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Festival Rastafari: Un appel à mieux comprendre la culture rasta

16 juillet 2016, 17:59

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Festival Rastafari: Un appel à mieux comprendre la culture rasta

 

L’art est vecteur de messages. Ainsi, quoi de mieux qu’un festival pour présenter et mieux faire comprendre sa culture ? Les mouvements rastafaris de l’île se sont réunis pour organiser un festival qui se tiendra du jeudi 21 au samedi 23 juillet à Mahéhourg et à Mare d’Australia.

«C’est à la suite des accrochages qui ont eu lieu le 6 mai dernier entre la police et les rastas que nous avons décidé de mettre sur pied ce festival, qui est une première. En tant que communauté, nous demandons le respect», explique Siva Pareemanun, porte-parole du Kolektif Rasta. «Pour ce faire, les quatre principales organisations rastas, à savoir Justice Universelle, La Voix Rasta, Nyabhinji Order et l’Association socioculturelle rastafarie, se sont réunies. Nous avons également fait un recensement des familles rastas de l’île. Et nous sommes arrivés au chiffre de 5 000 familles rastas. Certains rastas n’ont pas de dreadlocks mais ils vivent quand même selon la culture des enfants de sa majesté Hailé Sélassié 1er. Ce recensement a été possible grâce aux sessions de nyabhinji que nous avons tenues chaque vendredi depuis le 6 mai», soutient Siva Pareemanun.

Pour ce dernier, il y aurait beaucoup de préjugés attachés à la culture rasta. Ce qui résulte en sentiment de rejet. «La communauté se sent persécutée. Boukou kan trouv rasta trouv enn pié gandia. Les rastas diplômés n’ont pas de travail à cause de cela. Je viens d’une famille hindoue, et avant que je n’intègre la culture rasta, j’ai entendu bien des choses qui se sont révélées fausses par la suite», explique Siva Pareemanun. «Moi, c’est surtout à cause de mes cheveux, de mes dreadlocks, que je suis mis à l’écart. Je crois que les gens n’acceptent pas cela», soutient, pour sa part, Iman Benjamin, un autre porte-parole du Kolektif Rasta.

C’est pour tenter de mettre fin à ces préjugés que les rastas invitent les Mauriciens à ce festival où ils pourront voir et apprécier les différentes facettes de cette culture. «Le premier jour, nous inviterons la présidente de la République, ainsi que le Premier ministre et tous les leaders des différents partis politiques pour un débat sur le droit à la culture rastafarie. Nous souhaitons qu’il y ait une compréhension politique de la culture rasta. L’événement se tiendra le jeudi 21 juillet de 10 h à 15 h 30 à l’amphithéâtre de Mahébourg. Nous espérons qu’à travers ce débat, des solutions pourront être trouvées», explique Siva Pareemanun, avant d’ajouter que «les rastas ne font qu’un avec la Nature et en ce sens, nous pouvons nous aussi contribuer à l’économie du pays. Aujourd’hui, il est beaucoup question de légumes cultivés biologiquement. Eh bien, les rastas cultivent des légumes biologiquement. Ce sont les préjugés qui nous empêchent d’avancer»

Durant ce festival, le public pourra découvrir les divers moyens artistiques utilisés par les rastas à travers une exposition, ainsi qu’une dégustation de «Ital food». «Le rastafari a toute une culture. Dans ce contexte, nous avons aussi notre langue. Ainsi Ital Food veut dire Vital food et ce sont des plats cuisinés avec des produits bio», explique Iman Benjamin.

Le vendredi 22 juillet, le festival débutera à 18h et durera jusqu’aux petites heures du matin à Mare d’Australia. La soirée comprendra le nyabhinji, soit le rite spirituel des rastas, une exposition de la culture rastafarie et une dégustation d' «Ital food». Le lendemain, samedi 23 juillet, vous êtes invités à un all night concert à partir de 16 heures. Plusieurs artistes seront de la partie dont Vision Katwaly de La Réunion et Ras Levi & Ras Judah de Rodrigues. Vous êtes invités à camper sur place. L’entrée à ce festival est gratuite.