Cela fait plus d’une semaine maintenant que le MV Benita a échoué au large du Bouchon. Si les autorités étaient prises avec l’opération de pompage qui, d’ailleurs, se poursuit, elles portent actuellement leur attention sur un trou d’un diamètre de 1 m 50 dans la coque du navire causé par les récifs. Celui-ci permet à l’eau de pénétrer dans le bateau.

Plusieurs scénarios ont été envisagés pour remédier à la situation. Parmi ceux-ci, le déplacement du navire à l’aide d’un remorqueur. Mais cette manœuvre est jugée dangereuse par les experts car le trou pourrait s’agrandir. Un expert américain est attendu à Maurice pour l’éventuelle réparation de cette fissure.

En ce qui concerne les pêcheurs du Bouchon et de la région de Mahébourg, ils ne peuvent plus travailler depuis que le MV Benita s’est échoué sur les récifs, dans la nuit du 16 au 17 juin. Ils se concertent actuellement pour réclamer une compensation au gouvernement. Ils envisagent de se rendre au ministère de la Pêche, ce lundi 27 juin, pour s’enquérir de la situation et plaider leur cause.

Mohamedally Lallmohamed, secrétaire de l’Association des pêcheurs de l’île Maurice, est monté, lui, au créneau. «On ne voit pas à vue d’œil les dégâts causés au lagon», soutient-il. Selon lui, l’écosystème marin dans cette région du Bouchon a été très affecté et pas moins d’une douzaine de pêcheurs ne peuvent plus gagner leur vie correctement.

En outre, au moins 175 autres de la région de Mahébourg ont, eux, cessé de travailler après avoir été enjoints dans un communiqué émis en ce sens. D’autres pêcheurs qui opèrent à Grand Sable, Quatre-Sœurs et Deux Frères affirment, de leur côté, n’être plus en mesure de s’approvisionner en appâts.

D’autre part, les manœuvres continuent afin de vider le pétrolier de l’huile lourde qui se trouve à bord. Le pompage s’est poursuivi encore dimanche malgré le temps inclément.

Dès mercredi, les quatre unités de l’Helicopter Squadron en l’occurrence le Dhruv, les deux Chetak et le Fennec, ont été mises à contribution pour le pompage du fioul. Mais depuis vendredi soir, cet exercice a dû être effectué dans de mauvaises conditions climatiques. Ainsi, seulement sept tonnes ont été pompées du pétrolier, samedi, selon la National Coast Guard (NCG). Alors que 33 tonnes avaient été récupérées vendredi et 30 tonnes jeudi.

Le nettoyage de la côte s’est également poursuivi. Au moins 800 kg de gadoue au total ont été enlevés par la NCG, mercredi et jeudi.

En outre, il faudra vider la cale du bateau qui, à dimanche, était toujours remplie d’eau. Le pompage de 18 000 litres de lubrifiant a également démarré.

Afin de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le MV Benita s’est échoué, l'expert sud-africain, dépêché par la compagnie d'assurances, a, par ailleurs, téléchargé le contenu du Voyage Data Recorder du navire. Une copie des données devrait être disponible, ce lundi. Elle sera par la suite envoyée à une compagnie spécialisée dans le domaine pour voir s’il n’y a pas d’autres détails à exploiter.