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Sudesh Rughoobur: «Le problème de la drogue de synthèse est alarmant»
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Sudesh Rughoobur: «Le problème de la drogue de synthèse est alarmant»
Il est connu pour être un député de proximité. Sudesh Rughoobur se dit interpellé par le décès d’au moins deux jeunes dans sa circonscription durant ces dernières semaines. Il fait un appel au Premier ministre pour qu’il mette sur pied une cellule sous l’égide de son bureau pour combattre ce fléau.
Vous avez soulevé le problème de la drogue de synthèse à l’ajournement des travaux parlementaires mardi dernier. Est-ce un gros problème ?
Avant de répondre à votre question, laissez-moi vous dire que lundi dernier, j’avais l’intention de faire état du recrutement au niveau de la Public Service Commission, à l’ajournement des travaux. Or, lors de la réunion parlementaire, lundi après-midi, j’ai appris que je n’avais pas le droit d’évoquer cette question. Et, par coïncidence, j’ai été informé par un ami qu’un jeune de 23 ans, un habitant de Goodlands (NdlR, la circonscription n°6) est décédé et qu’on avait des soupçons qu’il était mort de la drogue synthétique. Donc j’ai préféré soulever cette question au Parlement.
Et vous pensez que c’est un problème alarmant ?
Absolument. C’est un problème alarmant, qui interpelle plus d’un…
Pourtant, le ministre de la Santé n’est pas de votre avis…
Je ne veux pas faire de commentaire sur ce que dit un ministre. Et chacun interprète la déclaration à sa façon.
Avant le décès de ce jeune, il y avait un autre cas à Cap-Malheureux, toujours dans ma circonscription. Cela m’a bouleversé. Je ne peux rester silencieux face à ce problème. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé au Premier ministre de mettre sur pied une unité sous l’égide de son bureau pour lutter contre ce fléau.
Et le Premier ministre vous a répondu qu’il ne peut accéder à votre requête car il est d’avis que la drogue de synthèse est fabriquée à la maison et que les parents doivent surveiller leurs enfants…
La raison pour laquelle j’ai fait cette requête au Premier ministre, c’est parce que sir Anerood Jugnauth a la réputation de combattre le fléau de la drogue. Il a fait ses preuves dans le passé. Bien qu’il y ait une Harm Reduction Unit au ministère de la Santé, je suis persuadé qu’une cellule sous l’égide du bureau du Premier ministre serait une assurance pour la population.
Êtes-vous satisfait de la réponse du Premier ministre ?
Ce n’est pas une question d’être satisfait ou non. Je suis un député de proximité. J’ai une responsabilité envers mes mandats et les Mauriciens en général. J’ai un travail à faire et c’est la raison pour laquelle j’ai soulevé cette question. Je le répète : le Premier ministre a montré dans le passé qu’il peut tacler ce problème et je suis convaincu qu’il peut le faire encore. D’où ma demande.
Et vous-même, que faites-vous pour au moins sensibiliser vos mandats au danger de la drogue de synthèse ?
Depuis trois mois, en collaboration avec le président du conseil de district de Rivière-du-Rempart, on a mis sur pied un comité connu comme le District Community Policing, dont l’objectif principal est de sensibiliser non seulement sur ce problème de la drogue mais aussi à la criminalité dans son ensemble. Cela marche très bien. Je précise que tout le monde, et pas seulement le gouvernement, doit tout mettre en œuvre pour lutter contre ce problème.
Passons à autre chose. Chaque semaine, vous avez au moins quatre questions et aussi des questions supplémentaires. Et, contrairement à d’autres backbenchers du gouvernement, vous ne visez pas que l’ancien régime.
J’aime le concret et c’est la raison pour laquelle je cherche un éclairage sur certains sujets. J’aime jouer la carte de la transparence et je le dis une nouvelle fois : je suis un député, élu par le peuple et je suis payé pour faire mon travail. Je ne peux me taire…
Avez-vous le soutien des dirigeants de votre parti ?
Heureusement et à 100 %, je dirai, surtout du leader du parti.
Pourtant, au sein du gouvernement, certains hésitent à poser des questions embarrassantes…
Ce n’est pas une question d’embarrasser ou non le gouvernement. Je pense qu’on a un engagement envers la population, qui veut être éclairée sur certaines choses. Et je sais que la population apprécie ce genre d’initiatives.
Vos questions visent-elles un ministre en particulier ? Mardi dernier, vous avez adressé un barrage de questions à Roshi Bhadain sur la SICOM…
Non, j’interroge tous les ministres et aussi le Premier ministre. Par rapport à la SICOM, je suis heureux d’avoir appris que le ministre Roshi Bhadain a annoncé une enquête autour de l’acquisition de l’un des deux bâtiments.
Vous avez interrogé le ministre au sujet des membres du conseil d’administration.
Oui, il y a de nombreux problèmes entre des membres de certains conseils d’administration et ceux de l’exécutif. Souvent on constate que des membres du conseil d’administration s’ingèrent dans le travail de l’exécutif et parfois c’est l’inverse. Avec la question, je souhaite qu’on mette bon ordre dans toute cette affaire.
Êtes-vous satisfait du bilan du gouvernement après presque 20 mois au pouvoir ?
Dites-moi, quel gouvernement, dans le passé, a pu satisfaire la population ? Non, nous avons beaucoup de travail à faire. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. Et nous avons tout l’héritage économique que nous a légués l’ancien gouvernement.
En revanche, nous avons libéré le Parlement, qui a été en veilleuse pendant presque un an avant les élections de décembre 2014. C’est le plus grand respect pour la démocratie
Le budget sera présenté le 29 juillet. Pensez-vous qu’il y aura une relance de l’économie ?
Je sais de quoi est capable le ministre des Finances. Je suis convaincu qu’il y aura plusieurs initiatives pour la relance de l’économie.
Vous êtes un député de proximité et vous savez sans doute que le problème de l’emploi affecte beaucoup de familles.
Le plus grand problème est celui de mismatch. Il y a beaucoup d’emplois mais il y a peu de diplômés et de gradués dans ces secteurs. Il faut à tout prix relancer le secteur de la formation. J’espère que le prochain budget comportera des mesures pour régler ce problème.
Une question d’actualité. Que pensez-vous de la décision de Ravi Rutnah de se rendre au chevet de Rama Valayden, alors que ce dernier était interrogé par la police ?
Ravi Rutnah a déjà répondu à la question. Il y était en tant qu’avocat.
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