Publicité
La CHCL a eu la tête d’Ashok Subron
Par
Partager cet article
La CHCL a eu la tête d’Ashok Subron
Un «chantage ignoble fait par certaines personnes au sein de la direction». C’est ainsi qu’Ashok Subron, que nous avons joint au téléphone, jeudi 7 juillet, explique son retrait des négociations entre la Port Louis Maritime Employees Association (PLMEA) et la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) le 28 juin. Et de préciser, toutefois, qu’il reste présent dans les secteurs para-portuaires et le port franc.
Au dire de l’ex-négociateur de la PLMEA, le licenciement et la réintégration d’Alain Edouard ont été faits dans l’unique but de l’évincer des négociations à la CHCL. «Pa bizin mont lor pié pour comprendre que ma démission est liée à ce chantage.» L’objectif derrière cette manoeuvre : «Décapiter la PLMEA.» En ce faisant, poursuit Ashok Subron, la CHCL veut démanteler les conditions de travail des salariés. Mais la finalité des agissements de la compagnie, affirme celui qui était le négociateur à la CHCL depuis six ans, est de préparer le terrain pour la privatisation du port par DP World.
Autre son de cloche, toutefois, du côté d’Alain Edouard. Sollicité dans l’après-midi du 7 juillet par l’express, il avance que le retrait du syndicaliste Ashok Subron aurait un rapport avec le froid qui s’est installé entre les deux hommes. «J’ai dit ouvertement que j’ai démissionné à la suite des agissements d’Ashok Subron. J’ai pris la décision seul. Parce que lorsque je me suis retrouvé dans des difficultés liées à mon licenciement, j’ai été le seul à en connaître les répercussions», lâche Alain Edouard.
«J’ai constaté que les agissements d’Ashok Subron n’étaient pas dans mes intérêts», devait-il ajouter. L’ancien président de la PLMEA dit cependant tenir à rester dans ce syndicat afin de «continuer la lutte avec toute l’équipe».
La lettre d’Edouard à l’origine du différend
D’où proviendrait le froid dont parle Alain Edouard ? Il nous revient que c’est la lettre adressée au Premier ministre adjoint, Xavier-Luc Duval, qui serait à l'origine du différend entre les deux hommes. Selon nos sources, Alain Edouard maintient s’être excusé auprès du ministre, alors qu’Ashok Subron soutient qu’il ne s’agissait pas d’une lettre d’excuses, ce qui n’a pas plu à l’ancien président de la PLMEA.
Ashok Subron souligne, lui, être parti sans amertume. «Je fais une démarcation entre les bourreaux et les victimes. Et Alain Edouard n’est qu’une victime. Il a agi en son âme et conscience. Kan éna enn fizi kot la tanp, ou kapav konpran ki pé arivé...» Quid des recoupements selon lesquels Alain Edouard sera réintégré à son poste initial ? Ashok Subron déclare souhaiter de tout coeur que le principal concerné soit réintégré sans conditions car il n’a fait que défendre les droits des travailleurs.
Du côté de la direction de la CHCL, l’on a, dans le passé, exprimé le souhait que le négociateur se retire des discussions. Sollicité Gassen Dorsamy, directeur de la CHCL, indique ne pas vouloir faire de commentaire à ce sujet. «Il s’agit d’une décision qui ne nous concerne pas. Et puis je n’ai aucun problème professionnel avec M. Subron.» N’empêche que dans le port, d’aucuns estiment que le retrait du syndicaliste Subron des négociations avec la CHCL ne sera pas sans conséquence.
Publicité
Les plus récents