L’indiscipline et la violence dans les écoles inquiètent le syndicat des enseignants, la Government Teachers’ Union. Lors d’un point de presse le mercredi 22 juin, le président du syndicat, Vinod Seegum, déplore la situation dans certains établissements scolaires où il est impossible de raisonner, encore moins de punir, les enfants indisciplinés.

Il estime que les problèmes des collèges se sont transposés dans les écoles primaires, «où il y a même des gangs». Face à tout ceci, il serait temps que les autorités passent à l’action. «Sinon, les enseignants préféreront devenir maçons plutôt que d’avoir une épée de Damoclès en permanence au-dessus de leur tête.»

« L’enseignant est désarmé face à ce problème. Il ne peut plus élever la voix, sans crainte de voir débarquer les parents, parfois avec des bouncers.» L’enfant, note le syndicaliste, reproduit ce qu’il voit autour de lui dans la société.

Autre cheval de bataille de ce syndicat regroupant quelque 5 000 enseignants de Maurice, de Rodrigues et d’Agalega: la liberté. Liberté d’action et liberté de parole. Vinod Seegum exprime haut et fort son soutien à la journaliste Touria Prayag, qui s’est vu interdire l’accès au Parlement. Et d’ajouter que le syndicalisme et le journalisme sont complémentaires. «On ne peut sanctionner une personne pour ce qu’elle pense ou ce qu’elle écrit. Le Parlement incarne la liberté et ce qui se passe est effrayant.»

Le président de la Government Teachers' Union a aussi tenu à revenir sur la publication du rapport du Pay Research Bureau, qui, selon lui, contient «des lacunes». Notamment la question de l’alignement salarial. «Nous avons les mêmes qualifications que les enseignants du secondaire. Les recommandations du rapport Manraj faisaient état d’un alignement. Or, cela ne s’est jamais fait pour environ 2000 Teachers/senior teachers. Nous avons continué à nous battre pour cela, mais les salaires de certaines jeunes recrues sont plus élevés que ceux de certains anciens. Back to square one.»

Ce mercredi matin, le syndicat a ainsi remis un «Addendum report» au PRB. «Nous revenons à la charge et nous demandons au comité de rectifier le tir. Et si nécessaire, nous irons en cour pour régler ce problème», dit Vinod Seegum en dénonçant les inégalités entre les enseignants de Maurice et ceux de Rodrigues. On continue de les appeler  teacher/senior teacher. Et leurs salaires ne sont pas ceux des educators.»