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Mesures budgétaires : «Le port franc indissociable du secteur offshore»
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Mesures budgétaires : «Le port franc indissociable du secteur offshore»
Malgré les mesures annoncées au dernier Budget afin de relancer le port franc, des acteurs du secteur, dont Hans Herchenroder, sont d’avis qu’il y a encore du travail à abattre.
Un nouveau cadre légal qui sera préparé par le Board of Investment (BOI), un budget de Rs 425 millions investi par le Central Electricity Board pour la mise sur pied d’une sous-station à proximité de l’aéroport pour répondre aux besoins en électricité du port franc, la création d’un Integrated Government Clearance Centre… autant de mesures annoncées lors de la lecture du Budget pour apporter un nouveau souffle au secteur du port franc. Mais ces mesures seront-elles suffisantes pour atteindre cet objectif ?
Pour Hans Herchenroder, Chief Commercial Officer de Mauritius Freeport Development (MFD), les mesures annoncées dans le Budget vont sans aucun doute dans la bonne direction. Faisant référence à l’amendement que compte apporter le gouvernement au Freeport Act pour ramener de 80 % à 50 % l’obligation d’exporter des produits manufacturiers en Afrique, cette décision est la bienvenue mais insuffisante, dit-il. Pour lui, il faudrait à terme enlever toute obligation d’exporter vers un marché en particulier. «Prenons l’exemple de Dubaï, qui a une zone port franc ouverte où il est facile d’opérer. À Maurice on impose toujours des contraintes aux investisseurs.»
Fret aérien, le frein
Parlant des défis auxquels le secteur aura à faire face, Hans Herchenroder rappelle que le coût de l’électricité demeure toujours peu compétitif. Il y aurait également un manque de visibilité par rapport au développement de la zone de Jinfei. De plus, en ce qui concerne la promotion du port franc, il avance que cela doit se faire en même temps que la promotion du secteur offshore. Pendant trop longtemps, les autorités ont choisi de diriger leur stratégie de promotion vers les opérateurs de la logistique. Or, le port franc étant un régime fiscal, la stratégie devrait être la même que celle du secteur offshore.
«Les personnes vers qui on fait la promotion de l’offshore, c’est-à-dire les Chief Executive Officer (CEO) et les Chief Financial Officers, devraient être les mêmes vers qui on promeut le port franc. Le secteur devrait également avoir une représentation au niveau de la Financial Services Promotion Agency (FSPA)», soutient Hans Herchenroder.
Pour Jonid Dowlut, CEO d’Africasia Electronics Manufacturing, société spécialisée dans le montage de téléviseurs qui exporte sous le régime du port franc, tous les ingrédients sont réunis pour que le secteur
décolle. Mais il faudrait toutefois améliorer les services de manutention, avoir une chaîne d’approvisionnement plus sûre et un meilleur service au niveau du fret maritime ainsi qu’un système de dédouanement plus efficient.
En outre, le plus gros challenge selon lui c’est le niveau de compétition de plus en plusélevé sur le marché international. «Par exemple, il est plus cher pour nous d’envoyer un conteneur de Maurice vers l’Afrique du Sud que de la Chine vers l’Afrique du Sud. Il existe bien un Freight Subsidy Scheme, mais il exclut l’Afrique du Sud, qui est notre plus gros marché (NdlR : celui d’Africasia). Sachant que la concurrence principale vient de l’Extrême- Orient… c’est une bataille perdue d’avance», déplore-t-il.
Et d’ajouter qu’il espère que le Freight Subsidy sera étendu à l’Afrique du Sud, d’autant plus qu’il en a déjà fait la demande à plusieurs reprises. De plus, explique le CEO d’Africasia Electronics Manufacturing, la capacité de transport de cargo du transporteur aérien national est très limitée vers le Kenya, un autre gros marché qui se développe pour son entreprise.
«Nous sommes parvenus à obtenir un gros contrat pour des téléviseurs solaires avec l’aide d’Enterprise Mauritius. La demande est très forte et nous devons recourir au fret aérien pour éviter de perdre des clients. Mais Air Mauritius ne peut tout simplement pas répondre à nos besoins, malgré les efforts de son personnel», avance-t-il. Pour lui, le fret aérien représente un véritable frein à ses opérations.
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