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Exportation bannie: les opérateurs de vieille ferraille devant le Parlement ?
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Exportation bannie: les opérateurs de vieille ferraille devant le Parlement ?
Ils refusent de se convertir en fournisseurs pour Samlo Koyenco Steel Co. Ltd. C’est le cri des exportateurs de déchets métalliques alors que l’interdiction d’exporter la vieille ferraille entre en vigueur ce vendredi 1er juillet à la suite d’une décision du Conseil des ministres visant à réglementer le secteur. Une vingtaine d’opérateurs soutiennent qu’ils cessent leurs activités. Une manifestation devant l’Assemblée nationale, entre autres actions, est également envisagée.
«Parmi la vingtaine de membres de la Mauritius Scrap Metal and Merchant Association dont je suis président, aucun n’a signé de contrat pour livrer ses produits à Samlo Koyenco Steel Co. Ltd», déclare Azad Utteemun. «Nous voulons le rétablissement d’un marché libre où les opérateurs sont libres de disposer de leurs produits selon les règles tant du marché local que du marché international. Nous rejetons avec force la formule actuelle. Nous regrettons que le gouvernement n’ait pas assumé son rôle de facilitateur. Il a créé une situation qui nous laisse peu d’options, ce qui est contraire aux principes même d’une saine concurrence.»
«La formule proposée nous est préjudiciable»
L’un des arguments des opérateurs pour expliquer leur refus de se plier aux nouvelles règles est que la fonderie Samlo Koyenco Steel Co. Ltd offrira un prix calculé sur la tendance en cours sur le marché mondial et qui exclura les coûts du fret et de l’assurance. Ce qui, selon l’exportateur Keseven Runghen, ne tient pas la route.
«C’est la demande et l’offre qui déterminent le prix d’un produit. La formule proposée nous est préjudiciable et nous prive de la possibilité de décrocher les meilleurs prix sur le marché mondial.»
Le gouvernement avait justifié l’interdiction d’exporter la vieille ferraille par la volonté de mettre un terme aux vols. Mais pour Amad Taujoo, Financial Manager chez Steel Scrap Ltd, cette mesure gouvernementale n’atteindra pas son but.
Le refus des exportateurs pourrait avoir d’énormes conséquences dont la gestion des stocks qui n’ont pu être expédiés au 30 juin et l’accumulation de dettes en raison de l’absence de revenus. Mais la perte d’emplois directs et indirects demeure le souci majeur.
Les emplois indirects affectés
Azad Utteemun estime que quelque 2 000 postes sont menacés par la décision de la vingtaine d’exportateurs de cesser toute activité. Ceux qui sont indirectement employés seront les plus affectés. Il s’agit entre autres des collecteurs de déchets métalliques et de vieille ferraille, des camionneurs et des aides-chauffeurs affectés au transport des marchandises.
«On est en train de tuer le secteur», dit Marc Techer. Le propriétaire de la compagnie Steel Scrap Ltd explique qu’entre 150 et 200 postes indirects sont menacés. Hormis deux gardiens qu’il a dû remercier, il n’a, pour l’heure, rien décidé pour la douzaine de personnes qu’il emploie en permanence, bien que cela «constitue un risque financier énorme vu que notre société ne travaille pas».
Washin Jeeawoody dont le stock de déchets métalliques se trouve à St-Julien-d’Hotman avance, lui, qu’il va devoir prendre des mesures drastiques. Quant à Samlo Koyenco Steel Co. Ltd, elle n’a pas répondu à nos appels.
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