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Blue-Bay a le blues
L’érosion n’est pas la seule à «grignoter» nos plages. D’ailleurs, une enveloppe de Rs 110 M est prévue dans le budget pour lutter contre ce fléau. Ce qui ronge le sable fin, aussi, c’est qu’on en «cède» une partie à certains… À l’instar du ministère des Terres, qui a, la semaine dernière, octroyé une parcelle de plage, 247 m2 en termes de Pas géométriques plus précisément, au propriétaire de l’hôtel Blue Lagoon, rebaptisé Peninsula Bay Resort. Ce qui a eu le don de rendre des ONG, notamment, vertes de rage.
«C’est une ‘petite’ parcelle et le public ne verra pas la différence car elle était déjà occupée par l’hôtel», temporise, pour commencer, une source au ministère des Terres. L’établissement s’est installé là il y 14 ans. Et depuis, il y a eu un véritable bras de fer avec les gouvernements successifs. Jusqu’à ce que la situation de l’hôtel soit «régularisée» il y a peu. Noel Leung Shing, directeur de l’ancien Blue Lagoon, explique que l’hôtel a empiété sur la plage publique pendant les travaux d’agrandissement. «Nous ne savons pas d’où vient l’erreur, mais elle a été corrigée au bout de plus de 14 années de procédures.»
Cet heureux dénouement résulterait-il d’une quelconque proximité avec un membre du gouvernement ? «Évidemment que non», répond Noel Leung Shing. Il explique que les problèmes ont commencé depuis 2002, soit à l’époque où son frère était ministre sous la bannière orange. «Si la proximité devait jouer en notre faveur, nous n’aurions pas eu de problèmes pour commencer !»
Pour lui, cette décision résulte d’une volonté de «mettre de l’ordre au niveau d’un dossier qui a traîné» pendant trop longtemps.
Contacté à ce propos, le ministre des Terres Showkutally Soodhun, était aux abonnés absents.
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/2016/2016-08/2016-08-07/bleue-2.jpg" width="620" />
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La contestation
<p><em>«Dakor lotel-la ti la depi plis ki 10 an, me inn fer li vin légal aster. Nepli ena okenn lespwar»,</em> déplore Annick, une habituée des lieux. Alors que le collectif Aret Kokin Nu Laplaz, lui, ne compte pas baisser les bras. Il n’est pas question que cette partie de la plage soit interdite d’accès. Quitte à enclencher une bataille légale.</p>
<p><em>«Il est choquant et écoeurant de voir que cet hôtel, qui était dans l’illégalité, soit tout à coup dans son bon droit»</em>, martèle Yan Hookoomsing, porte-parole du groupe. La superficie des plages, poursuit-il, a grandement diminué suite à ce type de pratique. Toujours selon lui, les hôtels et les terrains de golf couvrent plus de 20 % de nos côtes. <em>«Avant d’allouer les terres, il faudrait avertir le public et lui demander son avis. Ou encore, simplement cesser de ‘donner’ les terres de l’État !»</em> Les membres de l’ONG se penchent déjà sur les points de contestation qu’ils présenteront en cour. <em>«D’ailleurs, jusqu’à présent, nous n’avons rien vu dans la loi qui permette une ‘déproclamation’ des plages…»</em></p>
À qui revient la décision ?
<p>Selon le communiqué officiel du ministère des Terres, cette décision a été prise conformément au<em> Beach Authority Act.</em> Une source au sein de la <em>Beach Authority</em> affirme pour sa part que<em> «c’est la prérogative du ministre. La Beach Authority n’a pas son mot à dire dans ce genre de cas».</em><br />
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L’épisode pandit Sungkur
<p>Ce litige autour d’une parcelle de plage n’est pas sans rappeler la saga pandit Sungkur. Celui-ci avait obtenu l’autorisation, sous le gouvernement Ramgoolam, de construire son Ritum Coffee sur la plage de Trou-aux-Biches. Ce qui avait provoqué un véritable tollé. Tiens, que deviennent, justement, le pandit et son resto ? L’établissement est, pour l’instant, toujours fermé. <em>«Je ne sais pas ce qui va se passer et je n’ai rien à dire», </em>lâche <em>«gentiment»</em> le propriétaire des lieux. Ce qui est sûr, c’est que, dès l’arrivée au pouvoir de l’alliance Lepep, l’actuel ministre des Terres, Showkutally Soodhun, avait évoqué la<em> «braderie des terres de l’État»</em> sous l’ancien régime. Une enquête avait été initiée sur la manière dont le religieux avait été favorisé par le gouvernement d’alors. L’enquête suit son cours.</p>
L’affaire Leckram Nundlall
<p>Quelqu’un d’autre a fait les frais de l’opération <em>«nettoyage»</em> entreprise par Showkutally Soodhun : il s’agit de Leckram Nundlall, le propriétaire de Tarisa Resorts, sis à Mont-Choisy. Il avait obtenu la permission de fermer une partie de la route conduisant à la plage publique sous le gouvernement PTr-PMSD.</p>
<p>Dès son arrivée au ministère des Terres, Showkutally Soodhun avait promis de restituer la route au public. Autre enquête, autre convocation devant le CCID. Mais depuis, silence total quant à cette affaire, surtout que selon les bruits qui courent, Leckram Nundlall se serait rapproché de certains membres du MSM… Attendons voir.</p>
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