Privée ou pas ? C’est ce que voulaient savoir les habitants de Rivière-Noire concernant l’accès menant à la plage des Salines. Ce passage, qui se trouve sur un terrain privé est au centre d’une polémique dans la localité depuis le 16 mai. La présidente du conseil de district de Rivière-Noire, les représentants de la Beach Authority, la Tourism Authority et des officiers du ministère des Terres et logement, ainsi que le PPS Thierry Henry, ont effectué une visite des lieux vendredi 10 juin afin de régler la situation. Une visite qui s’est faite en présence des représentants de la Société Koenig Frères, propriétaires du terrain en question. Ils ont accepté de laisser les habitants utiliser la route d’accès vers la plage en attendant que l’affaire soit résolue.

En effet, très convoitée pour les projets de morcellements résidentiels, la zone des Salines de Rivière-Noire est devenue de moins en moins accessible aux villageois. En cause : des terrains privés jouxtant la plage publique et l’accès vers la plage qu’on refuse aux habitants. C’était d’ailleurs la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase le 16 mai : un énième refoulement des habitants qui tentaient d’accéder à ce qu’eux ont toujours connu comme plage publique.

«Cela fait plus de cent ans que ce passage est utilisé comme passage coutumier pour accéder à cette plage. À cause d’un projet de villas, on nous empêche d’aller à la plage. De plus les résidents nous repoussent et nous disent que ce n’est pas une plage publique. C’est toucher à nos droits de citoyens mauriciens», fait valoir Soopaya Veerapen, président des Forces Vives de Rivière-Noire. Les conseillers de village se sont aussi mêlés au combat de ces villageois. Ils ont lancé une pétition qui circule en ce moment dans le village et sera remis au Commissaire de police ainsi qu’au Premier ministre afin qu’ils statuent au sujet de ce problème d’accès.

Les représentants de la Société Koenig Frères ont expliqué qu’ils ont un bail avec le gouvernement sur ces pas géométriques : «Nous avons un bail en bonne et due forme. Nous payons nos redevances et si nous avons pu avoir nos Building and Land Use Permit, c’est que nous avons eu les autorisations qu’il faut.» Quant au fait que les villageois ne peuvent accéder à cette plage, ils justifient les conditions qu’imposent la création et la gestion de ces villas. «Nous louons ces villas aux touristes et avons obligation de faire ces développements selon les réglementations de la Tourism Authority. Ce qui inclut un poste de sécurité et des caméras de surveillance pour la sécurité des résidents. Il faut faire respecter les droits de tous», expliquent-ils. 

Les villageois, à travers le vice-président du conseil de village, David Hyppolite, réclament un accès qui soit convenable. D’où la proposition du PPS Thierry Henry de faire un nouveau survey afin de voir si les délimitations pour la construction des villas ont bien été respectées et si le droits de chacun sont respectés. «Je vais faire accélérer les choses afin qu’il y ait des réponses au plus vite», a–t-il assuré. Entre-temps, les représentants de la Société Koenig Frères se sont mis d’accord avec les villageois pour  ne plus leur barrer l’accès en attendant de trouver un accès définitif et la mise sur pied d’une cellule de communication.