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JO-2016: «J’ai osé dire haut et fort ce que les athlètes pensaient tout bas !» dit Josian Valère

8 août 2016, 21:48

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JO-2016: «J’ai osé dire haut et fort ce que les athlètes pensaient tout bas !» dit Josian Valère

 

«Pour l’heure, tout va pour le mieux», avançait la chef de mission, Aarti Gulrajani, dans un hebdomadaire du dimanche. Force est de constater que non puisque le représentant du Comité olympique mauricien (COM) Josian Valère a été renvoyé, le lundi 8 août, des jeux Olympiques de Rio par le chef de la délégation mauricienne, Philippe Hao Thyn Voon, pour indiscipline !

Il nous revient que les dirigeants du COM soupçonnent Josian Valère d’être l’instigateur de la rébellion des athlètes au sein de la délégation mauricienne. Comme nous vous l’annoncions samedi, ceux-ci s’étaient plaints de leurs conditions.

Joint au téléphone, l’intéressé a reconnu que les dirigeants du COM avaient décidé de le renvoyer du groupe parce qu’il avait osé dire ce qu’il pensait, car il estime que les conditions des athlètes ne sont pas bonnes et qu’ils souffrent d’un manque de considération et de respect. «En tant que membre du COM, je devais dénoncer ces injustices. C’est ce qu’ils me reprochent», a-t-il déclaré.

«C’est quoi l' indiscipline... qu’est ce que j’ai fait ? Pour moi l’indiscipline c’est quand quelqu’un utilise un langage ordurier ou a un comportement violent, or moi j’ai seulement dénoncé les conditions déplorables et le manque de considération et de respect dont les athlètes sont victimes.»

«Pas d’équipements pour s’entraîner»

Et de nous énumérer les faits dont il aurait été témoin : «Par exemple à leur entrée à Rio, les deux boxeurs Merven Clair et Kennedy St Pierre n’avaient pas d’équipements pour s’entraîner. Concernant la judokate Christiane Legentil, qui a frôlé une médaille, on a dû mendier des bandages et des straps pour sa compétition dimanche, puisque la somme allouée pour la préparation des athlètes est introuvable.»

Pourtant, une somme de Rs 40 000 avait été votée pour la préparation des athlètes avant les Jeux. «Je ne pouvais rester insensible à cette situation», clame Josian Valère. «On doit respecter les athlètes. On a voulu me faire signer une lettre où je reconnais mon indiscipline mais j’ai refusé et j’ai préféré retourner à Maurice.»

Le président de la Fédération mauricienne de judo avance par ailleurs un «planning catastrophique» au sein de la délégation mauricienne. «Les athlètes n’ont eu qu’un survêtement pour toute la durée des Jeux, ce qui est insuffisant. Et en plus pour beaucoup d’athlètes, ce n’était même pas à leur taille ! Les dirigeants auraient dû s’assurer que les athlètes ne manquent de rien. J’ai aussi dénoncé l’injustice par rapport au 'per diem'. C’est inacceptable qu’un dirigeant touche 400 dollars et un athlète 200 dollars !»

«J’ai dit haut et fort ce que tous les athlètes disaient tout bas. Moi en tant que membre du comité olympique, je me suis inquiété pour les athlètes qui n’avaient pas d’équipements lorsqu’ils sont arrivés au village.» Il termine en dénonçant l’attitude «arrogante» d’un des membres de la délégation mauricienne, Kaysee Teeroovengadum.

Le président de la Fédération mauricienne de judo a reçu un billet pour Maurice, lundi matin, et prendra l’avion du retour demain. On n’a certainement pas fini d’entendre parler du déplacement olympique de cette délégation mauricienne.