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Budget - Ouverture sur l’Afrique : on prend les mêmes et on recommence
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Budget - Ouverture sur l’Afrique : on prend les mêmes et on recommence
«Bilan décevant», «mesurettes»... Commentaires d’opérateurs économiques après la lecture des mesures portant sur la stratégie africaine du gouvernement.
Le Budget 2016-17 enthousiasme peu les observateurs économiques. On prend les mêmes et on recommence, disent-ils en substance après la lecture des mesures portant sur la stratégie africaine du gouvernement. «Les instruments mis en place dans le Budget pour que Maurice prenne avantage de l’ouverture, voire du décollage, de l’Afrique avaient été annoncés en 2015 et n’ont visiblement pas marché. Le bilan reste pour le moins décevant» soutient Rajiv Servansingh, observateur économique.
À l’instar de l’Africa Fund, qui, dans sa nouvelle forme avec un budget de Rs 500 millions, n’a financé qu’un seul projet. Alloué initialement dans le Budget 2014 de Xavier- Luc Duval, ce fonds a été restructuré pour privilégier les investissements dans les pays de la région.
Pravind Jugnauth a aussi annoncé que 40 hectares de terrains ont été accordés par le gouvernement sénégalais aux autorités mauriciennes. Ce projet, dit-il, sera réalisé à travers une société véhicule. Mauritius Africa Fund détiendra 51 % du capital.
Or, les spécialistes fondent peu d’espoirs dans ce projet. «Le tandem Lutchmeenaraidoo-Manraj avait déjà identifié un premier financement, la création d’une zone industrielle de 400 hectares jouxtant le port d’Ehoala à Fort-Dauphin, Madagascar», indique-t-on.
L’ex-Grand argentier avait souhaité impliquer La Réunion et les Seychelles dans ce projet qu’il avait qualifié à l’époque de trilatéral, chaque pays devant y apporter son expertise. La suite, «on la connaît déjà», dit un spécialiste qui a voulu garder l’anonymat.
Le Budget 2016-17 propose également la création de zones économiques spéciales avec le Sénégal, Madagascar et le Ghana – l’Africa Fund participant dans son financement. Le hic, c’est que les opérateurs économiques initialement impliqués dans le développement d’une technopole au Ghana se sont retrouvés hors de ce mégaprojet. Car au final, aucune suite n’a été donnée à ce projet.
«Quelle garantie a-t-on pour affirmer que ce projet pourrait démarrer cette année alors que pendant un an, on n’a rien fait», fait valoir un opérateur. D’autant plus que c’est une démarche souhaitée par les autorités ghanéennes car elle permettrait à ce pays producteur de pétrole, d’or et de cacao de se doter de moyens pour passer à un autre palier de développement en s’appuyant sur le savoir-faire mauricien.
BOI. Sept nouveaux conseillers à l’étranger
Après Paris, New Delhi et Pretoria en Afrique du sud, le Board of Investment se propose d’ouvrir prochainement sept bureaux dans des capitales étrangères. Le Budget 2016-17 en fait état. «Avant le recrutement de ces nouveaux conseillers économiques, le gouvernement aurait dû analyser concrètement l’apport des bureaux existants dans le flux d’investissement à Maurice. À mon avis, il n’y a pas de gros impact», estime un spécialiste financier.
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