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Question à… Patyatann: «On espère que ces morceaux voyagent, fassent rêver»

6 août 2016, 14:50

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Question à… Patyatann: «On espère que ces morceaux voyagent, fassent rêver»

 

Alors que le lancement officiel de leur premier album intitulé «Sanpek» est prévu pour ce soir, les membres de ce groupe composé d’Antony Bouic, d’Anouchka Massoudy, de Sarasvati Mallac et de Ludovic Kathan nous parlent de l’opus et de leurs ambitions.

Vous lancez aujourd’hui votre album intitulé «Sanpek». Que renferme-t-il ?

 Sanpek, qui vient de la tradition orale mauricienne des sirandanes et qui signifie «je joue!», «je participe!» représente finalement l’esprit de cet album : un ensemble de nos quatre univers, un croisement de cultures et d’influences, qui définit Patyatann depuis sa création en 2012. Notre musique est une world fusion mauricienne. Nous sommes des jeunes, qui observons la société et le monde dans lequel nous vivons et nous avons envie de nous exprimer là-dessus.

Bambara est une satire de la société de consommation et du capitalisme, Soley est un constat de la pauvreté, qui règne dans notre pays. Nous avons une vision lucide de ce qui se passe autour de nous, mais parce que nous sommes d’un naturel optimiste et positif, nous voulons aussi partager le rêve, la spiritualité que nous vivons au quotidien, la joie comme dans Enn Rev, Les Dunes ou Lor Santie souvenir. Nous parlons donc de notre île, de son mélange de cultures et de ce qu’on y trouve. Vous trouverez dans Konser Krapo le chant des grenouilles, qui marque tant les nuits mauriciennes, le bruit du marché de Port-Louis dans Bambara, celui de la pluie ou du vent dans les filaos de l’île d’Ambre dans Enn Rev. Le tout accompagné du rouler de la Réunion, de l’erhu, soit le violon dont joue Sarasvati et qui est un instrument traditionnel chinois. Nous chantons en créole, en français, en anglais, en sanskrit comme dans Jaya ou Narashimha, qui sont des textes très anciens et mystiques venant des vedas de l’Inde.

Vous avez conçu votre album trois ans après votre participation au Prix Musique de l’océan Indien. Pourquoi ce laps de temps ?

 La réalisation d’un album prend du temps et demande de l’argent : être finalistes du Prix Musiques de l’Océan Indien 2013 nous a permis d’obtenir une somme pour démarrer le projet mais pas pour le finaliser. Nous avons recherché des parrains pour nous aider à financer les séances en studio, le mixage et le mastering. Nous remercions d’ailleurs le groupe Rogers pour son soutien dans notre projet d’album et de lancement. Le mixage a été travaillé à distance avec un ingénieur d’Australie, de GROUCH, à savoir Oscar Allison. De même pour le mastering du son, qui a été aussi réalisé en Australie. Après cela, nous avons travaillé notre visuel. Entre tout ce travail sur l’album, nous avons tenu à faire des lives et à rencontrer le public. Nous avons également pris notre temps parce que nous voulions lui proposer quelque chose qui nous ressemble : nous avons décortiqué, écouté, réfléchi sur nos compositions, nous les avons fait mûrir et leur avons donné la forme, qui exprime ce que nous sommes profondément.

Votre album sera-t-il disponible uniquement à Maurice ?

 On peut se procurer l’album en ligne via notre site Web www. patyatann.com Nous avons développé un site internet pour avoir une visibilité à Maurice bien sûr, mais également dans le reste du monde. Les morceaux seront également disponibles à l’achat en ligne après le lancement.

Comptez-vous organiser une tournée après le lancement ?

 Nous serons en tournée dans Maurice. Les dates seront affichées au fur et à mesure sur notre site Web et notre page Facebook. Nous verrons l’an prochain si une sortie en dehors de l’île se concrétise.

Qu’attendez-vous avec la sortie de cet album ?

 Ce que nous faisons, nous le faisons dans la sincérité et sans prétention. Ce que nous voulons, c’est le partager avec les autres et toucher les gens avec notre univers. On espère simplement que ces morceaux voyagent, fassent rêver, donnent de l’espoir et transmettent des messages d’unité et de paix.