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La semaine vue par Gilbert Ahnee

26 juin 2016, 11:15

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La semaine vue par Gilbert Ahnee

 

Lundi 20 juin 2016

Le GM a-t-il un problème de com ? Au plus vif d’une tension avec un groupe de presse faire monter Gayan au créneau ! Totale inconscience !

Valuable advice ?

Mittal’s scale ? l’express de ce lundi évoque la somme payée par la State Bank à son ancien No 1, pour l’année se terminant au 30 juin 2015 : Rs 74,2 millions. Muni Krishna Reddy a donc touché Rs 6,18 millions par mois pour des prestations en tant que conseiller en matière de bonne gouvernance, de gestion de risques et de direction stratégique. Réputé pour être un banquier de haut vol, auquel on impute le mérite pour une bonne part du développement du groupe SBM, Reddy a été administrateur, à Maurice, de British American (Holdings) Ltd, British American International Corporation Ltd, à l’étranger, du India Growth Fund Inc, de l’Intercommercial Bank Ltd et, surtout, entre Londres et Rotterdam, de Mittal Steel Company N. V., géant mondial de l’acier.

On assumera que le ponzi au sein du groupe BAI n’était pas encore assez patent pour que M. Reddy entrevoie déjà les risques en aval. Si, à une phase plus avancée, un banquier de cette classe n’avait pas vu l’effondrement annoncé, il y aurait quelques questions dérangeantes que l’on serait tenté de poser. Mais nous continuons à croire que Muni Reddy est un banquier de haut vol et que la State Bank n’a pas manqué de jugement en lui servant cette sorte de liste civile.

Just one requirement. Et cela devrait s’appliquer à tous les salaires hors normes. Il pourrait être juste de réclamer, pour chaque exercice financier, un décompte précis de la valeur apportée à la société par le fat cat concerné.

Mardi 21 

DVD à Rs 50, supermarchés proposant des affaires d’or… Comment donc est-ce possible, ne perdent-ils pas de l’argent ? Serait-il blanchi ?

Vos défis, jeune homme

Du sport au droit. Il va sans dire que ce jeune avocat, sympathique au demeurant, ne va pas laisser des personnes malveillantes salir sa réputation. Certains trouvent déjà qu’il s’était peut-être trop impliqué dans l’enquête sur l’escroquerie Dufry/Frydu, on trouve aussi qu’il s’était exposé - et l’État mauricien avec lui, associé à sa maladresse - à être déplacé en se rendant en Italie, dans l’espoir d’en ramener Mme Soornack tenue en laisse. Et voilà que maintenant, s’il ne fait pas attention, certains vont commencer à dire qu’il a surtout tenté de sortir Maunthrooa de son mauvais pas dans l’affaire Boskalis. Embêtant tout cela, jeune homme, très embêtant. Dire que les Jeux des Îles de 2003 vous avaient taillé un gentil profil dans le pays. Va falloir retrouver cette aura.

Un Attorney General est conseiller légal du gouvernement. Très largement aussi, celui qui pense la mission législative de la législature. En sachant que les lois techniques seront promues par les divers ministères mais qu’il peut incomber, à l’Attorney General lui-même, de défendre certains grands projets, ceux dont l’incidence sociétale est d’une certaine portée. Par exemple, c’est Yatin Varma qui a présenté les projets permettant le divorce à l’amiable ou l’avortement à certaines conditions. Quelles pourraient être vos grandes réformes, jeune homme ? Mariage homosexuel ? Dépénalisation du gandia ? Dépénalisation de la sodomie ? Intégration de l’Equal Opportunities Commission au bureau du DPP, de l’Equal Opportunities Tribunal à la cour intermédiaire ? Ce ne sont sans doute pas les idées qui vous manquent…

Mercredi 22 

L’enseignantsyndicaliste Vinod Seegum évoque la violence à l’école. Dans certains cas, elle a été le seul langage vraiment transmis. Grave !

ICAC : pros and cons…

Back. Les plus hostiles au MSM n’hésiteront pas à dire que Navin Beekarry a été nommé à la tête de l’ICAC pour les mêmes raisons claniques qui lui avaient valu ce poste en 2002. Les moins remontés concéderont que les Jugnauth, avant de prendre cette surprenante décision, ont dû se renseigner sur son parcours ces dix dernières années. L’optimiste voudrait dire que ce n’est quand même pas une nomination à la Choomka.

Qu’est-ce qui a pu jouer pour Beekarry ? On peut dire qu’il connaît l’institution et qu’il posera sur elle un regard changé par dix ans d’enseignement dans un environnement académique prestigieux, ce qui lui a aussi valu de fortement enrichir son carnet d’adresses au sein de véritables réseaux d’expertise. Par ailleurs, après un premier échec, il pourrait souhaiter s’investir afin d’être, cette fois, pris au sérieux et respecté.

Si tant est que les Jugnauth aient vraiment pesé le pour et le contre, on se dira qu’ils ont choisi de passer vite sur le négatif. Ceux qui ont vu Beekarry à l’oeuvre, dans le passé, évoquent son management à l’ancienne, daté, laisant peu d’initiatives, voire offrant peu d’écoute à ses collaborateurs. L’homme et son ego surdimensionné ont longtemps pratiqué la vieille manière d’être chef, de haut en bas, peu recherchée aujourd’hui. Mais, nous dit-on, il est politique. Alors…

Jeudi 23 

On a pu juger démagogique le sketch Marchands ambulants de Mme Selvon. Sur le viol accru de la légalité au Chagos, c’est plutôt : chapeau !

