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Drogue synthétique: Vyapoory contredit Gayan
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Drogue synthétique: Vyapoory contredit Gayan
«La situation est alarmante.» Pour le vice-président de la République, Paramasivum Pillay Vyapoory, «un drogué qui trouve la mort, c’en est un de trop». C’est ce qu’il nous a déclaré, dimanche 3 juillet. Prenant ainsi à contre-pied le ministre de la Santé. Mercredi dernier, lors de son audition devant la commission d’enquête sur la drogue, Anil Gayan avait, lui, indiqué que «la situation n’est pas alarmante», en faisant référence aux ravages de la drogue synthétique, notamment chez les jeunes.
Le vice-président de la République et la ministre de l’Égalité des genres et du Développement de l’enfant intervenaient, dimanche, à l’occasion du lancement de l’académie des parents. Il s’agit d’une initiative du mouvement pour le progrès de Roche-Bois. La une de l’express-dimanche du 3 juillet, faisant état de la mort d’un jeune de 19 ans suivant une overdose de drogue synthétique, ne l’ayant guère laissé de marbre, Paramasivum Pillay Vyapoory y a fait référence dans son discours.
«Les journaux en parlent. Les ONG concernées attirent l’attention là dessus. La drogue synthétique est un poison, un ennemi. Beaucoup d’enfants sont en train de perdre la vie par ignorance», a lancé le vice-président de la République. Et de poursuivre que «nos ancêtres nous ont libérés de l’esclavage au péril de leur vie, et maintenant, bêtement, on se laisse devenir un esclave de la drogue». D’où son appel aux jeunes : «Ne commencez pas quelque chose que vous ne pourrez arrêter. Il y a beaucoup de bonnes choses qu’on peut faire dans la vie et en être fier. Je ne crois pas qu’un drogué est fier de lui.»
Manque d’affection
Pour sa part, Aurore Perraud a laissé entendre que la drogue représente définitivement une menace pour la famille mauricienne. Il faut, insiste-t-elle, qu’il y ait une concertation collective afin de trouver une solution. «Il y a plusieurs raisons qui expliquent l’ampleur que prend la drogue, plus particulièrement la drogue synthétique. Parfois, les enfants remplacent le manque d’affection parental par des amis qui ne donnent pas forcément le bon exemple», a-t-elle souligné.
Danny Phillipe: «Que Gayan descende sur le terrain»
«Nou dir misié Gayan vinn désann lor térin.» De cette façon, lâche Danny Phillipe, dirigeant de Leadership and Empowerment for Action and Development (LEAD), il verra peut-être que «la drogue synthétique est disponible un peu partout». Dénonçant avec force les propos du ministre de la Santé lors de son audition devant la commission d’enquête sur la drogue, Danny Phillipe insiste que «le problème prend de l’ampleur».
Pour le travailleur social, il est temps que le ministre de la Santé s’aventure sur le terrain. «Le ministre doit voir que des enfants sont impliqués dans ce réseau.» De faire ressortir que des enquêtes ont démontré que des enfants vont vendre ces nouvelles substances. «Les écoles, les collèges font appel à nous, car le danger est là. Pourquoi ces institutions font appel à nous ? C’est qu’il y a un vrai problème», martèle Danny Phillipe.
Ce dernier lance un appel à Anil Gayan pour qu’il prête l’oreille à ce que disent les ONG. «Nous tirons la sonnette d’alarme et demandons un moyen de communiquer avec le gouvernement.» Danny Phillippe de rappeler que sous tous les gouvernements, les travailleurs sociaux ont pu s’exprimer sur ce phénomène. «On nous a écoutés. On demande de prendre en considération les choses qu’on avance. Je n’ai pas les chiffres, mais le phénomène est bien là.»
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