Entre Rs 4 000 et Rs 5 000. C’est la somme que réclameraient des ingénieurs de Mauritius Telecom aux abonnés pour bénéficier du bouquet complet de MyT, c’est-à-dire toutes les chaînes satellitaires et la connexion Internet. Ce, alors que leur abonnement ne leur en donne pas le droit. Et cet argent, la compagnie n’en aurait pas vu la couleur. Au moins une trentaine d’employés seraient impliqués dans cette «fraude».

Ce réseau a été découvert après des dénonciations en interne. Un comité d’enquête a été institué. À ce stade, il s’avère que les entrepreneurs qui raccordent les maisons au réseau de Mauritius Telecom ne seraient pas concernés. L’enquête interne se penche sur les employés de la compagnie qui se chargent des configurations techniques.

Le noyau opérerait à Ébène, selon nos informations. Les personnes impliquées auraient réclamé de l’argent afin que les utilisateurs puissent avoir accès à l’intégralité des chaînes disponibles. Mauritius Telecom, entre-temps, continue à facturer au tarif normal, sans supplément pour les abonnements au service de chaînes satellitaires. Ce qui représente un manque à gagner pour la compagnie de téléphonie. Cette pratique frauduleuse coûterait plusieurs millions de roupies, selon une source interne.

Cette trentaine d’employés sont sous le coup d’une suspension. Ils devront comparaître devant un comité disciplinaire pour répondre aux accusations portées contre eux. Il nous revient que certains auraient déjà soumis leur démission.

Jusqu’ici, aucune communication officielle n’a été émise pour inciter les abonnés à se manifester en vue de régulariser leur situation. Ils sont dans l’illégalité et pourraient se voir réclamer une somme d’argent supplémentaire pour bénéficier du bouquet satellitaire.

Sollicité pour une réaction, le ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation Étienne Sinatambou explique avoir appris le scandale dans la presse. Et il nous a référé à Mauritius Telecom. L’express a sollicité un commentaire de la direction de l’entreprise, mais en vain.