Publicité

Injection d’Avastin: ils réclament Rs 35 millions de dommages à l’État

10 juin 2016, 19:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Injection d’Avastin: ils réclament Rs 35 millions de dommages à l’État

Deux ans après les faits, elles veulent que le ministère de la Santé et l’État les dédommagent. Quatre victimes d’injections d’Avastin ayant perdu l’usage d’un œil leur réclament, conjointement et solidairement, des indemnités totalisant Rs 35 663 453. Ravinduth Kasee, Louis Sylvestre Antonio, Ram Krishna Rao Appadoo et Ranjit Jowohir ont porté l’affaire devant la Cour suprême.

C’est le 22 mai 2014 que le personnel de l’hôpital des yeux de Moka a administré quatre gouttes d’Avastin dans l’œil gauche de Ravinduth Kasee. Lorsqu’il a commencé à voir flou, dit-il, le personnel lui a fait signer un document sans lui en expliquer le contenu. Et un nouveau rendez-vous a été fixé pour le 30 mai. Souffrant de son œil, il a dû être admis à l’hôpital pendant treize jours.

Le 16 juin de la même année, il s’est envolé pour Chennai pour suivre des traitements, en vain. Cet ancien soudeur n’a pu recouvrer l’usage de son œil gauche. Raison pour laquelle il réclame des dommages de Rs 6 817 685.

Pour sa part, Louis Sylvestre Antonio, ancien chauffeur de taxi, a perdu l’usage de son œil droit après une injection d’Avastin. Il reproche au personnel soignant de l’hôpital de Moka d’avoir fait preuve de négligence et d’imprudence. Il s’est lui aussi rendu à Chennai pour se faire soigner, en vain. Il réclame des dommages de Rs 8 440 307.

Ram Krishna Rao Appadoo, un ancien directeur, a subi le même sort. Après une injection d’Avastin, il a commencé à voir flou de son œil droit. Il réclame des dommages de Rs 14 347 923.

Ranjit Jowohir, ex-directeur des Ressources humaines chez Samlo Koyenco, se dit également très affecté parce que la vision de son œil gauche a été réduite drastiquement après une injection d’Avastin. Il s’est rendu en Inde pour se faire soigner, sans résultat. Il réclame des dommages de Rs 6 057 538.

Les quatre patients ont retenu les services de Me Gavin Glover, Senior Counsel, et de Me Pazhany Rangasamy, avoué.

Krishna Appadoo : «Je suis fatigué moralement»

S’il essaie de faire preuve de courage, Krishna Appadoo, 62 ans, avoue que sa vie n’est plus la même. Il nous confie qu’il ne peut plus «kondir ni kapav aprésié enn match football». Il a dû avoir recours à un oeil bionique, en Inde, pour restaurer en partie sa vision mais il a du mal à s’y adapter. «Je suis surtout fatigué moralement. D’autant plus que j’ai développé un début de cataracte qui nécessitera davantage de traitement.»

Ranjit Jowohir : «Il faut vivre avec…»

«Si rien de tout cela n’était arrivé, je serais toujours en train de travailler…» lâche Ranjit Jowohir. Après sa retraite en 2008, cet ancien officier du ministère du Travail avait pris de l’emploi en tant que Human Resource Manager chez le groupe Samlo. Six ans après, il s’est vu dans l’obligation d’arrêter de travailler. «Ma vie a basculé du jour au lendemain. J’ai dû cesser de prendre le volant. Je suis devenu dépendant. C’est embêtant car les enfants ne sont pas toujours libres pour m’accompagner. Mais il faut vivre avec…» soutient ce père de trois enfants, tous déjà mariés.

Ravinduth Kasee : «Ki pou fer ?»

Du jour au lendemain, il a dû abandonner son métier. Ravinduth Kasee, 53 ans, était soudeur. Cet habitant de Terre-Rouge explique que c’est grâce au soutien financier de ses enfants et de ses proches qu’il arrive à joindre les deux bouts. «Auparavant, c’était moi qui subvenais aux besoins de la famille. Aujourd’hui, cette responsabilité incombe à mon fils de 23 ans. Il est un employé d’hôtel.» Ravinduth Kasee confie se faire du souci pour le mariage de ce dernier. «Kot pou al tir kas?» se demande-t-il. Le quinquagénaire avoue que sa vie n’est plus la même. «Mo madam bizin pran pasians. Ki pou fer?»