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Drame à Plaine-Verte: la famille d’Aisha récuse la thèse de l’overdose
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Drame à Plaine-Verte: la famille d’Aisha récuse la thèse de l’overdose
Comment est morte Aisha Bibi Joomeea, 33 ans, mardi à Plaine-Verte ? Cette question taraude ses proches. Le décès a été attribué à un oedème cérébral mais les autorités attendent le rapport de toxicologie pour confirmer la thèse de l’overdose. Ce que récuse la famille. Pour elle, la jeune femme est morte suivant des coups que lui aurait infligés son mari. Qu’en pense ce dernier ? Nous l’avons rencontré à Plaine-Verte. Il répond de manière laconique : «Je n’ai rien à dire dessus.»
«Dépi lontan nou tou inn dir li kit so mari, mais elle ne nous a jamais écoutés. Il faut croire qu’elle l’aimait…», lâche Rooksana Dinally, la mère d’Aisha, les yeux remplis de larmes. Cela fait 13 ans que sa fille a épousé Bashir Joomeea. Et autant de temps qu’elle est battue, allègue-t-elle.
Que s’est-il passé ce jour-là ? Le matin, confie la mère, Aisha Joomeea lui avait rendu visite. Et quelques jours auparavant, elle avait encore été violemment agressée par son mari, soutient Rooksana Dinally. «C’était il y a deux semaines. Elle est arrivée chez nous à 5 heures du matin, le corps ensanglanté et le visage tuméfié», se souvient Yashine Allam, le benjamin de la fratrie de sept.
Aisha serait restée chez sa mère le temps de se remettre des blessures dues à des coups de poing et d’autres outils. Et elle serait rentrée chez elle le matin de ce jour fatal. «Ce que nous ne comprenons pas, explique son autre soeur, Benazir, c’est qu’à 17 heures, ses voisins l’ont vu marcher dans la rue sans problème. À 17 h 30, ils ont entendu ma soeur hurler au secours car elle était encore une fois victime de son mari. Et moins d’une heure après, elle était décédée. Si elle avait fait une overdose, elle n’aurait pas appelé à l’aide…»
Une femme habitant non loin de la maison où Aisha Joomeea a trouvé la mort confirme cette version. Elle a même confié qu’elle est prête à témoigner de manière anonyme. Yashine Allam, lui, souligne que lorsqu’il est parti identifier le corps de sa soeur, elle portait une blessure à la hanche qu’elle n’avait pas le matin. «Aisha était constamment violentée par son mari», insistent les proches de la jeune femme.
Mais pourquoi ne pas avoir dénoncé ces faits ? «Cela fait des années que ma fille fait des dépositions. Son frère l’a accompagnée à plusieurs reprises mais rien n’a jamais été fait. La police n’a jamais agi», explique Rooksana Dinally, dépitée. Elle relate le long parcours de femme battue de sa fille. En 2010, confie-t-elle, celle-ci est tombée dans le coma après que son intestin avait été perforé. Et ce serait son mari qui lui aurait infligé ces coups. Il l’aurait ensuite déposée, inerte, sur le seuil de la porte de sa mère. C’est cette dernière qui aurait appelé le SAMU. Et d’ajouter que le mari aurait même brûlé la jeune femme avec des cigarettes.
Les séjours à l’hôpital, les membres de la famille ne les comptent plus. Et, à maintes reprises, affirment-ils, Aisha Joomeah a fait des dépositions à la police et a eu recours à un Form 58. «Une fois, j’étais à bout et j’ai appelé les officiers de la Child Development Unit pour qu’ils viennent tirer ma nièce (NdlR : la fille d’Aisha) de cet enfer où elle vivait, mais ils n’ont fait que donner un avertissement», ajouteYashine Allam.
Mais d’où vient la thèse de l’overdose? «Ma soeur ne se shootait pas», dit le frère d’Aisha Joomeea. «Elle était sous méthadone et prenait des sirops de temps en temps. À une époque, son mari l’immobilisait pour la shooter, mais elle ne l’a jamais fait ellemême. C’est pour cela que nous n’y croyons pas», renchérit pour sa part Benazir.
Cependant, pour Fatima Joomeea, la belle-mère d’Aisha, cette dernière prenait beaucoup de médicaments. D’ailleurs, elle récuse la thèse selon laquelle la jeune femme est morte suite aux coups que lui aurait infligés son mari. «Ma belle-fille est tombée alors qu’elle était dans la maison. Mon fils n’était pas encore arrivé.»
Fatima Joomeea, la belle-mère d’Aisha, donne, elle, une tout autre version des faits. Selon elle, son fils n’était pas à la maison au moment où sa belle-fille a rendu l’âme. «Mon fils était dehors. À un moment, ma petite-fille est venue nous dire que sa mère est tombée. Mon fils l’a transportée vers le lit», indique-telle. Et d’ajouter qu’Aisha prenait des médicaments sur une base quotidienne. Mais quid de la thèse de l’overdose ? «Je ne sais pas. Je ne lui parlais pas tellement», devaitelle Répondre.
Du côté du poste de police de Plaine-Verte, on indique que la victime a effectivement déposé plusieurs plaintes contre son époux. Toutefois, elle les aurait aussi retirées dans certains cas.
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