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Pravind Jugnauth ne sera pas PM…

12 juin 2016, 08:10

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Pravind Jugnauth ne sera pas PM…

 

Le fait que le Directeur des poursuites (DPP) ait décidé de faire appel au Privy Council après le jugement prononcé en faveur de Pravind Jugnauth, dans l’affaire MedPoint, n’a rien à y voir. Ce sont des discussions entre le fils et son père qui auraient conduit à une décision : le leader du MSM n’accédera pas au poste de Premier ministre (PM) lors du présent mandat. Pourquoi ?

Il y a d’abord l’intérêt personnel – c’est décidément une expression qui ne le lâche pas – du fils à long terme. Accéder au poste de PM sans un mandat populaire serait au détriment de son avenir. Un tel scénario ouvrirait en effet la voie aux critiques, émanant surtout de ceux qui veulent le présenter comme quelqu’un qui serait «avide» de pouvoir.

Dès lors, patienter pendant deux ou trois ans afin d’être dans une meilleure posture pour obtenir un mandat de cinq ans, semble beaucoup plus sage. Et puis, si le bilan est bon – SAJ s’en ira de toute façon – Pravind Jugnauth en assumera la paternité. Alors que s’il est mauvais, il ne sera «qu’indirectement responsable». SAJ demande donc à son fils de jouer à «pile tu gagnes, face tu ne perds pas»…

L’attente et la «patience» permettent également d’éviter d’éventuels remous au sein de l’alliance Lepep. L’idée, ce n’est pas de ménager les humeurs de Xavier Luc Duval, l’actuel numéro deux, dont les ambitions premier ministérielles ne sont plus un secret. Mais bien d’éviter de lui donner une raison officielle d’être mécontent et de se faire passer pour une victime auprès de l’électorat.

 

Enfin, le temps qui passe permet aussi à Pravind Jugnauth d’étudier et de préparer une éventuelle «migration» vers une autre circonscription. SAJ lui a en effet présenté le no 7, moins disputé que Moka– Quartier-Militaire. Le leader du MSM n’est pas réfractaire à cette stratégie et il aurait – même si rien n’est confirmé pour l’heure – rencontré les principaux hommes de main du père, à Rivière-du-Rempart.

 

Pour que cette partie d’échecs tourne à leur avantage, SAJ compte «tenir» jusqu’en 2019. Pour l’y aider, le PM comptera sur l’aide de plusieurs personnes. Parmi :

<h3>Lady Sarojini Jugnauth.</h3>

<p>En septembre 2003, quand il cède le fauteuil de PM à Paul Bérenger, SAJ rend un vibrant hommage à son épouse. Qui a toujours été là, dit-il, &laquo;when seas were rough, and tides were tough&raquo;. Aujourd&rsquo;hui, la mer est plus calme, la marée moins violente et &laquo;Lady&raquo; est plus que jamais présente. Et elle ne veille pas que sur sa santé. Elle participe également aux négociations d&rsquo;alliance dans la riche carrière de sir Anerood et demeure sa conseillère quand il s&rsquo;agit de manier des dossiers brûlants.</p>

<p>&nbsp;</p>

<h3>Dev Bheekary.</h3>

<p>Il est le conseiller de SAJ en matière de communication et valide toutes les réponses parlementaires du PM. La confiance que ce dernier place en lui, en le nommant, par exemple, sur le board de la Gambling Regulatory Authority, ferait des jaloux au Sun Trust. Et puis il y a ceux qui prétendent que Dev Bheekary est incompétent face à la mafia qui gravite autour des courses hippiques. L&rsquo;œuvre de &laquo;mauvaises langues&raquo;, selon les dires de SAJ.</p>

<h3>Ravi Yerrigadoo.</h3>

<p>S&rsquo;il y a un problème que SAJ doit résoudre au no 7, c&rsquo;est lui qui s&rsquo;en charge. Fidèle et reconnaissant envers son mentor, qui l&rsquo;a tenu par la main lors de son baptême politique dans cette circonscription en 2000, Ravi Yerrigadoo a depuis gravi les échelons. En tant qu&rsquo;Attorney General, il tente de démontrer qu&rsquo;il ne s&rsquo;immisce pas dans les affaires de la police. Mais la perception veut que sa mission soit de garder Navin Ramgoolam à distance&hellip;</p>

<h3>Maynanda Rajaratnam.</h3>

<p>Surnommé Zorro, ce conseiller au sein la municipalité de Vacoas-Phoenix est une figure incontournable à La Caverne. Il a gagné la confiance du patron en ayant prouvé sa fidélité à toute épreuve, même pendant les moments les plus &laquo;sombres&raquo;.</p>

