plus d’une vingtaine de fois.»
Il est évident que ce procès, qui a été reporté plus d’une vingtaine de fois, n’obtiendra finalement pas la collaboration de la cour de Rotterdam. «C’est un coup dur pour la crédibilité de notre pays. On a perdu trop de temps et on n’est pas capable d’établir une connexion Internet. Il y a beaucoup de faits troublants dans cette affaire», fait ressortir un proche du dossier.
Selon lui, la défense n’a fait qu’interrompre le procès en présentant motions sur motions. À chaque fois que les deux témoins devaient déposer par visio-conférence, un problème technique surgissait, «comme par magie», ajoute-t-il
Siddick Chady, ex-président de la MPA, est poursuivi pour corruption et Prakash Maunthrooa, ancien directeur de cet organisme, est accusé d’entente délictueuse. Le premier est défendu par Me Said Toorbuth. Le second a, lui, retenu les services de Me Antoine Domingue, Senior Counsel. L’accusation est représentée par Mes Rashid Ahmine et Michel Ah-Sen.
CHADY REFUSE DE DÉVOILER SON SALAIRE D’EX-CHAIRMAN
<p>La bataille entre Siddick Chady et Jan Cornelis Haak en marge de l’affaire Boskalis est loin d’être terminée. Alors que le premier, ex-Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA), réclame des dommages de Rs 50 millions au second, ce dernier a, pour sa part, objecté à cette demande.</p>
<p>Le représentant de la firme néerlandaise Boskalis a, par ailleurs, été autorisé par la <em>Master and Registrar </em>Shameem Hamuth-Laulloo à lui poser 38 questions. Parmi celles-ci, une invitant Siddick Chady à dévoiler son salaire en tant qu’ex-Chairman de la MPA.</p>
<p>Celui-ci, représenté par Me Said Toorbuth, a refusé net. Siddick Chady indique qu’il n’a pu retracer sa lettre de nomination mais invite la Cour à appeler le représentant de la compagnie pour qu’il produise les données.</p>
<p>Siddick Chady réclame des dommages au témoin Jan Cornelis Haak pour «<em>false and malicious defamation</em>» dans une plainte en juin 2013. Il estime que le témoignage du Néerlandais lui a causé préjudice et que ce dernier a agi dans l’illégalité.</p>
<p>Il se dit victime d’un complot suivant ce témoignage, enregistré en 2012 à l’hôtel Novotel, à Genève. Le représentant de Boskalis l’avait incriminé en expliquant qu’il avait reçu des pots-de-vin afin qu’il favorise la firme dans l’octroi d’un contrat pour des travaux de dragage du canal Anglais dans le port.</p>
<p>Siddick Chady refuse également de dire s’il a bénéficié de paiements dans le sillage de ce contrat et de fournir des détails sur les mots ou termes exacts employés par Jan Cornelis Haak pour prouver qu’il l’avait bel et bien incriminé. «<em>Defendant (NdlR, Haak) had falsely stated that plaintiff had received gratification, in Netherlands, from Boskalis International BV and Baggermaatschappij Boskalis BV, to favour Boskalis International, in relation to a contract for dredging works of the harbour in Mauritius</em>», devait-il répondre.</p>
<p>Médecin de son état, Siddick Chady avait avancé que le témoin dans l’affaire Boskalis l’avait associé à des actes de corruption qu’auraient commis <em>Boskalis International </em>(BKI) et <em>Baggermaatschappiij Boskalis BV </em>(BBK). À la demande de précisions de Jan Cornelis Haak, l’ancien haut cadre de la MPA dit ne pas se souvenir des détails. Il peut toutefois avancer que le témoin lui aurait dit qu’il avait reçu des gratifications de ces deux compagnies pour l’octroi d’un contrat de dragage dans le port.</p>
<p>Il maintient aussi que le témoin a fait une déposition à Genève le liant à des pratiques de corruption, cela sans l’autorisation des autorités de ce pays. <em>«Allégations fausses et malveillantes</em>» qui lui ont causé des préjudices, voire une perte de revenus.</p>
<p>«<em>Ces allégations ont affecté sa vie privée, professionnelle en tant que médecin et sa carrière politique</em>», a fait ressortir Me Said Toorbuth dans le document. Il ajoute que cela a affecté son moral, tout en refusant de dire comment il est arrivé à la somme de Rs 50 millions pour les dommages.</p>
<p>Siddick Chady maintient toujours que les enquêteurs du <em>Central Criminal Investigation Department</em>, en allant recueillir des informations à Genève, auraient agi illégalement. L’affaire sera appelée le 30 juin devant la <em>Master and Registrar </em>et Jan Cornelis Haak devra prendre position suivant les réponses fournies par Siddick Chady</p>
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