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Sidick Rujak : Un mécano qui en a sous le capot
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Sidick Rujak : Un mécano qui en a sous le capot
IL démarre au quart de tour. A des allures de cow-boy et le port de tête qui va avec. D’ailleurs, ses «montures» ont rendu célèbre ce mécanicien-artistecascadeur-bricoleur-farceur, fan de motos et d’autos, qu’il relooke allègrement, au gré de ses envies et de son inspiration. Rencontre pétaradante.
Il avait 17 ans lorsqu’il est tombé éperdument amoureux des deux-roues. «Mo ti pé fer démagozi dan mo zéness. Mo ti pé fer bann kaskad, lev larou en ler, dimounn ti pé sorti lwin pou vinn guet mwa», lance Sidick Rujak, sans fausse modestie. Il n’est pas du genre à «show off» précise-t-il, mais il aime bien faire le show.
Après avoir exploré plusieurs pistes, dont les chantiers, la vente de marchandises, entre autres, il a fait de sa passion son métier ; la mécanique. Sans pour autant délaisser son côté Picasso. Alors, il y a deux ans environ, il s’est acheté une B11, qu’il a habillée à sa manière. Tête de taureau à l’avant, autocollants partout, et à l’intérieur, un klaxon qui imite le cheval, le boeuf et le chien. «Bann zanfan galoup deryer loto, zot dir mwa trompé pour zot tann séval kriyé. Gran dimounn oussi aret mwa lor simé pour guet sa bébet-la. Éna dimounn penn zot loto, mwa mo kol stickers lor la.»
Depuis quelque temps, il a quelque peu délaissé son travail de mécanicien. Il s’est associé en quelque sorte à sa fille, Siddiquah, qui est make-up artist. «Je la conduis à ses rendez-vous, mo fer bann kours ek so bann klian tousala.» Quant à son épouse Rozeda, elle est couturière. «Nou ti bizness familial.» Difficile, dans ce cas, de chiffrer le salaire de Sidick. De toute façon, ce qui compte, à presque 60 ans, ditil, c’est de pouvoir faire ce qu’il aime, bricoler, rigoler, bichonner son taureau mécanique et être avec les siens.
À quoi consacre-t-il son temps libre, dans ce cas ? À se disputer avec Rozeda. «Nou laguer avek amour toute la zourné.» En 40 ans de vie commune, l’amitié s’est transformée en tendre complicité au sein de ce couple fusionnel. Bonne chance, d’ailleurs, à ceux qui veulent en placer une quand Sidick et Rozeda sont dans la même pièce.
Leur philosophie : «On se moque du qu’en dira-t-on. Ce qui compte, pour nous, c’est d’être heureux, en famille.»
Les plans pour les prochaines années ? Continuer à s’aimer, à se disputer, tuner la voiture et la moto, donner un coup de main pour que le business de leur fille s’agrandisse, continuer à travailler. Et à faire le show.
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