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La semaine vue par Gilbert Ahnee
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La semaine vue par Gilbert Ahnee
Lundi 04 juillet 2016
Rs 246 000 par mois pour un poste – PPS – non défini par la Constitution et les Standing Orders de l’AN. Qui définit le Mission Statement ?
Pride & Prejudice
Disdain & Contempt ! Au moment où SAJ rassemble, sa fermeté au sujet des Chagos lui valant de faire aisément bouger les lignes de division, on mesure mieux combien l’impopularité du gouvernement est imputable à quelques individus surtout. Et sans doute, en raison de l’immense talent de l’intéressé pour être toujours du mauvais côté des polémiques, il n’est pas interdit de croire que le ministre dont l’image – désastreuse – fait le plus de tort à la majorité est bien Gayan.
Avocat réputé, l’homme est considéré intelligent, ayant eu un parcours académique évoquant davantage l’excellence que la médiocrité. Comment se fait-il qu’il puisse, en matière de santé et toxicomanie, toujours contrer l’expertise de terrain, donner le sentiment qu’il adopte systématiquement les positions les plus rétrogrades, les plus insensibles à l’ethos contemporain ?
À une question de journaliste lui demandant ce qu’il avait acquis à Oxford, un précédent ministre-lauréat répondit avec un incroyable aplomb : “An effortlesss sense of superiority”. Le fondateur du Front national mauricien a étudié, lui, à la London School of Economics, héritière du fabianisme, où l’on n’inculquait pas, on veut le croire, ce type d’outrecuidance de classe. Mais chez Gayan, semble-t-il, elle vient naturellement, elle est à fleur de peau, le mépris lui semble spontané, le dédain naturel. Et cela aura largement contribué à la désaffection du ML, petite formation frondeuse et à l’audace tonique à sa naissance.
Comment le PM gérerat-il un ministre de la Santé que n’alarment pas les drogues synthétiques ? Un danger public.
Mardi 05 juillet 2016
Peuple sceptique, plus porté à douter qu’à croire et faire confiance, pourquoi penses-tu qu’il serait fabulateur ? Médine, kamikaze, etc.
Mayapout
Utilité & mémoire. Peut-on imaginer qu’on laisserait progressivement se détériorer la façade de pierre du Collège Royal de Curepipe, celle de la poste centrale ? Et pourtant, il fallut longtemps attendre pour que le Moulin à Poudre de Pamplemousses – Mayapout dans le parler local – soit enfin considéré pour un classement au patrimoine national. Ces magnifiques bâtiments datant de 1864 et 1865, à proximité de l’hôpital SSR, pourraient très bientôt l’être, c’est une excellente nouvelle. Reste à se demander à quel usage – de préférence patrimonial – on pourrait les affecter.
Il y a certes déjà un aéroport et, dans la même localité, un hôpital et un jardin botanique portant le nom de notre premier Premier ministre. Ça pourrait faire beaucoup. Mais l’ancienne poudrerie se trouve au cœur de l’ancienne circonscription de sir Seewoosagur et pourrait abriter un musée sur son temps, sa vie et son œuvre. Non pas pour une hagiographie ridicule et grotesque mais pour un parcours muséal intelligent, permettant une appréhension raisonnée de cette période charnière conduisant à la décolonisation.
Si l’on craignait l’overdose de SSR, ou si un pouvoir MSM se révélant un peu étroit considérait que ce n’est pas à lui d’honorer la mémoire de Ramgoolam père, il y aurait sans doute d’autres options. Peut-être que le bâtiment est trop solennel pour abriter la fabuleuse collection d’objets du quotidien de Guruduth Chuttoo. Encore que…
Autres possibilités : musée du patrimoine musical folklorique, de l’histoire du vêtement, du transport, de la téléphonie, you name it…
Mercredi 06 juillet 2016
AML. De 2013 à 2014, les profits chutent de 91 %. Et on nous dit que c’est la faute au dollar. A Voltaire, à Rousseau aussi tant qu’à faire…
A nouveau koz-kozant…
L’éternel prétexte. Entrevoit-il déjà la fermeture du Parlement et des allers-retours, station on, station off, entre cette fois La Caverne et River-Walk ? Il faut surveiller le moment où Bérenger ne dira plus «Zagnat» mais «Anerood». Depuis que le MMM s’est débiné face à la motion de censure de la speaker envisagée par les Rouges, on savait que le leader mauve était en phase crypto-amoureuse et qu’il ne tarderait pas à faire son prochain coming out électif. Il a choisi la Eid Milan Party de la Sunni Razvi Society, au eidgah, pour souhaiter que nous puissions «konsolid nou linité ek nou démokrasi sa lané-la (2016) en réussissant enn bon réform élektoral san ki personn santi li ménasé ou néglizé».
Bérenger veut donc un peu de proportionnelle sans pour autant abolir le Best Loser System, doit-on comprendre. Sans doute ne s’est-il pas trompé d’auditoire pour cette deuxième partie de son message. Reste qu’on se demande où il va trouver la majorité de trois quarts pour faire adopter son nouveau modèle électoral.
Le 16 mai 2015, à sa conférence de presse hebdomadaire, Bérenger assurait qu’il y aurait des élections générales en 2016. Nous y sommes, à cinq mois de la mi-décembre et, Anne, sœur Anne, point encore de dissolution, de Writ, de Nomination Day à l’horizon, semble-t-il. La boule de cristal devait être dépolie.