<p>&nbsp;</p>

<h3>Ben Annavey.</h3>

<p>&nbsp;Il n&rsquo;est autre que le dirigeant du fan-club de SAJ. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs lui qui se charge d&rsquo;organiser chaque année l&rsquo;anniversaire de ce dernier. Originaire de Rivière-du-Rempart, c&rsquo;est lui que le PM a choisi comme son &laquo;constituency clerk&raquo;. Il est ainsi l&rsquo;oreille de SAJ dans son fief.</p>

<h3>Dr Krishna Bisoonauthsing.</h3>

<p>Son rôle est crucial. C&rsquo;est lui qui décide quand SAJ doit se reposer, quand il peut se permettre d&rsquo;avoir de longues journées ou se rendre en Inde, entre autres. Pour cause, il n&rsquo;est autre que son médecin traitant. Accessoirement, il a aussi été nommé à la tête de la Local Government Services Commission.</p>

<h3>Prem Koonjoo.</h3>

<p>Ne vous fiez pas à sa discrétion ou à sa démarche laborieuse. Prem Coonjoo est &laquo;highly-rated&raquo; par sir Anerood Jugnauth. Celui-ci rit aux éclats aux blagues de ce farceur. Même si c&rsquo;est bon pour la santé, ce n&rsquo;est pas sa qualité première. SAJ pense que Prem Koonjoo a une excellente vision et une compréhension hors pair de l&rsquo;échiquier politique.</p>

<h3>Nando Bodha.</h3>

<p>&nbsp;Le secrétaire général du MSM est fidèle à SAJ depuis son passage à la MBC. Il a été ministre du Tourisme, de l&rsquo;Agro-industrie, leader de l&rsquo;opposition, entre autres. Peu de personnes le savent, mais l&rsquo;actuel ministre des Infrastructures publiques est celui qui colmate les brèches quand les relations entre SAJ et son fils ne sont pas au beau fixe.</p>

<h3>Trishna Balgobin.</h3>

<p>&nbsp;Pas très connu du grand public, il est tout sauf un anonyme dans le cercle privé de SAJ. À 31 ans, ce jeune entrepreneur a gagné la confiance du PM, qui lui enseigne la politique depuis qu&rsquo;il est rentré au pays après ses études tertiaires. Quand SAJ a démissionné de la présidence, Trishna Balgobin, pourtant très bien vu par les travaillistes, l&rsquo;a accompagné quasiment partout jusqu&rsquo;à son élection. Tim, pour les intimes, prête une oreille attentive à ce que lui dit le vieux renard, quand celui-ci veut avoir l&rsquo;opinion d&rsquo;un jeune.</p>

<h3>Leela Devi Dhookun-Luchoomun.</h3>

<p>Son nom fut à un moment cité pour reprendre le leadership du MSM, qui était dans la balance à cause de l&rsquo;affaire MedPoint. Cela témoigne de l&rsquo;influence et de l&rsquo;aura de l&rsquo;actuelle ministre de l&rsquo;Éducation au Sun Trust. Elle était d&rsquo;ailleurs une des rares femmes présentes lors des négociations &laquo;5-5&raquo; pour le Remake.</p>

<h3>Roshi Bhadain.</h3>

<p>&nbsp;Il reste l&rsquo;homme de confiance de SAJ et un ami de Pravind Jugnauth, même si celuici a publiquement soutenu Vishnu Lutchmenaraidoo pendant &laquo;l&rsquo;affaire des euros&raquo;. SAJ lui a expliqué qu&rsquo;en politique, &laquo;les amis de [mes] ennemis ne sont pas forcément [mes] ennemis&raquo;. Il a retenu la leçon. En même temps, vu le nombre d&rsquo;ennemis qu&rsquo;il s&rsquo;est fait au MSM, il n&rsquo;a plus trop le choix.</p>

<h3>Ivan Collendavelloo.</h3>

<p>Paul Bérenger dit de lui &laquo;qui a trahi, trahira&raquo;. Le leader du Muvman Liberater a transformé cette attente en une énergie positive (au sens figuré car c&rsquo;est vrai qu&rsquo;il est surnommé Ivan le dormeur) pour donner tort à son ex-leader, qui aurait trahi SAJ et fait capoter le Remake, selon lui. SAJ lui doit, en tout cas, la concrétisation de l&rsquo;alliance Lepep, au moment où Xavier-Luc Duval faisait des caprices. Un problème de cohésion au sein de l&rsquo;alliance ? Appelez Ivan.</p>

<h3>Showkutally Soodhun.</h3>

<p>&nbsp;L&rsquo;esclave, de son propre aveu. Mais SAJ, qui n&rsquo;aime pas les &laquo;excès&raquo; de fidélité, l&rsquo;a à l&rsquo;œil. Car, avec les casseroles qu&rsquo;il traîne et le fait qu&rsquo;il ne sache pas tenir sa langue, Soodhun pourrait vite se transformer en maillon faible.</p>