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Ils ont du métier...Ras Kucha, 41 ans: un clown-artisan qui vend de la bonne humeur

6 août 2016, 19:43

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Ils ont du métier...Ras Kucha, 41 ans: un clown-artisan qui vend de la bonne humeur

 

Il est ce qu’on appelle un spécimen rare. Sa tête, sur laquelle trône un superbe chapeau, est remplie d’idées. Alors, forcément, elle a fini par déborder. Ses mains prennent ensuite le relais, elles ont la bougeotte, ne peuvent s’empêcher de créer. Belle rencontre que celle faite à Olivia, Flacq, au détour d’une croisée.

Oui, bon, on arrête les rimes en «é». Hérold Léonore, dit  Ras Kucha, est une poésie à lui tout seul. Son extrait de naissance stipule qu’il a 41 ans. Son âme, elle, est celle d’un grand enfant. Ce qu’il fait comme métier ? Marchand de légumes, vendeur de jouets, fabricant d’objets artisanaux et, last but not least, clown…

D’où vient ce nom d’abord, Ras Kucha ? «Bé mwa mo enn vré tiolo. Mo kontan met nisa kot éna fet, kan bizin pous séga. Enn bon kucha razout gou dan manzé, mwa mo razout lazwa kot mo pasé.» Sans parler du fait que son large sourire ne ras jamais lavi.

Est-ce qu’il ras lédan des clients ? Combien de sous se fait-il en vendant ses jouets, dont des trompettes en plastique, des guitares, des tambours, etc. ? «Mo rési gagn mo ti lavi. Gagn ant Rs 400 ek Rs 500 par zour

À côté, il continue à vendre des légumes, comme il le faisait avec son papa, avant que celui-ci ne décède. Il faut dire que les pitreries, les frasques et l’extravagance d’Hérold ne plaisaient pas toujours à Harold… «Li pa ti tro kontan kan mo fer klounn. Li ti anvi mo kontinyé vann légim ek li. Mo kontign fer sa pou li…»

Mais à mi-temps seulement. Quand son papounet est parti au ciel, il n’y avait plus de garde-fou. Ras Kucha a libéré sa folie créative. Comme en témoignent ses bicyclettes en forme de bateau, ses lunettes qui permettent de get diri tir kari, ses poupet sifon, ses chapeaux style fée Carabosse mais en version rasta, ses tant vacoas, pour ne citer qu’eux. Sa maison, d’ailleurs, ressemble à un musée où chaque pièce livre un peu de sa personnalité. «Kouma mo lévé gramatin, mo souflé tronpet. Lerla mo koumans kréé

Son but, désormais : être clown tout le temps, du matin au soir. Car il n’y a que dans son costume multicolore en raphia, fabriqué de ses propres mains, qu’il est vraiment lui-même, dit-il. Avec son armée de «nains» –  il en a recruté huit pour l’instant – il souhaite sillonner le pays pour vendre ses jouets, mais aussi faire le show, répandre ses positive vibrations, lâche-t-il en esquissant quelques pas de danse. Même si, pour l’instant, il ne sait pas trop sur quel pied danser. «Mo pa konn lir, pa konn ékrir, pa konn servi téléfonn touch, facebook tousala. Mo bizin rod dimounn pou ed mwa grandi mo biznes…» A-t-il essayé du côté de la SMEDA ? «Monn tann parlé, kot sa sa ?»

Quoi qu’il en soit, le but de Ras Kucha, c’est de continuer à faire ce qu’il aime. Histoire de rendre sa petite-fille de quatre ans fière. «Pa pé tro zwen li en sé moman, monn séparé avek so mama. Mé mo ti anvi li trouv mwa dan mo kostim ek ki li kontan.» Et de finir sur une note «Ras Kuchesque» : «Tronpet mama, tronpet zanfan, alalaaaa !»