Il a été placé en état d’arrestation, dimanche. Nicolas Adrien est accusé d’avoir tiré des coups de feu en direction de la maison de Vishal Shibchurn, à St-Hubert. Il comparait en cour de Mahébourg, lundi 20 juin, sous une accusation provisoire de «possession of firearm with intention to kill». 

Le suspect a refusé de donner sa version des faits à la Criminal Investigation Division de Rose-Belle après son arrestation. Il devrait le faire au Central Criminal Investigation Department (CCID) après sa comparution devant le tribunal.

Selon nos recoupements auprès de sources policières, le frère de Nicolas Adrien, qui est recherché, devrait se rendre ce matin à la CID. Quant au troisième suspect dans cette affaire, il se pourrait que ce soit le conducteur du van que Vishal Shibchurn a vu garer devant sa maison avant d’entendre les coups de feu.

Des sources indiquent aussi que les images des caméras de surveillance aux alentours ont été soumises à la police dimanche. La plaque d’immatriculation du van pourrait donc être identifiée. Concernant l’arme du crime utilisée pour tirer sur la maison, il s’agirait d’un fusil de chasse.

Vishal Shibchurn est en liberté conditionnelle. Il est soupçonné de faire partie du gang du Sud et d’avoir participé à l’agression d’Aslam Noursing. Le quadragénaire a aussi été interrogé dans le cadre de l’enquête sur l’attaque contre l’ambassade de France et l’hôtel St-Georges.

Ce père de famille raconte que les faits se sont déroulés, vers deux heures du matin dimanche. Il a entendu son chien aboyer et lorsqu’il a regardé par la fenêtre, il a aperçu une personne dans sa cour. «Il y avait un van blanc garé devant chez moi et j’ai vite compris qu’on voulait me faire du mal, étant donné que je suis en liberté conditionnelle. J’ai par la suite aperçu trois personnes.»

C’est à ce moment-là, dit-il, que l’une d’entre elles a tiré sur sa maison. Il s’est alors baissé pour esquiver les tirs. Le premier coup de feu visait la porte de sa cuisine, le second, sa fenêtre. Le véhicule a ensuite démarré en trombe, poursuit le quadragénaire. «Heureusement que j’ai eu le réflexe de me mettre à couvert, sinon j’aurais pu perdre la vie, dit-il. Je l’ai échappé belle.»

La présumée victime précise qu’elle a donné les noms de deux personnes qu’elle connaît à la police. Vishal Shibchurn affirme également pouvoir identifier la troisième personne. «Je connais les deux suspects depuis 2014. C’est parce que mon frère avait refusé de transporter un colis que tout a commencé.»

Menaces de mort

Cet incident ne serait pas le premier du genre, selon Vishal Shibchurn. Il soutient que sa vie et celle de son fils, qui a 15 ans, sont en danger. Ce dernier, allègue-t-il, a reçu des menaces de mort de l’un des suspects mardi et a été menacé par l’autre à l’aide d’un couteau dans un autobus samedi après ses leçons particulières. Une plainte a été faite à la police. Mais, avance le quadragénaire, il n’a pas bénéficié de la protection des forces de l’ordre. Et ce, bien qu’il en ait fait la demande.