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Drogues synthétiques: «Minis-la éna zanfan li ?»
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Drogues synthétiques: «Minis-la éna zanfan li ?»
Depuis une dizaine de jours, un lourd silence habite la maison des Jugnah, à Triolet. Tous ont les traits tirés. Les rideaux, eux, restent obstinément fermés. On refuse de laisser entrer la lumière depuis que Yogesh, 22 ans, s’en est allé. Et avec lui, la joie, la bonne humeur, les fous rires…
Le jeune homme est décédé le 4 août. Après avoir consommé de la drogue synthétique, affirment ses parents. «Kan ou perdi enn zanfan sa laz-la, ou pa révinn normal apré sa», murmure Veena, la mère de Yogesh. La blessure causée par cette disparition est toujours à vive. Et le rapport de l’Observatoire national de la drogue, rendu public cette semaine, ainsi que les commentaires du ministre Gayan, qui a réaffirmé que la drogue synthétique n’avait fait aucune victime à ce jour, sont venus remuer le couteau dans la plaie.
«Minis-la éna zanfan li ? Li pas koné ki appel perdi enn zanfan sa laz-la !» lance Vidiabrat, le père de la jeune victime. Il ne peut retenir ses larmes tout en se demandant comment un élu peut demeurer à ce point insensible face à ce fléau qu’est la drogue synthétique.
Qu’en est-il du contenu du rapport de l’Observatoire national de la drogue ? Les parents de Yogesh confient qu’ils ont eu du mal à en croire leurs oreilles quand ils ont entendu l’info. «Mo finn mem fer mo lot garson réékouté kan inn répass informasyon-la, mo dir tansyon nou finn mal tandé», raconte Veena.
Ni alcool ni cigarette
Depuis que Yogesh a quitté ce monde, sa mère ne s’alimente presque plus et souffre d’une migraine constante. Pour elle, il n’y a pas l’ombre d’un doute : son fils a perdu la vie à cause de la drogue synthétique. Le rapport de l’autopsie ne sera disponible qu’à la fin de ce mois, mais les circonstances entourant la disparition de Yogesh leur donnent une idée précise sur ce qui s’est passé.
Le jeune homme ne consommait ni alcool ni cigarette. «Mé so bann kamarad inn dir ki zot inn fim syntétik. Les autres en ont fumé un peu et lui, il en a pris beaucoup. Il s’est mis à cracher du sang. Il a certainement dû prendre quelque chose de pas normal pour finir dans cet état», déplore Veena, avant de s’empresser de rappeler que son fils n’est pas du genre à se droguer. Il l’a fait parce que ses amis s’étaient procurés de la drogue et pour ces parents en deuil, le problème se trouve justement là.
«Bé bizin koné kot sa la drog-la sorti»
«Les jeunes, même ceux qui sont en Form I, savent où se procurer du synthé. Le problème est réel. Péna enn zour ki passé san ki ou trouv enn nouvo ka. Asterla pé vinn dir nou ki péna mor ?» ironise Vidiabrat. Nier le problème équivaut à condamner la jeunesse. «Si pa fer kitsoz, népli pou ena zenn dans péi. Maurice pou éna zis vyé dimounn», renchérit Veena.
Qu’attendent ces parents des autorités ? «Bé bizin koné kot sa la drog-la sorti. Bizin koné kisana vandé, kot vandé. Pa koné ki éna ladan. Il y a toutes ces questions auxquelles les autorités doivent répondre et au lieu de cela, elles mentent ! Tout dimounn pé trouvé apar zot !» martèle Veena, qui peine à cacher sa colère.
Tant que «certains» ne verront pas les choses en face, les parents de Yogesh ont bien peur que d’autres jeunes ne se fassent piéger. Comme leur fils.
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