Le MSM, on le sait, n’est pas chaud pour les projets de réforme électorale. Bérenger devra cajoler et séduire. Ça va être obscène…
Jeudi 07 juillet 2016
La Registrar General. Peut-on confier à Mme Sobarun la transformation culturelle de nos administrations les plus réticentes au changement ?
Réévaluer les peines
Non dégradante mais rigoureuse. Repoussons les suggestions préconisant des peines corporelles humiliantes, des mutilations, voire la peine de mort dans le cas de crimes de sang. En revanche, on ne peut tenir pour vengeresse ou vindicative l’opinion selon laquelle huit ans - confirmés en appel - pour le viol de deux fillettes, c’est bien peu. D’autant plus qu’il y a eu récidive, l’accusé ayant déjà été condamné, également à huit ans, pour le viol, cette première fois, d’une sexagénaire.
En France, pour le viol d’un enfant, l’article 222-24 du Code pénal prévoit jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. En Grande-Bretagne, en présence d’un certain nombre de circonstances aggravantes, en vertu de la Sexual Offences Act 2003, le rape of a child under 13 peut entraîner une sentence de life imprisonment. En Inde, la Protection of Children from Sexual Offences Act 2012 prévoit, en cas d’aggravated penetrative sexual assault, une peine de pas moins de dix ans et pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité.
Les réajustements de peine ne peuvent se limiter à indexer les amendes au coût de la vie. Ce que l’on sait aujourd’hui des traumatismes à caractère sexuel, des inhibitions à vie du désir et du plaisir informent également notre perception de la gravité des délits. Depuis avril 2014, le Sentencing Council for England and Wales a publié un Sexual Offences Definitive Guideline, comportant une sorte de checklist en vue d’harmoniser les peines. Si vous pensez, Vos Seigneuries, Vos Honneurs, que ça peut aider, just Google it.
Vendredi 08 juillet 2016
Modi en voyage d’affaires dans la région, sans même demander à PortLouis de lui ouvrir des portes. Hub, aurais-tu bradé Stella Clavisque ?
Le terme est bleu comme une orange
Daltonisme stratégique. Le principe auquel tient le plus le PMSD, c’est celui qui consiste à n’en avoir aucun. Pas vraiment sans foi ni loi mais mené là par le pragmatisme dont se flattent les Bleus. Ainsi, on ne les a pas entendus sur les Chagos mais, s’il était possible de faire cracher le morceau à l’un ou l’autre dirigeant, il est probable qu’il évoquerait la priorité d’un accord post-Brexit avec Londres, l’impératif de ne pas compromettre l’accès au marché américain. Et l’express de ce vendredi indique que ce qui pourrait bien être déjà compromis, c’est la prochaine partie de cat on trampoline. Soit toujours retomber sur ses pattes et, à chaque nouvelle configuration politique, rebondir un peu mieux.
La vraie question, celle qui perturbera le plus les équations de pouvoir, ce n’est pas tant de savoir avec quel allié le PMSD ira aux prochaines élections. C’est plutôt de chiffrer le pourcentage de l’électorat MMM, tant rural qu’urbain, que les Bleus sont en mesure de reconquérir. Des votants dont les grands-parents ont tourné le dos à Gaëtan Duval sur un coup de colère plus communal que vraiment de principe. Deux générations en aval, ces réservoirs électoraux ont changé, ces mêmes familles ont quand même été pétries des meilleures valeurs nationales du MMM des années 80 et 90. Si elles devaient se remettre au bleu, elles ne rechigneraient pas à l’idée que ce soit aussi autour de quelques principes. Quand un sacrosaint pragmatisme est soudain susceptible d’être trop flou pour vraiment faire voir un profil.
Samedi 09 juillet 2016
«Ayo Sir, zafer dépandansla, get sa ek nouvo lokater lakaz», dit Cameron. Après Johnson, Farage, fuir devient, en GB, un sport de combat…
Bon matério
Fer enn lizaz. Selon la société Cisco, le trafic online, en 2019, équivaudra à celui généré au cours des vingt dernières années, depuis la création d’Internet ! Dans cette masse, comment ne pas se perdre ? Lirons-nous à l’avenir uniquement ce que les membres de notre groupe de friends nous signaleront sur Facebook ? Élargirons-nous notre champ d’intérêt en faisant aussi confiance, pour le choix de nos lectures, à ce que des Web Content Curators professionnels auront déniché dans l’énorme volume de bruit – retrieving signal out of noise – que devient aussi notre univers d’écrans ? Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : pour éviter de sombrer dans une platitude généralisée, il faudra toujours des visuels captivants, une écriture rigoureuse, des récits forts, du journalisme de qualité. À la mesure de ce que nous propose l’express de ce samedi, avec l’interview d’Ashley, 16 ans, zoké.
«Ce sont les enseignants qui m’ont fait détester l’école […] J’ai tout plaqué et j’ai fini lor koltar. Jusqu’au jour où j’ai eu besoin d’argent pour m’habiller et me divertir […] J’ai peur mais j’ai besoin d’argent», confie à Karen Walter cet adolescent manifestement vif, aux propos construits, ne manquant pas d’à propos. L’itinéraire : échec scolaire, errance sociale, pression consumériste, «intégration» économique. En économie de la drogue, malheureusement. Celle qui, comme un cancer, va finir par contaminer et corrompre tous les circuits de l’argent. À plus forte raison si l’on maintient des inconscients tels qu’Anil Gayan aux postes de décision.
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