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Incendie fatal à Petite-Rivière: Fidou hantée par les cris de sa fille

11 juillet 2016, 09:35

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Incendie fatal à Petite-Rivière: Fidou hantée par les cris de sa fille

 

Ce drame aurait-il pu être évité ? Marie Claude Botteveau, 40 ans, avait fermé la porte de sa chambre avec une chaîne, racontent ses proches. Ce qui l’aurait empêchée d’en sortir lorsqu’un incendie a éclaté dans sa maison à Petite-Rivière, le dimanche 10 juillet. La quadragénaire a été brûlée vive alors que son frère et les deux enfants de ce dernier ont pu  s'échapper de la maison en flammes.

Au moment du drame, Marie Claude Botteveau, appelée affectueusement Phanie, dormait seule dans une chambre, son concubin étant sorti prendre quelques verres avec des amis. Son frère et les enfants se trouvaient dans une autre pièce.

Fidou Botteveau, 61 ans, la mère de Phanie qui habite la maison d’en face, se confie. Son fils, dit-elle, a vu les flammes et s’est empressé de sortir ses enfants. Il a tenté d’en faire de même pour Phanie, «mé li ti atas laport ek enn lasenn lisien», explique-t-elle.

«Monn fer tou séki posib pou tir Phanie, mé pann rési»

Ce sont des voisins qui ont alerté la sexagénaire. «Ils ont entendu ma fille appeler à l’aide (…) Monn koz ek li ziska so dernier ler», soupire Fidou Botteveau. Les cris de sa fille la hantent encore. «Monn fer tou séki posib pou tir Phanie, mé pann rési», lâche Joseph Jolicoeur, le concubin de la victime, d’une voix cassée.

Phanie a grandi dans cette maison en tôle, dépourvue d’électricité. Issue d’une fratrie de quatre enfants, elle est décrite comme étant très proche de sa famille. Mais elle s’est récemment éloignée de celle-ci, relate sa mère.

Elle est aussi connue pour avoir représenté Maurice dans plusieurs compétitions de judo. Mais elle avait, depuis quelque temps, délaissé son premier amour, le judo, pour se réfugier dans l’alcool. «Kapav akoz linn bwar ki li pann konn ki difé ti pé pran, ek li pann kapav sorti», se demande la sexagénaire.

Samedi, la victime s’est présentée chez sa mère, une bière et une boisson énergisante à la main. «J’ai trouvé cela étrange car elle ne consommait que du rhum. Elle m’a remis la boisson énergisante et n’a pas souhaité que je la partage avec mon petit-fils», se souvient Fidou. Phanie a passé la soirée chez elle, à bavarder et à plaisanter. «Li ti anvi met koloran dan so sévé, monn met li.» Puis elle est rentrée chez elle vers 22h30.

La police de Petite-Rivière a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Les funérailles de Marie Claude Botteveau auront lieu le lundi 11 juillet.