Publicité
Accusée à tort d’assassinat, elle réclame Rs 5 millions à l’État
Par
Partager cet article
Accusée à tort d’assassinat, elle réclame Rs 5 millions à l’État
Elle réclame justice. Rajendri Tetapoolay, née Padiachy, avait été accusée provisoirement de l’assassinat de sa belle-mère Panjalay Tetapoolay, 70 ans, et avait passé huit jours en détention préventive le 20 novembre 2013 avant que la charge contre elle ne soit rayée quatre mois plus tard. Estimant que son arrestation par la Major Crime Investigation Team (MCIT) était illégale et infondée et qu’elle a été victime d’abus d’autorité, elle réclame aujourd’hui des dommages de Rs 5 millions conjointement à l’État mauricien et au commissaire de police.
Rajendri Tetapoolay, âgée de 38 ans, a retenu les services de Me Rama Valayden et sa plainte en réclamation a été rédigée par Me Kaviraj Bokhoree, avoué. Dans sa plainte, elle revient sur la journée du 19 novembre 2013. Elle a expliqué qu’elle était chez elle, au premier étage de la maison de sa défunte belle-mère à Chapel Lane, L’Escalier, et s’occupait de son enfant et des tâches ménagères. Elle avait découvert le corps sans vie de la victime vers 8 heures.
Le lendemain, Rajendri Tetapoolay avait été arrêtée sous une accusation provisoire d’assassinat. Selon elle, ce jour-là, alors qu’elle se faisait conduire à l’hôpital Victoria, Candos, elle avait subi des pressions et des menaces pour avouer qu’elle avait commis ce crime. Elle affirme que les policiers inventaient et manipulaient des faits dans cette enquête notamment en disant qu’elle n’était pas en bons termes avec sa belle-mère et qu’ils avaient suffisamment de preuves contre elle. Le policier qui conduisait le véhicule aurait également dit à ses collègues, «pran li zet li deor par laport, les li mor», afin de la mener au bord de la crise de nerfs.
Au cours de sa comparution au tribunal de Mahébourg, le 21 novembre, la police avait objecté à sa remise en liberté sous caution. Or, dit la trentenaire, elle a obtenu la liberté sous caution après que son homme de loi a écrit aux enquêteurs, qualifiant d’amateurisme la façon dont l’enquête était menée vu que les images de vidéosurveillance d’une maison voisine n’avaient pas été vérifiées. Rajendri Tetapoolay avait été libérée le 28 novembre, après s’être acquittée d’une caution de Rs 15 000. Mais elle devait se présenter au poste de police de sa localité chaque dimanche entre 6 heures et 18 heures.
«Réputation ternie»
Le jour de sa libération, Me Rama Valayden avait présenté une motion pour que l’accusation retenue contre elle soit rayée. La police y avait objecté et l’affaire avait été renvoyée. Toutefois le 27 mars 2014, un policier de la Criminal Investigation Division de Plaine-Magnien était venu déposer en cour de Mahébourg et avait déclaré que le Directeur des poursuites publiques avait, le 25 mars 2014, décidé de rayer l’accusation contre elle, ce que le magistrat a fait.
Pour Rajendri Tetapoolay, à cause de cette «faute lourde» des policiers, elle a «suffered great prejudice and damages inasmuch as her image has been tarnished among her relatives, friends, neighbours and public at large and is labelled or called a murderer in the society because of the wrongful acts and doings of the ‘préposés’ of the defendant no2».
Dans sa plainte, l’habitante de L’Escalier indique également qu’elle n’a jamais été impliquée dans quelque activité criminelle d’une manière ou d’une autre et qu’elle a toujours agi d’une manière raisonnable et responsable. Et de souligner qu’en tant que fille, belle-fille, épouse, mère et employée, elle avait toujours eu l’estime, le respect et l’honneur sans faille de ses parents, amis, voisins et tout le public. Elle ajoute qu’elle est une citoyenne respectée et qu’elle a étudié jusqu’en Form IV.
Elle fait aussi savoir qu’elle a toujours habité au premier étage de la maison de Panjalay Tetapoolay, avec son époux et leur enfant. Pour subvenir aux besoins financiers de sa famille, elle avait travaillé pendant trois ans au département de checking de St Felix Garment Ltd jusqu’à sa fermeture. Elle avait, par la suite, pris de l’emploi dans une autre usine de textile, à Beau-Vallon, où elle avait travaillé continuellement pendant quatre ans.
Panjalay Tetapoolay est morte le mardi 19 novembre 2013, à la suite d’une hémorragie à la tête et à l’abdomen. C’est ce qu’avait révélé l’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer. Les enquêteurs avaient constaté que la chaîne et la bague en or de la victime, de même que l’argent de sa pension de retraite, soit Rs 3 000, avaient disparu.
Sept jours plus tard, soit le mardi 26 novembre, Marday Armoogum, un des voisins de la victime, a été arrêté. Ce mécanicien de 27 ans est passé aux aveux. Toutefois, Rajendri Tetapoolay n’avait pas été libérée tout de suite car les enquêteurs attendaient les résultats des tests d’ADN pour les cheveux trouvés dans la main de la victime.
Publicité
Les plus récents