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Véhicules importés: 22 cas de fraude en huit mois
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Véhicules importés: 22 cas de fraude en huit mois
Les clients n’y voient que du feu. Pourtant, ces voitures de seconde main, vendues comme étant en bon état, sont soit accidentées, soit ont été volées à l’étranger. Vingt-deux cas de fraude, étalés sur une période de huit mois sur des véhicules importés, ont déjà été référés aux autorités.
Le ministère du Commerce a référé les cas à la police et à la Mauritius Revenue Authority (MRA). Cela, après que les papiers d’authentification de ces véhicules ont présenté des anomalies. Au mois de mai, le ministère a reçu les papiers d’importation de 12 voitures. Sauf que des détails clochaient. «Nous avons réussi à bloquer l’importation de certaines de ces voitures mais quelques-unes sont déjà à la douane», affirme une source du ministère du Commerce.
Selon nos recoupements d’informations, ce sont des véhicules qui sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans des accidents et qui ont ensuite été réparés, puis exportés vers Maurice. Une autre voiture a été bloquée car son auction sheet (voir encadré) présentait des points de calibrage «faussés».
PERMIS D’IMPORTATION
Dans le cas des neuf autres voitures, l’enquête est orientée vers un réseau opérant en Afrique du Sud. Ces voleurs exporteraient des véhicules vers Maurice en transitant par le Zimbabwe. L’enquête sur ces voitures volées est toujours en cours, confie une source de la MRA.
De leur côté, la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA) et la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) disent être au courant de ces trafics. D’ailleurs, en janvier, la MVDA avait déjà déposé une injonction en Cour suprême contre la MRA pour demander qu’elle ne délivre plus de permis d’importation pour des voitures de seconde main qui sont vendues comme étant neuves. L’affaire sera entendue vers le 9 septembre.
Entre-temps, certains importateurs sont montrés du doigt. Ils pourraient même se retrouver en difficulté. La DIVA a alerté la MRA et le ministère sur les cas suspects. «Les dernières dénonciations concernent un importateur de l’Est», révèle Zahid Ameer, président de la DIVA. Une liste de commissaires-priseurs «fiables» a même été remise à la douane. «Nous voulons mettre les importateurs véreux hors circuit car ils gâchent notre image.»
Dans une réponse parlementaire écrite datant du 12 juillet, le ministre du Commerce, Ashit Gungah, affirme avoir reçu des plaintes provenant d’importateurs de voitures de seconde main et de concessionnaires locaux. Ces acteurs du secteur auraient dénoncé des fraudes qui sont effectuées par certains importateurs. Et ils auraient donné des preuves au ministère au sujet des documents falsifiés et des voitures accidentées qui ont été néanmoins importées.
L’«Auction sheet» doit être validé par un commissaire-priseur certifié
<p>Les importateurs doivent obligatoirement soumettre un <em>auction sheet</em> à la douane pour avoir le droit d’importer leurs véhicules. Ce document doit être validé par un commissaire-priseur certifié du pays d’origine. Le calibrage de la voiture (qui détermine la qualité du véhicule) ne doit pas être en dessous de 3,5 sur une échelle de 1 à 5 et est évalué par un commissaire-priseur. <em>«Cependant, plusieurs de ces documents sont en japonais et des importateurs en ont profité pour les falsifier»</em>, affirme le ministre Gungah dans sa réponse parlementaire. Il a donc été décidé que les importateurs devraient, à partir de 2017, soumettre un <em>auction sheet</em> rédigé en anglais au ministère du Commerce, pour éviter les fraudes.</p>
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