Publicité

Mahébourg- La gare ferroviaire en mal d’entretien et de repère

21 juillet 2016, 09:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mahébourg- La gare ferroviaire en mal d’entretien et de repère

Elle était là avant l’arrivée des autobus et, pourtant, peu de personnes connaissent la gare ferroviaire de Mahébourg. Située à quelques mètres seulement de la gare routière qui domine à présent la localité, elle fait plus office de repaire pour certains habitués du coin. C’est néanmoins un élément incontournable de ce village au riche passé historique qui pourrait connaître meilleur sort.

En face des toilettes publiques, du côté opposé de la gare routière, se trouve la gare ferroviaire de Mahébourg. Les marchands de fruits confits et autres confiseries et les promeneurs sur le front de mer apportent de la couleur et témoignent surtout de la vie qui foisonne dans ce coin du village.

La gare ferroviaire a aujourd’hui une allure triste avec des déchets qui ont envahi une partie de ce lieu historique de Mahébourg.

Cependant, à seulement quelques pas de là, le paysage prend un air triste : là où il y a soit de l’asphalte, soit des passerelles aménagées pour les piétons, tout s’arrête brusquement et laisse place à de la terre.

Des bâtiments à l’allure ancienne, en bois et en pierre, de grands multipliant sont en contraste total avec les alentours modernes et bien maintenus. L’ombre des banians qui s’y étend ne fait qu’ajouter un air sinistre aux lieux. Si ce n’était le panneau indiquant le site historique, on se serait cru dans un lieu hanté.

Nous nous hasardons un peu plus vers l’intérieur pour voir de près ces bâtiments où jadis passaient les trains de la ligne de Midlands. En effet, cette gare était l’aboutissement du chemin de fer de 56 km qui reliait Port-Louis à Mahébourg depuis octobre 1865 jusqu’à la fermeture des chemins de fer dans le pays dans les années 1960.

Complètement au fond, un bâtiment tout en longueur laisse apercevoir par sa porte béante des hommes jouant aux cartes. Juste à côté, une structure en pierre de taille qui soutient une citerne, celle-ci en métal. Au temps des trains, un de ces réservoirs en métal se trouvait à toutes les gares ferroviaires. Ils servaient à alimenter les chaudières des trains qui y faisaient halte. Toute rouillée, la citerne est désormais envahie par les banians qui s’y sont enracinés, ce qui ne fait qu’accélérer l’œuvre du temps.

La base de la structure donne lieu à un triste spectacle : des déchets, notamment des bouteilles en plastique et autres saletés jonchent le sol de cette partie du bâtiment. Les fioles d’antitussifs parmi les déchets montrent que le lieu est utilisé à d’autres fins, pour se droguer, par certains.

Finalement, un bâtiment en bois à la toiture en bardeaux abîmée par endroits se trouve un peu plus près de la route. «C’était la maison du contrôleur de la gare», nous explique un habitué, rencontré sur place. Quoique le bâtiment en bois menace de tomber en ruine, notre interlocuteur soutient qu’il a été rénové dix ans plus tôt.

Sera-t-il rasé ou rénové ? Un Mahebourgeois s’intéresse à la question et donne son opinion. Il rêve de voir ce lieu transformé. Un boulodrome national pour permettre au sport d’occuper la place plutôt que de la laisser aux amateurs de drogues. «On pourrait le réaménager, mettre des bancs et des points de lumière et en faire un lieu que Mauriciens et touristes pourraient visiter», dit-il.

Nous avons contacté la State Property Development Company Ltd (SPDC), responsable de la gestion du front de mer de Mahébourg. Malgré la plaque qui s’y trouve, la direction se trouve dans l’incapacité de dire si le site de la gare ferroviaire fait partie de sa juridiction ou non. «Nous n’avons même pas un lease du ministère du Logement et des terres, seulement une letter of intent qui date de 1999», dit Naila Hanoomanjee, la directrice.

Une réunion a eu lieu récemment entre ces deux parties et la direction de la SPDC a demandé à savoir «what is the parcel of land that belongs to the SPDC».

 Dans un second temps, Naila Hanoomanjee est revenue vers nous pour expliquer que, selon ses informations, les gares ferroviaires seraient sous la responsabilité du ministère des infrastructures publiques. À l’heure où nous mettions sous presse, cet organisme n’avait encore pu nous confirmer cette information.