Les perspectives sont sombres pour eux. Les pêcheurs du Bouchon et de la région de Mahébourg ne peuvent plus travailler depuis que le MV Benita s’est échoué contre les récifs, dans la nuit du 16 au 17 juin. Ils se concertent actuellement pour réclamer une compensation au gouvernement. Ils envisagent de se rendre au ministère de la Pêche aujourd’hui pour s’enquérir de la situation.

Mohamedally Lallmohamed, secrétaire de l’Association des pêcheurs de l’île Maurice, monte au créneau. «On ne voit pas à vue d’œil les dégâts causés au lagon», soutient il. Selon lui, l’écosystème marin dans cette région du Bouchon a été très affecté et pas moins d’une douzaine de pêcheurs ne peuvent plus gagner leur vie correctement.

En outre, au moins 175 autres de la région de Mahébourg ont, eux, cessé de travailler après avoir reçu un communiqué en ce sens. D’autres qui opèrent à Grand Sable, Quatre-Sœurs et Deux Frères affirment, de leur côté, n’être plus en mesure de s’approvisionner en appâts.

D’autre part, les manœuvres continuent afin de vider le pétrolier de l’huile lourde qui se trouve à bord. Le pompage s’est poursuivi encore une fois, hier, malgré le temps inclément.

Dès mercredi, les quatre unités de l’Helicopter Squadron en l’occurrence le Druv, les deux Cheta et le Fennec, ont été mis à contribution pour le pompage de fioul. Mais depuis vendredi soir, cet exercice a dû être effectué dans de mauvaises conditions climatiques. Ain- si, seulement sept tonnes ont été pompées du pétrolier samedi selon la National Coast Guard (NCG). Alors que 33 tonnes avaient été récupérées vendredi et 30 tonnes jeudi.

Le nettoyage de la côte s’est également poursuivi. Au moins 800 kg de gadoue au total ont été nettoyés par la NCG mercredi et jeudi.

En outre, il faudra vider la cale du bateau qui, à hier, était toujours remplie d’eau. Le pompage de 18 000 litres de lubrifiant a également démarré.

Afin de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le MV Benita s’est échoué, les autorités ont, par ailleurs, téléchargé le contenu du Voyage Data Recorder du navire. La tâche a été confiée à deux experts sud-africains dépêchés par la compagnie d’assurance. Une copie des données devrait être disponible aujourd’hui. Elle sera par la suite envoyée à une compagnie spécialisée pour voir s’il n’y a pas d’autres détails à exploiter.

<p>Les autorités portent actuellement leur attention sur un trou d&rsquo;un diamètre de 1 m 50 dans la coque du navire qui a été causé par les récifs. Il permet à l&rsquo;eau de pénétrer le bateau. Plusieurs scénarios ont été envisagés pour remédier à la situation. Parmi ceux-ci, le déplacement du navire à l&rsquo;aide d&rsquo;un remorqueur. Mais cette manœuvre est jugée dangereuse par les experts car le trou pourrait s&rsquo;agrandir. Un expert américain est attendu à Maurice pour l&rsquo;éventuelle réparation de cette fissure.</p>