Bill Strope, agent de la CIA à Londres, a été tué alors qu’il s’apprêtait à récupérer des informations vitales sur un complot visant à la destruction du monde. Or, un savant a mis au point un procédé grâce auquel il est possible d’implanter la mémoire d’un mort dans le cerveau d’un vivant. Le temps presse et le cobaye que choisit la CIA pour l’expérience n’est autre que Jericho Stewart, un criminel condamné à mort et aussi dangereux qu’imprévisible. Alors que tout semble indiquer que la tentative est un échec, Stewart parvient à s’évader et, sans savoir pourquoi, fonce vers la résidence de Strope. En chemin, les souvenirs de ce dernier lui viennent à l’esprit, mais il est pour le moment incapable de les interpréter…

LA NOTE: 6/10

Kevin Costner porte littéralement ce film sur les épaules, avec une interprétation remarquable, où il endosse deux personnalités, puisque criminel au psychisme défaillant, il se voit investi de la mémoire d’un espion de la CIA, bien sous tous rapports, décédé. Ce postulat de science-fiction passe comme une lettre à la poste, avec la cohabitation de deux entités radicalement opposées dans un même homme. L’on sera moins élogieux concernant Gary Oldman et Tommy Lee Jones qui font le minimum syndical, comme pressés de quitter au plus vite le plateau pour payer leurs impôts.

Costner est méconnaissable au début du film dans la peau de Jéricho: chevelu et barbu, condamné à mort, incarcéré dans un quartier de sécurité pour sa dangerosité et son caractère imprévisible, violent. La star a d’ailleurs peu interprété des personnages négatifs, sans doute pour son visage lisse, inspirateur d’une confiance immédiate. S’il est plus reconnaissable une fois son physique hirsute rafraîchi, il n’en reste pas moins dans un registre inhabituel, passant de l’inquiétant Jéricho Stewart au gentil agent Bill Strope.

Le moteur de l’intrigue teintée de S-F est plutôt sympathique dans un thriller d’action contemporain. Mais Ariel Vromen n’innove guère dans le genre et s’en tient aux incontournables bagarres, fusillades et poursuites conventionnelles. Le dilemme psychologique est plus intéressant, entre un Jéricho nihiliste brutal, et Bill, agent compétent, bon père de famille. On se doute que le second prendra le dessus, à l’inverse d’un Mr. Hyde sur le Dr Jekyll. Avec, à la clé, Jill, la veuve de l’agent (Gal Gadot, Wonder Woman en 2017), qui reconnaît par bribes son mari disparu dans le repris de justice.

Leur idylle naissante, désirée par l’enfant de Jill, est attendue et, sans doute, le point faible du film. Par conséquent, le conflit Jéricho/Bill devient trop manichéen, avec l’aspiration soulignée d’une rédemption. Mais c’est dans la toute dernière partie que Criminal sombre dans les tréfonds d’un happy end du pire effet. Criminal en perd une grande partie de son intérêt en sombrant par excès dans une sucrerie contraire aux plus sombres intentions du film. C’est la dure loi d’Hollywood. À voir pour les fans du genre.

Source : Internet

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