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Crime à Chemin-Grenier: «L’aya n’était pas le fiancé de Wendyna», dit la mère

21 juillet 2016, 08:08

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Crime à Chemin-Grenier: «L’aya n’était pas le fiancé de Wendyna», dit la mère

 

«Ma fille n’était pas la fiancée de l’aya et ils ne projetaient pas de se marier.» C’est ce qu’assure Savita Narayanasawmy, la mère de Wendyna Narayanasawmy. La jeune femme de 21 ans, qui a été étranglée, n’était pas non plus dépendante de Jean Julien Latchimy Hadji Marouff et il ne lui a jamais offert une voiture ou une maison, affirme-t-elle. Rejetant ainsi des propos tenus par des voisins qui avaient affirmé que Wendyna Narayanasawmy était entretenue par le religieux réunionnais, avec qui elle avait une relation depuis environ un an.

Cependant, Said Larifou, l’homme de loi du présumé meurtrier fait, lui, comprendre le contraire. «Il m’avait parlé d’elle (NdlR, Wendyna) positivement. Comment ils projetaient de se marier. Qu’il avait acheté une voiture et fait construire une maison pour elle. Et qu’il voulait l’emmener à La Réunion après leur mariage.» Depuis que l’affaire de viol a éclaté il y a deux mois, Julien Latchimy était perdu, avance l’avocat.

La mère de la victime explique qu’elle considérait le prêtre comme son fils et que ce dernier l’appelait affectueusement «ma». Elle peine à croire qu’il a tué sa benjamine. Même si l’acte pourrait avoir été prémédité. Il semblerait que le Réunionnais l’a tenue éloignée de sa maison en lui demandant de récupérer de l’argent d’«amis réunionnais» mardi, raconte cette mère de trois filles. Au bout de vingt minutes à attendre, elle lui passe quelques coups de fil afin de savoir si ses amis arrivaient.

«Il m’a dit qu’ils étaient à Bel-Ombre et de les attendre. Mais je suis rentrée peu après. Je l’ai appelé une nouvelle fois, il a raccroché. J’ai essayé vainement le téléphone de ma fille et celui de la maison», explique Savita.

En rentrant, la mère de Wendyna découvre que sa porte est cadenassée. «Monn get andan, monn trouv disan. Monn get kot baro ti éna pli boukou disan», relate Savita. Pour en avoir le cœur net, elle commence à appeler sa fille. «Monn kriyé, Wendyna pann réponn.» Elle fait alors le tour des chambres et constate que le religieux est assis et que sa fille gît inconsciente sur le sofa avec une entaille au cou. «Monn demann aya kinn arivé, dit la mère de victime. Monn trap lamé mo tifi, so lavi ti fini alé.»

15 ans à Maurice

Devant la jeune femme, la gorge tranchée et des blessures à l’abdomen, le religieux essayait de  donner une explication, mais il ne pouvait parler, poursuit l’habitante de Chemin-Grenier. Il aurait gribouillé sur un papier, mais son écriture était incompréhensible. Savita s’est ensuite ruée à l’extérieur pour demander de l’aide. Les deux couteaux qui ont servi pour le crime ont été retrouvés sur le toit de la maison.

Le religieux est à Maurice depuis une quinzaine d’années. Il a, dans le passé, travaillé dans un temple à Flacq avant de bouger. Au début, à Maurice, son épouse et ses trois enfants étaient souvent présents lors des prières qu’il effectuait. Mais de La Réunion, une source confirme que le religieux était en instance de divorce.

Rilana, la soeur de Wendyna, explique qu’elle connaît le prêtre depuis bientôt une dizaine d’années. Sa mère, elle, confie qu’elle était au courant qu’il était accusé de viol, mais lui vouait quand même une confiance absolue. D’ailleurs, c’est après ses démêlés avec la justice qu’elle aurait conseillé au Réunionnais de venir habiter chez elle. «Monn dir li mo pa pou les li tonbé», avance Savita.

Jean Julien Latchimy Hadji Marouff a été placé sous respiration artificielle, aux soins intensifs de l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle. Il a subi une intervention chirurgicale et son état inspire de vives inquiétudes.