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L’anémie, un mal à surveiller de près

14 juin 2016, 16:15

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L’anémie, un mal à surveiller de près

Si l’anémie est un problème de santé relativement fréquent, elle n’est toutefois pas à prendre à la légère. «Je ne suis pas au courant du dossier de l’enfant décédé. Mais une anémie sévère peut causer la mort par arrêt cardiaque», explique le Dr Farhad Peerally. L’anémie est caractérisée par un manque de globules rouges. Ces derniers qui figurent dans le sang servent, entre autres, à alimenter en oxygène les tissus et les organes.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 25 % de la population mondiale souffre d’anémie. «Il faut dire qu’autrefois, nous avions beaucoup plus de cas d’anémie qu’aujourd’hui. Avec les soins qu’offre aujourd’hui la médecine moderne, on en meurt rarement», soutient le Dr Peerally avant d’ajouter que «beaucoup d’enfants sont anémiés à cause d’une mauvaise alimentation. Les enfants n’aiment généralement pas consommer les légumes, les verdures et les fruits. Or, il faut consommer une variété d’aliments pour le fonctionnement optimal de l’organisme. L’anémie peut être insidieuse. Elle peut donc se développer sans qu’on la remarque.»

Plusieurs situations peuvent occasionner une anémie. Elle peut être causée par une carence en fer ou en vitamines. «L’anémie peut être secondaire à d’autres conditions telles que la leucémie, le lymphome qui est un cancer des glandes ou encore plus rarement par la thalassémie, une maladie qu’on retrouve souvent en Méditerranée et qui est rarement diagnostiquée à Maurice. Il s’agit d’une maladie génétique affectant la production d’hémoglobine. Une anémie peut aussi résulter d’une abondante menstruation ou encore d’une hémorroïde non soignée», explique le médecin.

Les symptômes de l’anémie sont multiples. «La personne anémique aura tendance à se fatiguer rapidement. Elle pourrait être sujette à des palpitations, notamment quand elle fait les escaliers ou quand elle court. Elle aura également un teint pâle», souligne le généraliste. Parmi les autres symptômes de l’anémie, on note les mains et les pieds froids, des maux de tête et des étourdissements. Dans ses formes graves, l’anémie s’accompagne d’une plus grande vulnérabilité aux infections ou encore de douleurs ou d’enflure des membres et de troubles visuels entre autres.

Formes rares

Si l’anémie est relativement fréquente, il est bon de savoir qu’elle est de plusieurs types dont quelques-unes peuvent être mortelles si elles ne sont pas traitées à temps et comme il conviendrait. «Ainsi, 90 % des cas que nous traitons sont de l’anémie ferriprive. Elles sont provoquées par une alimentation pauvre en fer ou par des menstruations abondantes», explique le médecin. L’anémie ferriprive modifie la taille des globules rouges, qui deviennent alors plus petits.

Parmi les formes rares et potentiellement mortelles de l’anémie, on note, entre autres, l’anémie hémolytique et celle aplasique. «La thalassémie peut provoquer une anémie hémolytique», explique le généraliste. Ce type d’anémie est occasionné lorsque les globules rouges sont détruits plus rapidement qu’ils ne sont produits.

L’anémie aplasique est une maladie très grave et rare. Elle survient quand la moelle osseuse ne pro- duit plus assez de cellules souches fabriquant les cellules sanguines que sont les globules rouges, les globules bancs et les plaquettes. «Dans ce cas, il est nécessaire de procéder à une transplantation de la moelle osseuse chez le malade», soutient le généraliste. Les personnes à risque de souffrir d’une anémie aplasique sont les enfants, les adultes d’environ 30 ans et les personnes de plus de 60 ans.

Le diagnostic de l’anémie se fait après un examen du fond de l’œil et de la langue. S’ils sont pâles, le médecin recommande un test sanguin pour obtenir une confirmation. «Toutes les anémies sont potentiellement traitables si elles sont prises en charge à temps», assure notre interlocuteur. Pour la prévenir, ce dernier conseille d’avoir une alimentation saine et équilibrée. «Si malgré tout, vous continuez à souffrir des symptômes de l’anémie, il est impératif de consulter votre médecin traitant.»

Pour la petite histoire, sachez que la scientifique Marie Curie et Eleanore, la femme du président américain Théodore Roosevelt, souffraient de cette maladie.