Better not push him…

Plus fins ? Avis aux avocats Rutnah, Teeluckdharry, Trilochun, à leurs éventuels pupils : il pourrait ne pas être dans leur intérêt, notamment politique, de pousser à bout le Director of Public Prosecutions. La récente requête de ce dernier, dans le cadre de l’affaire Boskalis, en vue d’avoir accès à la lettre de la cour de Rotterdam, confirme que le titulaire n’a pas l’intention d’adopter un profil bas mais, bien au contraire, de ne renoncer à aucune de ses prérogatives. Cela survient peu après l’annonce de la décision du DPP de contester devant le Privy Council le jugement Matadeen/Caunhye, en appel, au sujet du conflit d’intérêts de Pravind Jugnauth dans l’achat de la clinique MedPoint. Ce sont des affaires fort suivies, valant à un nombre significatif de Mauriciens de s’intéresser davantage à la victoire finale du droit et de l’intérêt public plutôt qu’aux victoires d’étape de l’un ou l’autre parti.

Nul ne peut minorer le rôle constitutionnel du DPP. Après quelques titulaires assez ternes, ou surtout convaincus que la fonction devait s’exercer de manière régale, à l’abri des regards et loin des réalités sociétales, la vision d’une démocratie moderne que favorisa Ajit Boolell fut une bouffée d’air frais. Est-ce à dire qu’il est désormais populaire ? Est-ce à dire qu’un grand nombre de Mauriciens lui fait désormais confiance ? Est-ce à dire qu’il pourrait aspirer à un autre destin national ?

Continuons à croire qu’il est possible d’être indépendant tout en étant fils de et frère de. Mais si l’homme décidait d’être lui-même…

Vendredi 24 

Gooljaury’s business model : endettement massif, profits aléatoires. Où va l’argent ? Modèle Tesla ? Soit prêt à porter + blanchisserie ?

L’enjeu de la présidence

Vote for quality. Souhait apparu, sur le site de lexpress.mu, à la rubrique Le blog du modérateur : «Il nous faudrait, […] jusqu’au prochain Nomination Day, une campagne pour faire accepter aux deux principaux blocs politiques, voire à chacun des partis pensant pouvoir fédérer une majorité, qu’ils doivent aligner aussi un Speaker désigné».

Notant que les partis, en ciblant un électorat communal particulier, n’hésitent pas à annoncer à l’avance qui occupera telle ou telle fonction, lexpress.mu pose également la question suivante : «Est-ce vraiment impossible, pour des raisons cette fois liées à la dignité de la future Chambre, de présenter une personnalité susceptible d’y faire honneur ? Parmi les proches […] du MSM, du MMM, du Parti travailliste, du PMSD, voire du Mouvement Libérater, il existe des hommes et des femmes, de préférence juristes, assez crédibles auprès des sympathisants de ces partis pour leur demander leur suffrage mais, également, assez attachés à l’idée d’indépendance […] d’un parlementarisme équitable pour y consacrer le temps d’un mandat».

De toute évidence, le blog récuse la pratique consistant à confier la présidence de l’AN à un non-élu, cela nous ayant valu, du PTr comme du MSM, les speakerships contestables et contestés de sir Ramesh Jeewoolall, Kailash Purryag, Razack Peeroo et Maya Hanoomanjee. Et il s’agirait, si on a bien compris, de donner à la société civile les moyens de réclamer, de tous les partis, un profil adéquat pour ce Speaker désigné. Au vu des exigences du poste. Exigences techniques, intellectuelles et morales.

Samedi 25 

Chagxit… Sera-t-il désormais plus productif d’alerter les Européens du déni de droit aux Chagos ? Diego, Belfast, Edimbourg, même combat…

Tell us their names

Mémoire. Une nouvelle présidente au Morne Heritage Trust Fund. Titulaire d’un mandat électif régional, ce qui lui vaut d’être aussi présidente du conseil de district de Rivière-Noire, Véronique Leu-Govind, affiliée au PMSD, pourrait bien avoir un fort bel avenir en politique, au sein de la génération qui remplacera les futurs sortants. C’est dire combien, dans sa présente phase de mise à l’épreuve, Mme Leu-Govind a vraiment intérêt à sortir des sentiers battus qui, on ne le sait que trop, ne conduisent nulle part. Intéressant que la crédibilité politique d’une possible députée de la prochaine législature – au plus tard de la suivante – soit tributaire de résultats visibles et palpables sur ce dossier du Morne. Et de la mise en valeur, lisible par tous, Mauriciens et touristes, de la portée patrimoniale du site. Préservons-nous de l’obsession d’équilibrage, ce qui a amené à traiter notre peuplement non pas comme une avancée souple et fluide sur deux jambes mais comme le sautillement heurté de deux unijambistes – l’esclavage et l’engagisme – que l’on aurait entravés l’un à l’autre. Ce n’est donc pas parce que l’un de nos sites patrimoniaux nous a valu le très beau musée historique de l’Aapravasi Ghat Trust Fund (AGTF) qu’il faut en réclamer un semblable pour l’autre. Les deux périodes n’offrent pas le même accès aux sources documentaires. Mais le savoir-faire mis en oeuvre à l’AGTF nous encourage à espérer le même au Morne. Peut-on retrouver des noms, ne serait-ce que quelques-uns ? C’est la chair de la mémoire.