Évoluant dans le secteur bancaire, Jason Calambi et son épouse, Natasha tentent leur chance au Canada. Mais à l’arrivée, des difficultés surviennent et modifient leur projet initial. Redoublant d’efforts, le couple fait désormais carrière dans les finances et a parallèlement ouvert une pâtisserie mauricienne avec des proches. Rencontre.

Imaginez un gâteau épousant les contours de notre belle île ! Il est recouvert de pâte à sucre et porte fièrement les couleurs de notre quadricolore mauricien. Sans oublier un soupçon de sucre brun pour en rajouter une couche… gourmande. Un défi sans doute ? Eh bien, il a été relevé par deux couples - Jason et Natasha Calambi et Josiane et Patrick Laurent. Ces derniers sont les responsables de la toute nouvelle pâtisserie - Le Napolitain à Deux-Montagnes, au Québec. Ils ont réalisé cette pâtisserie et l’ont offerte aux convives de la fête nationale mauricienne célébrée au Canada, le 12 mars.

«Natasha, mon épouse, et sa sœur, Josiane, s’occupent de la confection. Son époux, Patrick et moi leur prêtons main-forte. Je me charge aussi de l’aspect commerciale pour la pâtisserie», déclare Jason Calambi, 37 ans. Ce dernier, ancien étudiant au collège La Confiance, a vécu à Terre-Rouge, à Maurice. Après sa scolarité, il a travaillé à la banque commerciale pendant une douzaine d’années. Il y a notamment occupé plusieurs postes, assurant le service à la  caisse, au recouvrement, aux devises étrangères, le conseil financier et les épargnes collectifs. En 2002, il se marie à Natasha, 36 ans, originaire de Plaine-Magnien. Deux ans plus tard, arrive le premier enfant, Matthieu, suivi d’Anaïs, en 2008. En 2009, le couple décide d’immigrer pour leur avenir et celui des enfants.

Un troisième bébé en route

Les Calambi entament les formalités à travers une agence. Celles-ci aboutissent après un an et demi. Nous sommes alors en février 2011. La famille vient d’atterrir à Montréal, au Canada, pendant le mois le plus froid en hiver. Ceci constitue un grand changement climatique à première vue. «On était comme dans un réfrigérateur», se souvient le Mauricien. Les Calambi se rendent ensuite à Saint-Laurent, à Montréal, où ils sont hébergés par des amis. Ils font alors des démarches et trouvent un logement après trois jours. Viennent ensuite les démarches pour trouver du travail. La quête s’avère plus ardue que prévu. Durant la première semaine, le couple découvre qu’un troisième bébé est en route. Du fait qu’ils viennent d’arriver au Canada, un délai de trois mois est nécessaire pour bénéficier de l’assurance maladie. Entre-temps, il faut payer les consultations qui s’élèvent à pas moins de $400. Le couple se débrouille à ce niveau avec leurs économies. Mais les premiers mois étaient difficiles, selon Jason Calambi. Ce dernier fait plusieurs applications dans le domaine bancaire.

Parallèlement, un ami lui parle d’un centre d’appels. Il y tente sa chance et est engagé. Il suit alors une formation au service à la clientèle et commence ensuite dans cette filière. Après quelque temps, il commence à avoir des entretiens dans les banques. Le 16 mai 2011, il prend de l’emploi dans le centre d’appels d’une banque. Encouragé par son directeur, il reprend ses études et suit une formation spécialisée dans les fonds mutuels. Son patron lui propose alors un emploi de conseiller financier téléphonique s’il réussit ce programme de trois mois. Il y parvient et intègre le poste promis. Jason Calambi y travaillera pendant un an et demi.

Travailler en succursale

Comme son objectif est de travailler en succursale, il bouge au sein de la même banque mais dans la région de Bois-Briand. En juin 2011, le couple achète sa maison dans la localité. Puis en septembre, arrive leur troisième enfant, Grace. Exerçant comme conseiller financier en succursale, il arrive ensuite à Saint-Eustache, en juin 2014. Cela implique plusieurs responsabilités comme les achats de maisons, le crédit et l’investissement, entre autres. Il continue toutefois d’assurer le service au sein de cette institution. De son côté, Natasha Calambi, ancienne directrice et gestionnaire de deux magasins Courts à Maurice, ne pouvait pas travailler au début avec le bébé. Lorsque Grace a eu deux ans et demi, elle a pu intégrer une garderie. Du coup, Natasha a commencé à travailler pour la chaîne de magasins Target. Par la suite, elle rejoint son époux dans la même banque en exerçant au service des caisses. Bien installé désormais, le couple assiste d’autres Mauriciens dans leur intégration lorsqu’ils immigrent au Canada.

En 2015, le couple œuvre pour une autre naissance : celle de leur pâtisserie ! L’idée germe de leur quotidien culinaire. En effet, à chaque célébration, les Calambi préfèrent préparer leur propre gâteau. Idem pour les plats mauriciens. Ces derniers sont confectionnés avec un coup de pouce des vidéos de You Tube. Puis, à travers un cours de pâtisserie où Natasha se perfectionne. Alors que Josiane et Patrick Laurent immigrent à leur tour en août 2015, ils décident de lancer leur entreprise. Les formalités accomplies, le Napolitain voit le jour en février 2016. «Nous proposons plusieurs gâteaux à la commande comme les incontournables napolitains, les tartes à la banane, les puits d’amour, les brioches de première communion, des pâtés, etc., ainsi que des gâteaux pour les anniversaires, mariages et autres célébrations», confie Jason Calambi. Débutant tout d’abord les activités à travers le bouche à oreille, le Mauricien crée ensuite une page Facebook, ce qui facilite les commandes. La prochaine étape est d’ouvrir une pâtisserie pour permettre la vente et la commande directe des gâteaux.