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Gro Derek: dernière étape avant le jugement

23 juin 2016, 09:10

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Gro Derek: dernière étape avant le jugement

 

Trois mois d’audience, plus d’une cinquantaine de témoins entendus… Le procès intenté à Dereck Jean Jacques, dit Gro Derek, et Bruno Casimir pour trafic de drogue s’achève, le jeudi 23 juin, aux assises, avec le réquisitoire des avocats de la poursuite et la plaidoirie de ceux de la défense. Un jugement pourrait cependant être rendu ultérieurement par le juge Prithviraj Fekna.

Pour l’heure, l’argument de la poursuite repose essentiellement sur les témoignages de deux personnes clés: Ashish Dayal et Hayeshan Madarbaccus, qui ont bénéficié de l’immunité du Directeur des poursuites publiques. Le premier a expliqué dans les moindres détails comment opérait ce réseau allégué de trafic de drogue. C’est d’ailleurs grâce à son arrestation que l’affaire a éclaté au grand jour en 2012. Il était, semble-t-il, le bras droit de Gro Derek, accusé d’avoir livré six kilos d’héroïne dans des bouteilles en plastique à ce chauffeur de taxi.

Ashish Dayal a aussi révélé comment la drogue était acheminée de Madagascar à Maurice. Il a formellement identifié Dereck Jean Jacques comme étant le cerveau.

Hayeshan Madarbaccus, qui était, lui, le passeur, a expliqué comment il transportait de la drogue de Madagascar à bord du Mauritius Trochetia, sur lequel il était steward. Il a allégué qu’en mars, avril et juin, il a apporté de la drogue pour Gro Derek.

Allégations

La défense s’est évertuée à discréditer ces témoignages en affirmant qu’il ne s’agit que d’allégations. Pour Ashish Dayal, les avocats de la défense, Mes Deepak Rutnah,  Chetan Baboolall et Alwin Juwaheer, ont remis en cause ses affirmations, soutenant, par exemple, que le jour où celui-ci a indiqué avoir reçu de la drogue de Gro Derek, il n’était pas sur les lieux. Les avocats en veulent pour preuve les relevés téléphoniques.

Dans le cas du passeur, ce dernier avait affirmé qu’après avoir pris contact avec Bruno Casimir, il jetait la marchandise par-dessus bord. C’est justement sur ce point que la défense s’est appesantie. Selon elle, au large d’Albion, Hayeshan Madarbaccus n’a pu avoir de contact téléphonique avec Bruno Casimir en raison d’un problème de réseau.

Autre point : le fait que le lieu qui aurait été utilisé pour stocker la drogue ait pu être contaminé. Car, a soutenu la défense, ce n’est que deux mois après que des photos ont été faites.

La défense a également soutenu que les prélèvements ADN ont été effectués sur Bruno Casimir sans qu’il ne donne son accord. Car il ne parle, ni ne comprend, l’anglais. De même, une perquisition à son domicile à Batterie-Cassée a été déclarée illégale par le juge Fekna.