Se qualifier pour les jeux Olympiques n’est pas chose facile. Et le faire deux fois de suite n’est pas à la portée de tout le monde. Cet exploit, Fabienne St Louis l’a réalisé. La triathlète ne sera sans doute pas sur le podium. Mais sa qualification a pour elle la même saveur qu’une médaille.

«J’ai fait de belles courses, je me suis qualifiée... J’ai ma médaille à moi», s’écrie Fabienne St Louis. En 2012, elle avait obtenu son ticket pour les JO de Londres. Quatre ans après, la revoilà, mais à Rio cette fois ! On dit qu’avec les années, on acquiert plus d’expérience en triathlon. Et tout laissait croire que cette deuxième qualification allait être plus facile pour notre compatriote. Ce n’est pas de cette façon que David Bardi, son entraîneur, voit les choses : «Certes, la qualification de Fabienne St Louis n’est pas une surprise car nous avons mis toutes les chances de notre côté ces deux dernières années pour chercher ce ticket tant convoité par tous les triathlètes de niveau international. Toutefois, la qualification a été plus serrée qu’en 2012 car le niveau était encore plus relevé. Cela a donc été difficile jusqu’au bout mais nos choix de courses se sont avérés très payants une nouvelle fois.»

Certains pensent, avec raison, qu’il n’est pas facile d’être un triathlète de haut niveau et que la pratique de ce sport a un coût. «Hormis l’Afrique du Sud, il y a des fédérations africaines qui ont bien plus de moyens que la Fédération mauricienne de triathlon (FMTri). Telles celles de la Namibie, du Zimbabwe, du Maroc et de l’Égypte», déclare Alain Saint Louis, président de la FMTri. «Maurice est un petit pays. Il est très difficile d’avoir des sponsors. Mais à la fédération, nous sommes très heureux que cela n’a pas empêché Fabienne St Louis de se qualifier. Il ne faut pas oublier que le triathlon n’est présent aux JO que depuis 2000 à Sydney. Alors, qu’une Mauricienne ait pu obtenir sa qualification en 2012 et 2016 est quelque chose d’extraordinaire pour la FMTri.»

Malgré quelques difficultés financières – aux dires de David Bardi – pour réaliser les stages et les courses nécessaires pour «être plus serein dans l’ensemble de la période qualificative des deux dernières années», le principal ennui de Fabienne St Louis aura été son problème de santé cette saison. «Mes soucis de santé en début d’année auront été mon seul gros obstacle et pas des moindres ! Mais je vais à Rio et je n’ai pas volé ma place. Le reste n’est que du bonheur», dit-elle.

Fabienne à Rio voudrait faire mieux qu’en 2012, à Londres (42^e place sur 55 concurrentes au départ). «C’est la dernière ligne droite ! Mon objectif est de prendre le maximum de plaisir et après on verra…», lance la championne mauricienne. Quoi de plus normal pour la triathlète qui aura passé des heures et des heures en piscine, sur la route, à vélo comme en course à pied. Certes, le triathlon est un sport difficile et exigeant. Mais pour Fabienne St Louis, être parmi les meilleurs de la planète à ce merveilleux événement, valait bien tous ces sacrifices.

Fiche technique 

Âge : 28 ans

Première qualifi cation aux JO : Londres en 2012.

Rang aux JO de 2012 : 42e sur 55 concurrentes au départ.

Principaux résultats ces 2 dernières années :

• 2016 : Coupe d’Afrique - l’étape de Troutbeck - Médaille d’or - 2h 27mn 23s

• 2015 : Coupe d’Afrique - l’étape de Troutbeck - Médaille de bronze - 2h

31mn 34s

• 2014 : Championnat de Maurice - Médaille d’or - 2h 15mn 16s

Compétition aux JO de Rio : le 20 août prochain.