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Osman Mahomed: «Qu’a-t-on fait des Rs 630 M accordées par l’Union européenne?»
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Osman Mahomed: «Qu’a-t-on fait des Rs 630 M accordées par l’Union européenne?»
Questions à... Osman Mahomed, député du Parti travailliste.
Au Parlement, l’apprentissage a été dur?
Pas vraiment. J’ai plutôt observé pendant les premiers mois. Ayant été un fonctionnaire, je connais bien le fonctionnement des différents ministères et cette expérience m’a été utile lors de mes interventions.
Quelle a été votre plus grande satisfaction jusqu’ici?
D’abord laissez-moi vous dire que je me documente beaucoup. Je fais beaucoup de recherches et chaque mardi matin, après avoir parcouru l’ordre du jour, je cible quelques questions et je cherche des détails supplémentaires, outre la réponse initiale du Premier ministre ou des ministres.
Pour revenir à votre question, la plus mémorable est celle du 22 septembre 2015. À la suite de ma proposition, le gouvernement a décidé d’accorder une faveur à environ 70 000 familles qui se trouvaient au bas de l’échelle. Elles paient désormais 30% de moins sur leur facture d’eau depuis janvier de cette année. J’ai suggéré l’installation de fontaines publiques pour soulager les squatters de Tranquebar, qui devaient jusqu’à cette période, dépendre des camions-citernes.
Et c’est aussi grâce à mon interpellation que le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a indiqué qu’il est contre l’émission de nouveaux billets de banque. La Banque de Maurice a dû reculer par la suite.
Vous avez aussi connu de mauvaises périodes?
Ce qui me chagrine, c’est qu’après presque 20 mois au pouvoir, on entend toujours certains parlementaires de la majorité scander «Soornack», «cotomili» ou «campement de Roches-Noires». Ces parlementaires ont mieux à faire. Il y a des choses plus sérieuses dont il faut parler au niveau du Parlement.
Néanmoins, n’y a-t-il pas moins de cohérence au sein des partis de l’opposition?
Non, nous nous concertons souvent sur de grands sujets. Mais ce qui est bien, c’est que chacun fait son travail à sa façon.
Vous étiez responsable du projet Maurice île Durable avant de vous jeter dans l’arène politique. Quel est votre regard à ce sujet?
L’ancien gouvernement avait mis sur pied cette unité et l’avait placée sous la tutelle du bureau du Premier ministre. Beaucoup de choses ont été accomplies. L’Union européenne avait même accordé une somme de Rs 630 millions. Toutefois avec la décision du gouvernement actuel de démanteler cette unité, je ne sais pas trop ce qu’on a fait de cette somme. En tout cas, je compte demander des éclaircissements à ce sujet par le biais d’une question parlementaire prochainement.
Suivant les démêlés de Navin Ramgoolam avec la justice, croyez-vous que le PTr puisse relever la tête?
J’ai vu un Navin Ramgoolam requinqué ces derniers temps. Le PTr a repris du poil de la bête et, il y a une quinzaine de jours, le parti a réuni une importante foule à Vallée-Pitot. Je sais qu’à travers le pays, les partisans rouges sont mobilisés.
Vendredi 29 juillet, le ministre des Finances présentera le Budget 2016-17. Quelles seraient vos priorités si vous étiez à sa place?
Relancer coûte que coûte le projet de métro léger. On a perdu trop de temps sur ce sujet. Je suis heureux qu’à la suite d’une de mes interpellations, le ministre Nando Bodha a indiqué que ce projet n’a pas été abandonné. L’ancien gouvernement a beaucoup travaillé sur ce dossier. Qu’on aille vite maintenant.
Lee Kwan Yu (NdlR, Premier ministre de Singapour de 1959 à 1990) avait eu cette idée depuis belle lurette. Mais le coût était énorme. Il a attendu la période de la récession pour relancer ce projet qui a finalement coûté moins que ce qui était prévu au début. Aujourd’hui, tout le monde trouve que Singapour a fait un pas énorme en ce concerne son système de transport.
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